III
J'ouvre les yeux et suis aveuglée par la lumière. Je sais déjà où je suis, l'hôpital. Je me redresse, en face de moi se trouve 3ami Hakim, khelti Fatima, Mourad et Amina.
- Hmm...
- 3ami : Al Hamdûllilah tu es enfin réveillée.
- J'ai fait une crise d'asthme ?
- 3ami : Oui.
- Khelti : Ils vont te donner un autre traitement.
- Hmm... du coup je peux repartir ce soir ?
- Khelti : Non demain matin, ils veulent au moins te garder pour cette nuit.
Putain...
- Et yemma elle va bien ?
- Amina : Elle a fait un coma éthylique. Elle ne s'est pas encore réveillée...
- Ah...
Un silence malaisant s'installe avant que Mourad ne parle.
- Mourad : Vraiment Dounia qu'est-ce tu comprend pas dans «garde ta ventoline tout le temps avec toi» ?
- Smehli j'ai pas...
- Mourad : T'inquiète, en tout cas tu nous as bien fait flippé. Refais plus ça hein.
Ils sont restés encore un peu avec moi puis sont partis. Avant je faisais beaucoup de crises d'asthmes mais depuis quelques temps ça s'est calmé. J'ai donc arrêté de prendre ma ventoline avec moi mais bon j'aurai pas dû...
Ils partent aux alentours de 20 heures, j'avais faim et je me sentais grave seule. Et ma mère qui est quelque part dans cet hôpital, plongée dans le coma. Je lève la tête et fixe ce plafond gris. J'aime pas trop les hôpitaux, ça me fait penser à la mort. Je ferme les yeux pour essayer de m'endormir lorsqu'on entre. J'ouvre les yeux et vois Saïd.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Saïd : Askip t'as fait une crise d'asthme.
- Et ? Je croyais que t'étais un gros PD si tu faisais le premier pas ?
- Saïd : C'est toi qui as fait le premier pas. Je suis venu mais tu m'as parlé en première.
- T'es sah ? Ta fierté va te mener nulle part. Deux semaines qu'on se parle plus pour une histoire de merde.
Il vient s'asseoir sur le lit et se met juste en face de moi.
- Saïd : T'as faim ?
Il ne me laisse même pas répondre qu'il me tend un sachet. Je l'ouvre et vois un grec. Il me connaît vraiment par coeur c'est ouf. Je le remercie et mange. Rien de mieux qu'un grec surtout quand t'as faim, c'est la meilleure sensation mentez même pas.
- Saïd : Fallait que je te parle.
- De quoi ?
- Saïd : De...
- Eh mais attends ! En fait tu crois c'est la fête aux pingouins toi ? Tu me zappes du jour au lendemain et tu reviens avec un grec ? Ça marche pas comme ça, la vie tu m'as soûlé. En plus pendant deux semaines c'est no calculage, aucun nouvelles. Pourtant rien que j'te voyais dehors avec tes shabs.
- Saïd : Tu crois tu m'as pas vénère toi ? Tu penses trop à l'avis des gens c'est un truc de malade. Tu peux pas vivre si tu te soucies tout le temps de ce que les gens vont penser et dire de toi.
- Je m'en fous ça m'a blessé ce que t'as fait. En plus tu me parles mal devant toute la classe hcheum on aurait dit que j'étais ta bouffone.
- Saïd : Ça va force pas, devant toute la classe ou pas je t'aurais parlé de la même manière.
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Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcis
General FictionDepuis l'abandon de son père, Dounia et sa mère vivent difficilement. Coincées dans leur HLM à la cité, elles se démènent comme elles peuvent pour survivre face aux inégalités, injustices et aléas de la vie. Et lorsque la mort survient dans leur quo...