Chapitre 37

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Il nous regarde tour à tour sans parler. Puis il me regarde et fronce les sourcils.

- Saïd : Genre on va fêter mon anniv' à quatre là ?

- Hein ?

- Gars 2 : Nan nan, on l'a juste aidé à porter ces trucs.

- Saïd : Elle a plus besoin d'aide.

Personne ne parle et un silence gênant s'installe. Euuuuh ok... Ils posent les courses devant la porte et partent. Saïd prend ce qu'ils ont posés et on entre.

- T'es grave chaleureux dis donc.

- Saïd : Pourquoi t'étais avec eux même ?

- Bah ils ont vu que j'étais en galère donc ils ont voulu m'aider. C'est gentil arrête.

- Saïd : Ouais.

On pose tout et je lui saute sur le dos.

- BON ANNIVERSAAAAAIRE !

- Saïd : rire Tu tiens vraiment pas à ta vie toi.

- 25 ans Saïd, c'est pas rien n'empêche. T'es vraiment un adulte là.

- Saïd : Descends tu vas me niquer le dos.

Je ris et descends. Je lui montre ce que j'ai acheté et on se pose devant la télé pour manger. Il était choqué que j'ai pris autant de pizzas. Environ une heure après, on est complètement calé. Il est assis sur le canapé et je suis allongée. J'ai ma tête sur ses cuisses.

- Je suis contente d'être avec toi aujourd'hui.

- Saïd : C'est qu'un anniversaire, c'est rien en fait.

- C'est rien pour toi, pas pour moi. Pendant toutes ces années où on était loin l'un de l'autre et qu'on arrivait à ce jour, je faisais que de penser à toi et de m'imaginer comment ça aurait été si j'avais pas déménagé. On aurait fait ceci, ou cela. Je t'aurais dit ceci, ou cela. Et on aurait été ensemble. Sauf que... bah, tout ça, c'était dans ma tête. En vérité j'étais loin de toi. Je sais que je fais pitié mais je suis juste contente.

- Saïd : Ouais, j'comprends t'inquiètes. Moi aussi j'me disais ça pour ta sale gueule.

- rire Sale gueule ?

- Saïd : Ouais rire

- Avant, quand je vivais encore avec ma mère, je pensais qu'on pouvait montrer qu'on aimait une personne qu'en lui disant tout simplement je t'aime. Mais c'est grave faux en fait. C'est pas parce qu'on le dit pas qu'on le pense pas tout aussi fort.

- Saïd : Ouais comme toi quoi.

- Quoi moi ?

- Saïd : Tu me l'as jamais dit mais je sais que tu m'aimes.

Je beug deux secondes, me relève et le regarde dans les yeux.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Saïd : J'le vois. Même ma mère l'a vu.

Je ne réponds pas et me lève pour prendre son cadeau. Il me demande où je vais mais je ne lui dis pas. Je reviens avec son cadeau emballé et un cupcake avec une bougie allumée dessus. Je lui chante joyeux anniversaire et lui donne le cupcake. Il souffle dessus et sourit. 

- Je m'en fous que tu voulais pas souffler tes bougies, je pouvais pas te laisser comme ça.

Il ne dit rien et, toujours le sourire aux lèvres, il prend son cadeau de mes mains et le déballe. Il découvre la chaîne et sourit en la voyant. Ça va, il aime bien.

Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant