Le Murmureur

Chapitre 23 : « Souvenirs qui hantent »

Chapitre 23 : « Souvenirs qui hantent »

Mon grand père resta silencieux un moment. Il poussa finalement un long soupir et releva la tête, croisant mes yeux.

— Que veux-tu savoir...
— Tim.

Je gardais le silence un instant avant de reprendre.

— Vous voyez, quand j'étais petit, je suis entré, une fois, dans l'esprit de ma mère.

En bon chasseur, j'étais sur qu'il connaissait déjà ma condition. Le fait qu'il ne demande pas comment j'avais fait cela confirma mes propos.

— Et ce que j'y ai vu...jamais je ne pourrais l'oublier.

Je gardais le silence avant de reprendre. Mon grand-père, en face de moi, me fixais, tentait de me déchiffrer. Je le voyais bien, mais j'étais plus fort que lui à ce petit jeu là.

— C n'était pas juste quelque chose d'effrayant ; ou de traumatisant. C'était...l'enfer.

Il fronça les sourcils.

— Oui. Vous m'avez bien entendu. L'enfer. L'entendre dit comme ça, ça paraît toujours exagéré, pas vrai...si j'entendais ça moi même, jamais je n'y croirais. Mais ce que j'ai vue, ce n'était pas un cauchemars, c'était littéralement l'enfer. Et à présent, je comprend ce qu'étais ma mère.
— Et qu'elle était-elle ?
— Un devin. Je le sais.

Il resta silencieux.

— Comment tu l'as su ?

J'hochais les épaules, pas encore près à lui répondre. Il poussa un soupir.

— Je vois, dit-il. C'est donc à mon tour de raconter pourquoi ta mère a si subitement changée d'avis.

Il prit une grande inspiration, et commença son récit.

— Lorsque ta mère fut enlevée par ton père, nous étions dévastées. Complètement. Ta mère était notre pilier, tu vois ? C'était elle qui nous soutenait tous, et nous redonnait espoir même lorsqu'il n'y en avait plus.

Adam agrippa ma main et la serra fort dans la sienne. Je ne saurais dire pourquoi ; mais je tremblais.

— Nous avons tout fait pour la récupérer, mais c'était impossible. Ton père était complètement sur ses gardes. Nous vous compris, tard, que ta mère était l'âme-soeur de ton père. Nous nous sommes sentis trahis.

Il fit une pause.

— Je dois moi même avouer que j'avais du mal à la voir en tant que ma fille, à présent. Elle avait...tant changée, à mes yeux. Je n'ai revu ta mère que lorsqu'elle se maria avec ton père. Elle était magnifique, dans sa robe blanche. Ç'aurait put être un moment tellement merveilleux, si seulement ton père n'était pas un loup.

Il ferma les yeux.

— Je n'avais pas compris. Pourquoi elle avait accepté. Ma fille, celle que je connaissais, n'aurait jamais laissée tomber si facilement. Alors, je suis venue la voir juste avant qu'elle ne se dirige à l'hôtel. Elle était surprise de me voir ; ça se voyait. Mais heureuse, surement. Elle s'est retournée vers moi, et m'a fait assoir. Elle savait déjà ce que j'allais lui demander. Elle était tellement intelligente.

Il croisa ses mains, nerveusement, jouant avec son alliance.

— Et alors, elle m'a tout expliquée de A à Z. Elle m'a racontée, que, une nuit, elle s'était réveillée en sursaut dans son lit. Elle était trempée de sueur, et des images oui revenaient toujours en tête. Des phrases, aussi. Je ne me souviens plus exactement de ce qu'elles disaient, mais j'avais compris l'essentiel.

Il releva la tête vers moi.

— Elle avait eu une vision, avoua-t-il. Elle savait que son enfant, leur enfant, allait avoir un grand rôle dans le futur, elle avait vu ce que tu allais devenir, elle avait vu sa mort et son assassin. Elle savait déjà tout ce qui allait se produire. Elle avait même vie le futur après sa mort.

Je pinçais des lèvres.

— C'était...une grande divinatrice, mais surement trop pour son propre bien.