Le Murmureur

Chapitre 33 : « Défendre les humains »

Chapitre 33 : « Défendre les humains »

J'évitais de justesse un coup de griffes sur mon visage en me penchant en arrière au denier moment. D'un mouvement souple, je me redressais donnais un coup de pied puissant dans la tempe du loup en face de moi. Il fut sonné un instant avant de se redresser sans que je n'ai le temps de l'achever. Il me fixa en fronçant les sourcils, et sortit finalement un couteau finement aiguisé de sa poche arrière. Un couteau de chasseur. J'imaginais qu'il était enduit de poison, et je n'espérait pas prendre un coup.

Je me reculais prudemment, prenant une position de défense de base. Parfois, ça ne faisait pas de mal de revenir au choses les plus simples. Il tenta un coup vers ma mâchoire que j'arrêtais habilement avant de lui donner un violent coup de point dans le ventre. Suffoquant, il se plia en deux, et d'un geste brusque et précis, je frappais sa nuque, la brisant.

Son corps tomba au sol, tandis que je déglutissais difficilement. Cela faisait à présent plusieurs heures que je combattais, et ce n'était plus mon premier mort, pourtant, chaque mort me faisait sentir mal. De plus, ça semblait n'en plus finir.

J'essuyais du revers de la main le sang sur mon visage, essoufflé. Mes vêtements étaient foutus, de toute manière. Déchirés, gorgé de sang, je n'étais sans doute pas beau à voir. Je n'aurais jamais imaginé ça.

Il y avait un peu moins d'un an, j'habitais chez mon père et ma mère, et je trainais avec mes amis, on rigolait bien. J'aimai ma vie, et je ne pensais à rien d'autre. J'étais heureux, et même si je savais qu'un jour j'allais devenir un Alpha, ça ne me dérangeait pas. Je voyais ce que mon père pouvait accomplir en faisant ça, et ça me fascinait. Il pouvait tant réaliser ! Mon père avait toujours fait de son mieux pour le bien être de sa meute.

Et moi, j'en étais fier. Depuis tout gamin, j'avais toujours voulu devenir comme lui. Fort et redoutable, mais faisant toujours de son mieux pour le bonheur de tous. Je ne pensais pas à mon âme soeur. Bien sur, avant que je ne rencontre Tim, je me disais, q'un jour, je partirais dans le monde pour le ou la rencontrer. Au fond de moi, j'en avais tous de même envie. J'avais toujours été fasciné par cette étrange phénomène qui se produisait entre deux êtres. Parfois semblables, parfois différents. Un lien si spéciale, que seuls eux semblaient comprendre.

Jamais je n'aurais pensé voir ma vie radicalement changer. Autant changer, comme ça, d'un coup. Je n'aurais jamais pensé, qu'en rentrant de ce match de basket, j'allais tomber sur Tim. Tim qui illuminait mes journées sans même le savoir. Il ne m'avait pas rendu la vie facile, ça, c'était sur. Jamais elle ne le serait, avec lui dans les parages, mais, jamais je e regretterais de l'avoir rencontré.

Souvent je me demande ce qu'il se serait passé si je n'avais pas rencontré Tim. Mon père serait sans doute en vie. Je n'aurais pas perdu de vu mes autres amis et ma soeur. Le père de Tim n'aurait peut-être jamais déclenché cette guerre. Peut-être que tous les humains morts aujourd'hui ne l'auraient jamais été. Peut-être que je serais toujours dans ma vie monotone.

Malgré tout, malgré tout ce qu'il se passait, jamais je ne regretterais la présence de Tim dans ma vie. Sans lui, je n'aurais pas put aller aussi loin. Sans lui, je n'en serais pas là. Sans lui, je n'aurais pas pris ce que c'est de lutter pour une cause, et d'être prêt à risquer sa vie pour. Sans lui, rien n'aurait eu de sens.

Je me concentrais une nouvelle fois sur le paysage qui m'entourait. Je ne devais pas me déconcentrer, où j'allais mourir. et je ne souhaitais pas mourir. Pas si tôt, pas maintenant. Je m'élançais de nouveau dans la bataille, tuant tous les loups ennemis à ma portée.

Je me répugnais de le faire, mais je n'avais pas le choix. C'était la guerre. La guerre. Jamais je n'aurais pensé vivre la guerre. Je me souviens bien, que durant mes cours d'histoire, je me disais bien que j'avais de la chance de ne pas être en période de guerre. Mais nous l'étions, à présent. Et jamais âgé de quatorze ans, je n'aurais pensé qu'un jour je serais là.

Je me dirigeais tant bien que mal vers un groupe d'enfants effrayés, se serrant les un contre les autres. Je me dirigeais vers eux, et il se resserrèrent encore un peu. Je grimaçais légèrement. C'est vrai qu'avec le sang partout sur moi, je devais être assez effrayant. Je mis un genoux à terre devant eux.

— Hey...je ne veux pas vous faire de mal, dis-je doucement. Je veux juste vous mettre en sécurité.

Une petite me regarda avec des yeux de biche effrayé, et elle me fendit le coeur en deux. Ses yeux étaient de vrais cristaux bleus.

— Écoutez, repris-je en ne pouvant détacher le regard de cet enfant, je vous demande de me faire confiance seulement quelques secondes. Je vous emmène dans un endroit où on vous protégera, je le promet. Vous voulez bien ?

Les enfants hochèrent finalement la tête, un peu rassuré. Je les pris doucement dans mes bras, et à la vitesse de l'éclair, traversais le champ de bataille pour les mettre en sécurité. Je les posais avec les autres, et interpellais le garde le plus proche de moi. Celui saisis le col de son tee shirt.

— Écoute moi bien, le menaçai-je, si je reviens et que cette petite (je désignais la fille aux yeux cristaux ) à une seule égratignure, je te tue. C'est clair ? Tu veilles sur elle comme si c'était ton âme soeur.

Il hocha difficilement la tête, et je le relâchais, me relançant dans la bataille qui faisait rage. J'étais incapable de m'enlever cette petite de l'esprit, je ne savais pas pourquoi.

J'eu une soudaine pensée pour Tim. Dieu que je l'aimais !

J'aurais aimé lui dire, avant de partir. J'aurais du lui dire, en réalité. Je le regrettais, à présent.

Je relevais mon tee-shirt avec dégout, regardant une dernière fois mon ventre. Je poussais un long soupir et rabaissais mon tee-shirt. Je n'allais surement plus jamais revoir Tim de ma vie. C'était très certainement la dernière fois que je le voyais.

Car, je le savais, la blessure sur mon torse était simplement mortelle.