Chapitre 13 : « Deuil »

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Chapitre 13 : « Deuil »

Il pleuvait. Il pleuvait à grosses gouttes, et fort. J'étais pourtant debout, dessous la pluie, sans bouger, en silence. À côté de moi, Adam, vêtu de noir, en faisait de même. Il fixait le sol, avec ce même regard vide qu'il avait depuis quelques jours. Je ne savais pas comment l'aider, et je m'en voulais. Je voulais faire quelque chose pour lui, mais je ne savais pas ce qui pourrait alléger la peine qu'il avait en ce moment. Je ne pouvais rien faire pour lui. Pourtant, j'avais moi aussi perdu ma mère, mais je n'avais pas laissé libre court à ma douleur : j'étais resté neutre, et cela devait sûrement faire de moi celui que j'étais aujourd'hui : quelqu'un sans âme ni cœur. Adam avait des cernes sous ses yeux, cela faisait plusieurs jours qu'il ne dormait plus, même dans mes bras. Il n'arrivait pas à fermer l'œil de la nuit depuis la nouvelle qui s'était écrasée sur lui trois jours plus tôt.

72 heures plus tôt...

Alors que nous rentrions pour la villa, comme nous nous en étions fait l'habitude, Adam semblait de plus en plus angoissé que son père ne oui réponde pas au téléphone. Je tentais de le rassurer, du mieux que je pouvais, mais je n'étais pas très utile. Je n'étais pas vraiment habitué à réconforter.

Adam, dis-je, on père peut très bien être prit dans une réunion quelconque ! Enfin, ce n'es pas un drame, qu'il ne te réponde pas !

Adam me fixa, le regard neutre.

Si, dit-il, et je sentit sa voix trembler légèrement, il m'a toujours répondu, même dans une réunion de la plus haute importance.

Je secouais la tête devant l'air trop inquiet d'Adam.

Adam, arrête un peu de te faire un sang d'encre, on arrive bientôt à la villa et en plus, ton père est un adulte, il n'a pas besoin que tu le surveilles sans cesse.

Adam ne me répondit pas, mais je voyais bien qu'il rongeait son frein pour ne pas le rappeler encore une fois, bien que ça ne serve pas à grand chose. Je poussai un soupir discret, ne sachant plus quoi faire pour le rassurer. Je décidai de laisser tomber et marchai en silence jusqu'à la villa, où régnait un inhabituel brouhaha. Je fronçais les sourcils, surpris de ce Rémi et entrais, bien décidé à savoir ce qu'il se passait.
Je cherchais mon père, en vain, et le stress d'Adam ne faisait qu'augmenter de minutes en minutes. Je poussais un soupir et le menais en haut, afin qu'il se détende.

Écoute, Adam, tu restes là d'accord, et je reviens quand je sais ce qu'il se passe.

Il hocha la tête, toujours un peu inquiet. Je redescendit les marches et attrapais le premier venu, un gars au cheveux blonds comme le blés et aux yeux bleus.

Hey, qu'est-ce qu'il se passe ici ?
T'es pas au courant ? Demanda-t-il, et je tu qu'il ne savait pas qui j'étais, l'Alpha qui s'est allié à nous est mort.

Surpris, je le lâchais et il retourna à ses occupations. Le père d'Adam était mort. Lui qui se faisait un sang d'encre pour son père, et moi qui n'avait pas arrêté de lui dire qu'il était un adulte et que tout allait bien. Comment allais-je donc lui annoncer ça ?
Je remontais les marches en douceur, réfléchissant à toute vitesse pour lui annoncer ça. Mais rien ne me vint à l'esprit, et j'ouvrais la porte doucement. Adam était devant la fenêtre, le regard vide, et je m'approche ils doucement de lui. Doucement, je passais mes bras autour de son torse et il se retourna, surpris de cette attention de ma part. Il me serra à son tour et je le ramenais doucement sur le lit. Je le serrais fort dans mes bras et il posa sa tête sur mon épaule.

Je suis désolé, Adam, soufflais-je. Je fermais les yeux quelques secondes puis reprit. Ton père...ton père est mort.

Adam n'eut pas de réaction grandiose. Il se contenta de me serrer dans ses bras à m'en étouffer tandis que j'en faisais de même pour le réconforter. Je me sentais mal de ne rien pouvoir faire pour lui. Moi, à la mort de ma mère, je n'avais rien eu : pas de peine, et personne pour me consoler. Aujourd'hui, est-ce que j'aurais aimée que quelqu'un soit là pour le faire ? Je ne sais pas. Mais e savais que je pouvais être là pour Adam, alors je me suis tu parce que tout les mots au monde n'aurait rien fait face à sa peine, l'ait serré dans mes bras fort et ait sentit ses larmes couler dans mon cou en silence.

Aujourd'hui.

Sa mère était là, aussi. En trois jours, elle n'était jamais venue le voir pour s'assurer devoir s'il allait bien. Adam avait garde ce air triste durant tout ce temps, et je n'avais rien put faire pour le consoler. Sa soeur aussi était là, et je ne savais pas vraiment comment elle avait gérée la mort de son père. Je ne la connaissais pas, à vrai dire. Elle avait le visage fermé, comme sa mère, et pourtant je pouvais voir dans ses iris une lueur de tristesse.
Adam jeta la dernière fleure dans la tombe, puis on recouvrit le cercueil de terre. Je l'approchait d'Adam et lui prit la main pour essayer de e soutenir dans ce moment difficile.

Alors que nous allions rentrer, la mère d'Adam vint à notre rencontre.

Mon fils, dit-elle, tu es à présent l'Alpha de la meute alors j'attend de toi que tu te ressaisisse. Et au plus vite.

Je la fixais d'un œil mauvais. Elle n'avait donc aucun mot pour réconforter son enfant, alors qu'il faisait son deuil ? Elle me dégoûtait. Jusque là, je n'avais pur la voir que de loin, mais maintenant, je savais qu'elle me disait quelque chose. Je fouillais dans sa mémoire quelques instants, et finit par trouver quelque chose d'intéressant : elle et ma mère.

Vous, sifflais-je, je vous veux demain à neuf heure dans mon bureau, c'est clair ? Je ne tolérais aucun retard.

Ne laissant pas le temps de répondre à cette mégère, je partit, entraînant à ma suite Adam.

Le MurmureurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant