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Tout va pour le mieux dans ma vie. C'est fou mais c'est vrai. En ce moment, je passe des heures de conduite. J'espère avoir mon permis bientôt. Mon travail me plaît, j'aime ma vie en fait. C'est vrai que des fois j'ai des coups de blues, je repense à certains moments que je préférerai zappper de ma mémoire mais... à part ça, j'ai quasiment tout le temps la joie. Et c'est vrai que Saïd y joue. Lire ses messages, entendre sa voix au téléphone, le voir... J'avoue que ça me rend heureuse. C'est plus pareil qu'avant c'est sûr, mais qui est resté pareil ?
J'apprécie le redécouvrir chaque jours qui passe. Je pense que je l'aime encore. Amina dit que je suis accro à lui, elle abuse toujours tout. Je sais pas ce qu'il éprouve pour moi, c'est ça le plus frustrant. Du coup j'essaye de ne pas faire la meuf qui l'aime trop. J'ai pas envie de souffrir même si, au fond, je sais que ça va arriver. J'le sais et j'me dirige quand même droit dedans. J'pourrais l'éviter mais j'en ai pas envie. C'est bête. Quand je souffrirai, je pourrai m'en prendre qu'à moi-même. Mais j'ai envie de tenter le coup. Je suis pathétique.Il est 22 heures, je regarde Power lorsqu'Amina s'étouffe.
- Meurs en silence.
Elle me fait un doigt et sort de la chambre, sûrement pour boire. Elle revient quelques minutes plus tard et me fixe.
- Quoi ?
- Amina : T'as pas honte de regarder cette série ? C'est bourré de sexe et de drogue.
- C'est une série Amina, pas la réalité.
- Amina : Même. Tu perds des hassanettes.
- J'en ai rien à foutre.
Elle reste paralysée de ma phrase et finit par me regarder avec déception. Je remets play et retourne dans ma série.
- Amina : T'as toujours pas snap ?
- Non, pourquoi ?
- Amina : Mais t'as supprimé ou t'as enlevé l'appli ?
- Je l'ai enlevé. Pourquoi ?
- Amina : T'avais Saïd sur snap ?
- T'es conne ou quoi ? Quand je suis partie snap ça existait même pas wesh. Bref, y a quoi dans sa story ?
- Amina : Rien.
- T'as commencé tu finis.
Elle me passe son téléphone et je clique sur sa story. Mes sourcils se froncent automatiquement. Il est à la chiche. A sa droite, Amar, qui est lui-même assis à côté d'une fille super belle. Et à sa gauche, une fille hyper bien foutu. Elle porte un décolleté gris avec un pantalon noir troué aux genoux et des talons. Je la reconnais, c'est la meuf de la dernière fois. Elle est qui pour lui ? Il tient la chicha dans sa main et ils parlent. Malheureusement, on n'entend pas la conversation. Uniquement les cris de la fille qui filme se font entendre : « ON CHICHE PAS NOUUUUS ! », je voulais rentrer dans le téléphone tellement j'étais énervée. Je serre le téléphone dans ma main droite, la mâchoire contractée.
Amina me reprend son téléphone et me fait son plus beau sourire.
- Amina : Je t'ai prévenu plusieurs fois Dounia, c'est à toi de voir. Je peux pas te dicter ta vie mais j'te le répète une dernière fois : tu mérites mieux que Saïd. Fais toi une raison.
Et elle se rasseoid sur la chaise de son bureau et continue de faire ses devoirs. Mes nerfs sont encore plus montées. Elle le sait peut être pas, ils le savent peut être pas, mais depuis que j'ai déménagé j'ai énormément perdu confiance en moi. J'ai pas besoin de ça. C'est pour ça que j'ai plus les réseaux, à quoi ça sert ? Voir ça ? C'est source d'embrouilles. Mais quelle embrouille même ? T'es rien pour lui ! Amina a raison, lâche l'affaire meuf. Tu te ridiculises.
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Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcis
General FictionDepuis l'abandon de son père, Dounia et sa mère vivent difficilement. Coincées dans leur HLM à la cité, elles se démènent comme elles peuvent pour survivre face aux inégalités, injustices et aléas de la vie. Et lorsque la mort survient dans leur quo...