Le Murmureur

Epilogue (1)

Épilogue (1)

— Papa ! Hurla Héléna à travers la maison.

Je poussais un long soupir avant de me lever et de monter à la salle de bain.

— Quoi ? Grognais-je.

Héléna me fixait, un air désespéré sur le visage. Elle avait bien grandit, et était en pleine adolescence. Avec Tim, nous redoutions un peu ce moment d'adolescence car non seulement elle serait émotionellement perturbée, mais de plus, en tant que jeune louve, elle allait vivre ses premières chaleurs.

— C'est horrible ! cria-t-elle une nouvelle fois.
— Mais quoi ?
— Ça !

Elle me montra du doigt un petit bouton sur sa joue gauche. Je levais un sourcil.

— C'est un bouton, Hel. Il n'y a rien de grave.

Héléna me fixa comme si je venais de dire la plus grosse connerie de ma vie.

— Bien sur que c'est grave ! s'égosilla-t-elle. Je ne peux pas sortir avec ça ! J'ai rendez-vous avec Théo, aujourd'hui !

Je retins une grimace de justesse. Héléna avait bien trop vite grandis, et nous regrettions bien l'époque où nous étions les deux "papa adorés" de nôtre petite Héléna. De plus, même si nous n'ne avions pas fait part à Héléna, nous n'aimions pas Théo. Tim c'était méfié de lui le premier jour où il en avait entendu parler. Il y a quelques temps, Tim l'avait rencontré sur le chemin de la maison. Il raccompagnait Héléna, et, d'après les dires de Tim, en faisait des tonnes pour rien. Il parlait fort, faisait de grands gestes avec ses bras, avait un air supérieur affiché sur le visage.

Bref, nous n'aimions pas le petit-ami de nôtre chère Héléna. Je me souvenais toujours du jour où nous avions rencontrés Héléna. Si petite, si frêle. La petite aux yeux glacés, c'était elle. Elle était si belle, elle était notre enfant. À l'instant où je l'avais vue, j'avais devinée qu'elle deviendrais une magnifique jeune femme. Pourtant, à présent, elle était complexée par un tout petit et insignifiant bouton. Pourtant, elle avait de longs cheveux blonds, ces yeux voient gardés la même couleur qui la différenciait des autres. Elle n'était ni grande ni petite, mais juste dans la moyenne, s'habillait élégamment.

Nous avions vites vus qu'elle était également très intelligente. Je ne savais pas vraiment d'où ça lui venait, mais elle avait toujours eu une maturité et une intelligence plus développée que celle de ses camarades. Plus jeune, elle en avait énormément souffert. Cette intelligence la mettait à l'écart de ses camarades, et elle était de plus en plus renfermée et triste. Nous avons eu du mal avec Tim pour trouver une solution. Finalement, on avait finis par lui demander si elle ne voulait pas s'inscrire dans un club. C'était une bonne opportunité pour faire de nouvelles rencontres. Elle avait longuement réfléchi, puis avait finalement opté pour aller dans un club de basket, ce qui m'avait ravi. Encore aujourd'hui, elle participait à des compétitions et souvent nous jouions tout les deux sur nôtre terrain.

— Chérie, répondis-je, je t'assure que Théo ne le remarquera même pas. Tu es tellement sublime qu'il ne fera même pas attention à ce petit bouton de rien du tout.
— Tu dis ça juste parce que tu es mon père. Forcément que tu ne vas pas dire que je suis moche, dit-elle en roulant des yeux.

Elle était définitivement arrivée dans la période "complexée de son corps pour rien" et je ne pouvais pas faire grand chose pour l'aider. Je veux dire, moi, je n'avais jamais été complexé par ce genre de chose pendant mon adolescence. Certes, à mes dix-sept ans, j'étais devenu Alpha de la meute et je n'avais plus non plus trop le temps de m'occuper les pensées inutilement, mais je restais persuadé que les filles le ressentaient certainement plus que les garçons.