Le Murmureur

Chapitre 37 : « Guérison »

Chapitre 37 : «Guérison »

Après avoir dit au revoir à Héléna, Tim me fit assoir sur le canapé et enlever mon tee-shirt. Je ne savais pas vraiment ce qu'il voulait faire, mais cela était vain. Jamais il ne pourrait guérir une blessure d'une telle ampleur.

Même si j'avais confiance ne Tim, il n'était pas la Déesse toute puissante, et ne pouvait pas tout accomplir. Et, quoi qu'il en dise, j'allais mourir maintenant. Je retins un nouveau soupir, le voyant examiner ma blessure.

La douche avait été un enfer, honnêtement. Chaque goutte d'eau qui roulait sur mon torse ensanglanté me faisait atrocement mal. J'avais trouvé dans la salle de bain quelques compresses, afin de ne pas re-tâcher tout de suite mon tee-shirt. Tim les avaient immédiatement enlevées.

— Des griffes empoisonnées, c'est bien ça ?
— Oui.
— Environ cinq centimètres de profondeur, constata-t-il.
— Comment tu peux savoir ça ? grognais-je.

Il haussa les épaules, et ne me répondit toujours pas. Ce qu'il pouvait être énervant quand il faisait ça ! Je poussais un long soupir.

— C'est bon, tu as fini ?

Tim leva les yeux au ciel. D'accord, je n'étais pas des plus aimables, mais il fallait qu'il comprenne que je n'avais plus de chance de survie !

— Non. Je n'ai pas encore trouvée comment te guérir.
— Tim, sans vouloir te vexer, tu n'es pas un professionnel dans la matière. Tu ne pourras rien y faire de toute manière.

Tim eut un sourire.

— Et bien, tu te trompes. J'ai des connaissances dans ce genre de blessures, parce que j'y ai déjà fait face durant de nombreuses missions. Si j'étais aussi défaitiste que toi, je serais mort déjà au moins une dizaine de fois, grogna-t-il.

Je poussais un long soupir. Il faisait toujours tout mieux que tout le monde, pas vrai ? C'en était déprimant. Après encore quelques minutes, Tim se releva.

— Je sais ce qu'il me faut.

J'haussais un sourcil.

— Ah oui ? Et quoi ?
— Des larme de Lune, pour éliminer le poison de ton corps -qui ne devrait plus tarder à agir, d'ailleurs-, et ensuite...du désinfectant pour que ta blessure ne s'infecte pas et se referme normalement.

Je me redressais, bien que difficilement. Il avait raison, le poison commençait à faire son effet. Dans quelques heures, je ne ressentirais plus rien du tout.

— Des larmes de Lune ? Et comment comptes-tu t'en procurer, exactement ?

Des larmes de Lune, où la denrée la plus précieuse pour nous, les Surnaturels. On racontait souvent qu'elle donnait des pouvoirs et une force inimaginable. Qu'elle donnait l'immortalité, aussi. Ça, je n'y croyais pas. Jamais la Déesse Lune ne permettrais à quelqu'un de devenir immortel.

— J'en ai déjà, répliqua Tim. Je vais aller en chercher.

Je restais silencieux, tandis que Tim s'affairait.

— Au fait, repris-je, j'avais complètement oubliée l'histoire des Trois Saints.

Tim se retourna brusquement vers moi.

— Par la Déesse ! Moi aussi ! Mais je ne suis pas sur qu'ils nous aident...

Je fis une moue.

— Tu penses que nous ne sommes pas l'évènement terrible qu'a vu ta mère ?
— Si, répondit Tim. Ce qu'a vu ma mère, c'était bien cette guerre, mais les Trois Saints...je ne pense pas.

J'haussais les épaules, et Tim partit. Il allait prendre les larmes de la Lune...censées me sauver.