Un Amour Qui En Vaut La Peine {Dramione}

Chapitre XXXXVI

MERCREDI 25 DÉCEMBRE

PDV DE HERMIONE GRANGER

Je descends du train en épaulant mon sac à dos.

Bon dieu mais qu'est-ce qu'on fout ici Mione.

Je ferme bien mon caban, un petit vent secouait le quai que je foulais et me faisait frissonner. Je survole la gare du regard, doucement, rien ne presse de toutes façons. Moi non plus, je ne sais pas ce qu'on fait ici. Ce matin encore j'aidais Talila en remplissant des tasses de café et en faisant des smoothies multicolores, et pour une raison qui m'échappe je me trouvais maintenant à quitter ce train que j'avais rejoint à la hâte. Je croise les bras et m'avance un peu, cherche encore et me paralyse en découvrant une carrure que je n'aurai pas cru croiser ici.

- Granger.
- Tu... Savais que j'allais venir ?
- Bien sûr, je suis parfait.

Je ricane nerveusement à la réplique de Drago. Bon sang, j'espérais au moins qu'il ne viendrait pas pour que je rentre vite, mais il était bien là, avec son regard particulier et son trench noir. Sans un mot, il se décale et incline la tête de sorte à m'inciter à avancer. Un hoquet de surprise s'échappe alors qu'il glisse sa main dans mon dos pour m'accompagner. Je suis déjà déboussolée alors que cela ne fait même pas cinq minutes que je suis ici ! Je remarque que dehors comme dedans, nous étions seuls. Pas un chat dans le train, pas une poussière sur le quai. Je cligne des yeux et le décor change du tout au tout : autour de nous ne se trouve plus l'entrée de la gare, mais une verdure s'étendant à perte de vue, cernant un gigantesque manoir, presque un château. Je reste bouche bée devant cette incroyable propriété. Je l'avais déjà vue auparavant, mais entourée de nuages aussi noirs que la façade, faisant que je ne discernais rien, et dans un contexte peu enviable. Une légère pousse dans le dos m'incite à avancer, et plus vite que je ne l'imaginais je me retrouve dans l'entrée de cette imposante bâtisse. La porte était immense, et l'intérieur me laisse sans voix : carrelage en damier, des murs immaculés et décorés de lumières dorées flottant dans l'air... Je me tourne, éblouie par tant de minutions et reste scotchée devant le faciès du Serpentard qui me plaisait plus encore.

- Je vous souhaite la bienvenue, Hermione Granger.
- Je...  Enfin...
- Qui a-t'il ?
- Hermione ! Tu es venue !

Mes muscles se crispent vivement. Je venais de percevoir la voix de Narcissa Malefoy, inévitablement. Mon rythme cardiaque s'accélère. Quelle idée d'être venue ici ? Qu'est-ce qui me passe par la tête enfin ? La main de Drago se posant sur mon avant-bras me tire de mes pensées ingérables. Je croise son regard qui me détend, et un peu plus confiante, je finis par pivoter. Elle était là, inchangée, sa chevelure similaire au moment où je l'ai laissée il y a de nombreux mois, près de moi, sourire accueillant étirant ses lèvres, les deux mains jointes.

- Je suis sincèrement ravie que tu aies accepté notre invitation, d'autant plus que ce n'était pas un choix très facile à prendre, commence-t'elle en m'incitant à retirer mon manteau. Ce n'est que lorsque Drago m'a fait part de toute la complexité de cette décision que j'ai compris.
- Que... Qu'avez-vous compris ?

Drago avait fermé la porte, et une fois que mon caban a quitté mes épaules, il se volatilise sous mes yeux, sans bruits. Narcissa approche doucement et positionne ses bras de sorte à me tracer le chemin à suivre. Doucement, nous avançons et je reste sur mes gardes, esprit correctement fermé.

- De notre côté, nous avons beaucoup évolué. Notre façon de vivre et de communiquer a énormément changé, pour ma part en tout cas, et nos responsabilités sont bien différentes. Je sens que tu n'es absolument pas à l'aise en ces lieux. Bien que tu auras tout le mal du monde à me croire, je ne souhaite que te présenter des excuses honorables pour les actions déplacées de mon fils à ton égard et tenter de repartir d'un meilleur pied.
- Qu'est-ce qui... Vous motive à soudainement, changer ?...
- Ne sois pas hésitante, tu peux parler ! Ce qui m'a poussé à changer ?