Chapitre 8

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VIII

J'entends un gros bruit qui me fait sursauter. Je me lève et me dirige à l'entrée avec une chaussure à la main prête à attaquer. J'allume la lumière et...ma mère. C'est juste elle. Je souffle et m'apprête à rebrousser mon chemin lorsque je l'entends me supplier.

- Yemma : Dounia hefek benthi...

Je vais la voir et croise les bras en face d'elle. Elle essaye de venir jusqu'à moi, mais ses talons la trahissent et elle tombe. Pathétique. Mais je ressentais aucune peine, que de la haine, du dégoût. Peut être que tout ça c'est à cause d'elle. Non, pas «peut être», C'EST à cause d'elle. Si seulement on avait pas déménagé...

- Yemma : Benthi j'en peux plus de cette situation...tu peux pas faire comme si j'existais pas...

Une forte odeur d'alcool s'échappe de sa bouche. Je la regarde et affiche une mine dégoûtée. Je tourne les talons et retourne dans ma chambre sous ses cris. Elle m'appelle, me supplie de l'aider mais je ne peux plus. J'en peux plus...

Je pleure assise contre ma porte. J'ai l'impression de me détruire un peu plus chaque jours, chaque heures, chaque minutes, chaque secondes. Je me mords la lèvre inférieure pour essayer de me calmer. Je ne dois plus verser de larmes pour ma génitrice, elle ne le mérite pas.

Mon téléphone vibre. J'essuie mes larmes et le prends.

1 nouveau message.

📩 - «On entend des cris et des pleurs de chez toi, ça va ?»

Putain mais c'est encore Ramy ! Il me veut quoi sah ? Lâche moi la grappe cousin, j'ai pas besoin de toi !

📨 - «Mais trouve toi une vie et laisse moi !»

📩 - «Ma mère voulait venir voir si tout allait bien mais je lui ai dit de pas le faire.»

Je ne réponds pas. J'avais la tête ailleurs, j'aurai tellement aimer m'évader, partir loin d'ici. Je fouille dans mon armoire et y trouve la veste Nike de Saïd. Je la porte et pleure.

Dounia, merde ! Ressaisis-toi ! Depuis quand tu te laisses marcher dessus ? Comment t'as pu laisser tous ces gens t'insultaient de salope ? Te faire une réputation ? Qu'est-ce qui t'est arrivée ? Comment t'en es arrivée là ?

Aucune réponse à mes questions, aucune. Que mes larmes, que mes sanglots.

Une fois calmée, je me suis mise à regarder une vidéo sur YouTube. Je galérais lorsque dans les suggestions, je vois harcèlement scolaire. Mes yeux ont beugués. Mais j'ai fini par me ressaisir. Ça arrive qu'aux blancs ça, qu'aux faibles. Je suis pas une pédale moi.

[...]

Les semaines sont passés, toute la tess est partie en vacances et c'est mieux comme ça. N'ayant pas les fonds, nous sommes restées. L'appartement puait le renfermé, en même temps vu que je n'ai pas d'amis, je ne sors jamais. Tu m'étonnes qu'il sente mauvais. Les poubelles sont empilées les unes sur les autres. Au bout d'un moment, je me devais d'aller les jeter.

Je les prends et les pose toutes devant ma porte. J'ai du faire plusieurs montées et descentes. Et lorsque j'arrivais à ma dernière poubelle, j'ai vu Ramy. Tiens, il date lui. Il me voit et sourit. Je sais pas pourquoi je lui ai aussi souris.

Je suis montée chez moi et j'ai continué à ne rien foutre. Ça devait faire au moins 4 mois que je suis tombée dans une dépression. J'ai l'impression que rien ne va dans ma vie, tout va mal.

Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant