Chapitre XXXXVII.I

4.3K 303 91
                                    

SUITE

PDV HERMIONE GRANGER

La porte était fermée à clé.

Je retente dans l'espoir que je me suis trompée et, sans que je le remarque, Drago avait placé ses deux mains de part et d'autre de ma tête, paume contre la porte.
Je me retourne et ne sais retenir un hoquet de surprise. La proximité avec Malefoy m'empêchait littéralement de réfléchir. Il me regarde intensément, me transperce presque de ses yeux gris. Je fuis son regard pour fixer désespérément le sol en triturant nerveusement mes doigts.

- Hermione, souffle-t'il dans un grave murmure.
- Je devrais y aller, je... Je vais rentrer et je...

Je ne cessais de balbutier sans savoir quoi dire. C'était simplement de quoi gagner du temps, je n'avais pas une image en tête. Ma respiration était bruyante, forte. Perdue entre ces sentiments d'insécurité et de danger qui flottaient dans l'environnement de Drago ainsi que cette sensation de protection, de réconfort que je ressentais en étant tout près de lui... C'était torturant, mais la satisfaction de le côtoyer surpassait tout. Et cette crainte de ne pas savoir mes sentiments réciproques me faisait une boule au ventre de plus en plus remplacée par la nervosité créée par cet étrange moment.

- Hermione regarde moi.

Il décolle sa main droite du mur pour la poser délicatement sous mon menton, plaçant son pouce à la commissure des lèvres, et relève doucement ma tête. Je baisse le regard jusqu'à devoir croiser le sien, ne pouvant plus vraiment m'échapper.

- Hermione, jamais je ne te ferai de mal, d'accord ?

Il avait parlé d'une voix grave, rassurante et avait emprunté un ton persuadant. Je ne pouvais que le croire, parce que j'en avais envie et parce que je lui prêtais une confiance aveugle. Sans que je réalise vraiment, Drago s'avançait lentement. Sa main gauche, proche de ma tête, avait glissé le long de la porte pour finalement se placer dans le bas de mon dos, provoquant une vague de chaleur en moi. Sa main exerçait de légères pressions et finissait par me rapprocher de lui. Puis, ses yeux gris commencent à faire des allés-retours entre mes yeux et... Mes lèvres.
Je me rends compte que je fais de même, bien moins rapidement que lui et cela ne m'étonnait pas. Au contraire.
Son visage est si près du mien que je peux sentir son souffle chaud, sortant de sa bouche entrouverte. J'observe ses lèvres roses, immobiles.

- Lucius !

C'est alors que les claquements énergiques des talons de Narcissa contre le sol interrompent cet instant, nous écorchant les oreilles quelques secondes qui me paraissent interminables en plus de nous avoir sorti d'un moment qui semblait sans limites temporelles. J'avais détourné le regard pour le poser sur la poignée. Je repose timidement mes yeux sur les siens, encore moins assurée qu'auparavant. Il n'avait pas remué.

- Il faudrait y aller, murmure-t'il.

Je hoche timidement la tête. Sa main droite quitte mon menton et celle de gauche glisse jusqu'à ma main pour entrelacer nos doigts. Il baisse la poignée et entrouvre la porte, s'assure que la voix est libre, puis ouvre complètement et me tire dehors. Nous courrons et zigzagons dans les couloirs à toute vitesse. Nous atteignons le fameux corridor que je convoitais à la base et il se précipite vers la porte de ma chambre qu'il ouvre pour nous faufiler dedans. En entrant, le lien unissant nos mains se rompt et je m'arrête au centre de la pièce pour tenter de reprendre mon souffle, allant jusqu'à m'asseoir sur le bord du lit. Bon sang, que d'aventures chez les Malefoy ! J'en étais sûre, et pourtant mes pieds m'ont tout de même amenée à la gare pour me rendre chez lui.

Mais qu'est-ce qui me passe par la tête ? Je suis si amoureuse de lui que j'en perds la raison je crois bien. C'est agréable, mais pas forcément bon pour ma santé tous comptes faits ! Je lève la tête, mon rythme cardiaque se stabilisant peu à peu et constate que Drago venait de fermer la porte, la respiration aussi saccadée que moi. Il pivote suffisamment pour s'appuyer contre la planche isolante, faisant que nos regards se croisent inévitablement. Je n'ai pas été assez rapide, ses yeux gris m'avaient déjà transpercé et détourner le regard à cet instant serait un désastre : je rougirai certainement, cela l'intriguerait, une situation où je perdrai assurément les pédales verra le jour et jamais plu je ne sortirai de ce manoir.

Un Amour Qui En Vaut La Peine {Dramione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant