Chapitre 6 : « Le sociale, pas trop mon truc »

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Chapitre 6 : « Le sociale, pas trop mon truc »

Mon sourire s'agrandit quand je reconnus dans la foule mon ami de toujours, Louis. C'était un grand gars bien bâtit avec des cheveux blonds, tout le contraire de mon âme sœur, Tim. C'était mon bêta officiel, mon second, et nous étions plus comme des frères qu'autre chose. Seulement, il avait dû partir loin pendant les vacances pour une mission que lui avait donné mon père, et nous ne nous étions pas vus de l'été. Je me dirigeais vers lui, sentant le regard de Tim sur mon dos, et il se tourna vers moi, lui aussi un sourire flanqué sur le visage.

Adam, mon frère !

Louis était assez cliché comme gars. Surtout lorsqu'il parlait, à vrai dire, et cela surprend toujours au premier abord qu'une personne si clichée puisse exister. Je savais bien que ce n'était qu'une façade, mais cela me sidérait toujours autant comment il pouvait si bien le faire.

Tu m'as manqué, Louis, lui répondis-je tout en faisant note check habituel.
Moi aussi, frère. Alors, qu'est-ce que j'ai miss ?

Je lui sourit.

Un truc énorme, mec. Viens que je te présente à quelqu'un.

Je le dirigeais vers Tim qui nous regardait toujours, avec cet air impassible -sûrement impérissable- sur son visage. Louis me suivit, curieux.

Louis, je te présente Timothé Grimm, futur Alpha de la meute Est et Ouest, mon âme-sœur.

Louis leva les sourcils, visiblement surpris par ce retournement de situation, et poussa un sifflement admiratif.

Wow. Alors c'est toi l'âme-soeur de mon cher Adam ? J'espère que t'as du courage, mon pote.
C'est surtout lui qui va en avoir besoin, répliqua Tim avec son tact habituel.
Comment ça ? Dit Louis en se trouant vers moi, les sourcils froncés.

Je poussais un soupir.

Et bien...Tim n'est pas un loup-garou.
Quoi ? Mais c'est un fils d'Alpha !
Il est...spécial, à vrai dire, ce n'est pas non plus un humain...en gros, il ne ressent pas les effets du lien.

Louis poussa une injure bien grossière.

Merde, souffla-t-il, tu veux dire que toi (il s'adressait à Tim) tu n'es pas fou amoureux d'Adam comme il est de toi et que tu n'as pas envie de lui sauter dessus toute les trente-six secondes ?
C'est un résumé assez intéressant du lien, mais...oui, trancha Tim. Pas d'inquiétude, reprit-il, je ne le tromperais jamais. Je ne suis pas aussi stupide.

Louis hocha la tête. Je savais bien qu'il se méfierait de lui, forcément, il ne voulait pas que Tim me fasse du mal. Tim dévisagea le visage de Louis quelques secondes, puis reprit.

Je le disais bien avoir déjà vu ton visage quelque part. Louis se tendit. Tu es le gamin de l'expérience des scientifiques, pas vrai ?

Je retins mon souffle. Tim ne savait décidément pas faire dans la délicatesse, ça, c'était sur et certain. Louis avait été enlevé, plus jeune, par des scientifiques qui avaient découverts notre existence. Ils voulaient au tout prix connaître une raison rationnelle pourquoi nos gènes étaient différentes des leurs. Louis avait été particulièrement touché par cet accident, et gardait des séquelles -aussi physique que mentale-. Je lui souhaitais de tout cœur trouver une âme sœur qui pourrait le réparer là où moi j'en avais été incapable. Je vis Louis serrer les poings. Tim continua.

Je me souviens, mon père m'avait traîné partout avec lui dans cette affaire. J'étais là le jour où, on t'a retrouvé, aussi, mais tu ne dois sûrement pas t'en souvenir.

Il marqua une pause, avant de répondre, comme si il ne voyait pas élus yeux de Louis s'assombrirent dangereusement :

J'ai lue les découvertes des scientifiques, et même si leur méthodes étaient déplorables, enlever un enfant n'est pas une superbe action, leur résultats étaient tout bonnement fascinant. C'était vraiment, vraiment, fascinant.

Je ne savais pas trop à quoi Tim jouais. Il ne sortait jamais des phrases sans y avoir réfléchies avant. J'avais l'impression que chez lui tout était calculé, que tout était prévu, qu'il connaissait déjà notre réaction sur les six prochaines heures. C'était quelque chose de très perturbants mais aussi assez intéressant. Je j'étais un coup d'œil à Louis, qui tentais de se contenir. Ils se fixèrent les yeux dans les yeux une dizaine de second où je retins mon souffle, puis Tim hocha la tête.

C'est bien, dit-il, à ce rythme là, un jour tu ne réagiras plus du tout aux commentaires des personnes qui t'entourent.
Parce que toi, cela ne t'arrive jamais ?! Ricana Louis.
Non. Je ne réagis pas à de qui m'entoure, ça n'a pas d'intérêt, et cela n'apporte que de la souffrance, conclut-il.

Puis, il s'en alla. Je dis un regard désolé à Louis qui secoua la tête, l'air de dire « c'est bon, c'est pas grave, ton âme sœur ne viens pas du tout de me rappeler les pires jours de mon existence. » Je courus après Tim et lui attrapait le bras pour qu'il s'arrête dans sa marche.

Pourquoi tu as fait ça ? Sifflais-je.
Pour le tester. Si c'est ton second, il doit pouvoir rester impassible quand toi tu perdras le contrôle.

Je grognais, et fixais les yeux dans les siens.

Tu aurais put lui faire comprendre d'une autre manière, plus douce, par exemple.

Tim haussa les épaules, toujours aussi indifférent.

Le social, c'est pas mon truc.

Et la cloche sonna.

Le MurmureurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant