Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcis

Chapitre 32

32

Aujourd'hui ça fait un mois pile que Saïd est parti à Barcelone. Je le savais qu'il partirait même si j'étais pas d'accord, et pourtant ça m'a quand même blessé. Tss. Le pire c'est que Nilam faisait que de me montrer ses snaps et il avait l'air d'être bien sans moi. Bon ok, on voyait pas de meufs. Ses snaps étaient à base de piscine, chicha, ses potes qui font les gogoles et lui qui est mort de rire. Il n'a jamais snapé Inès et d'après Nilam, il la calcule vraiment pas. Elle a laissé Amar partir avec v'la les recommandations du coup il reste qu'avec Saïd quand les autres sortent voir des meufs tout ça. C'est pas que j'ai pas confiance, c'est juste que j'y arrive pas. J'ai confiance en Saïd, pas en Inès. Elle est trop bizarre cette meuf, je sais pas ce qu'elle veut. Il l'a tej on est d'accord ? Alors pourquoi elle est toujours là ? Et pourquoi ça dérange personne cette situation ? J'sais pas, je trouve ça trop louche. Je pense pas qu'il me la mette à l'envers... Il a pas intérêt en tout cas !

Du coup pour passer le temps plus rapidement et éviter de tout le temps penser à lui, j'ai demandé à Alia de venir. Je pensais qu'elle pourrait pas avec son mari, ses études et tout, mais nan. Elle a directement accepté. Si ça c'est pas une vraie amie. Mais on a pu passé qu'un week end ensemble. Un week end avec ma grosse, faut dire que ça m'a fait du bien. Ça rassure de voir que malgré la distance, les gens ne changent pas.

Je suis au travail en train de servir comme d'habitude quand mon téléphone vibre :

- S🙈💕📩 : «j'suis rentré»

Je ne prends même pas la peine de répondre. Un mois sans aucune nouvelles et un «j'suis rentré» ? J'éteins mon téléphone parce que le connaissant, voyant que je ne réponds pas il va tenter de m'appeler.

Je finis de travailler et rallume mon téléphone. Je mets mes écouteurs et marche jusqu'à chez moi quand je vois sans surprise des appels en absence de Saïd et un nouveau message d'un numéro non  enregistré.

- 📩 : «salut Dounia ça va ?»

- 📩 : «c'est qui ?»

- 📩 : «un ami de Venin»

- 📩 : «et comment t'as eu mon numéro ?»

- 📩 : «j'ai toujours ce que je veux.»

- 📩 : «hmm...»

- 📩 : «dis à Venin qu'il m'en doit une ok ?»

- 📩 : «euh d'accord»

La conversation se finit là et tant mieux, ça commençait à devenir bizarre... Un ami de Venin qui l'appellerait Venin ? Tous ses amis l'appellent Saïd. Je ne calcule pas et rentre chez moi. Je me suis lavée et suis restée en peignoir tellement j'avais la flemme de m'habiller. Je fume un joint et m'installe devant la télé. Il y a un reportage qui passe sur la Mecque. Je beug quelques secondes avant de finalement changer de chaîne. J'observe mon joint et me pose quelques questions sur Dieu. Puis, me rappelle qu'Il m'a délaissé comme une malpropre m'abandonnant à mon sort...

Je souffle et zappe les chaînes lorsque ça toque à ma porte. Je vais jusqu'au judas et y voit Saïd. Putain... Je le fais entrer puisqu'il a fait la route. C'est la moindre des choses quand même. Je vais m'asseoir sur mon canapé en continuant de zapper les chaînes pendant qu'il ferme la porte et se dirige vers ma cuisine. Il revient avec une cannette de Fanta. Je le regarde choquée, mais il croit trop qu'il est chez lui là. Il voit que je le fixe et sourit.

- Saïd : Je t'ai appelé tu répondais pas. Du coup je me suis inquiété...

- Tu t'es inquiété pour moi ?