Chapitre 11

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XI

En ce moment, rien ne va dans ma vie. J'ai l'impression de vivre la vie de quelqu'un d'autre, j'arrive pas à capter exactement à quel moment elle a autant dérailler. Parce qu'elle est totalement partie en cacahuètes. Je ne contrôle plus rien c'est ouf.

Je suis rentrée de l'hôpital il y a une semaine. Je suis contente de ne plus avoir à voir ce psy de mer de et à rester allongée toute la journée. Mais finalement, je fais la même chose chez moi. Alia qui s'est auto interpretee psy et moi qui galère tous les jours dans ma chambre. C'est exactement la même, sauf que là c'est même pire.

- Alia : Tu pourrais faire un effort quand même !

- J'ai la flemme.

- Alia : Faut que tu te bouges. Va déposer des CV j'sais pas. Fais quelque chose de ta vie ! On dirait ta mère.

- Alia, j'apprécie que tu sois là pour moi mais commence pas à me soûler. T'abuses là.

- Alia : Je veux t'aider ! Tu fous rien Dounia, on dirait une retraitée alors que t'as que 18 ans. Reprends toi, on est qu'au début de notre vie hein. Il nous reste encore plein de choses à vivre, à connaître, à apprendre. J'te laisserai pas sombrer !

Je la regarde et une question précisément vient dans ma tête.

- En fait, t'as eu ton bac ?

Elle me regarde et sourit.

- Il veut dire quoi ce sourire ?

- Alia : -rire- Je l'ai eu aux rattrapages.

- C'est bien. Et tu fais quoi maintenant ?

- Alia : Je suis à la fac de langues.

Je ne réponds pas. Elle est à la fac pendant que j'en suis nulle part. J'ai pas mon bac, j'ai tenté de me suicider. Je dois sûrement être instable. J'ai vraiment de la chance de l'avoir, j'en profite pas assez. Elle a beau faire des bails, c'est une amie sincère, sur qui on peut compter. Même après que je l'ai rejeté elle est revenue. En plus, elle était presque tous les jours à l'hôpital. C'est une vraie, comme on en fait plus.

Nous avons passés la journée ensemble et elle a finie par rester pour dormir. On regardait un film qui passait sur M6 lorsque ma mère est rentrée...sobre ! Waouh ! Quel miracle !

Elle nous voit et s'asseoit à côté de nous. Elle essayait de suivre le film mais ne comprenait rien.

- Yemma : Alia tes parents...Je pourrais les rencontrer ?

- Alia : Euh...pourquoi ?

- Yemma : Comme ça, je voulais les remercier. T'es la seule qui est toujours là pour ma fille.

- C'est pas nécessaire yemma.

- Yemma : J'y tiens.

- Alia : Mes parents et moi avons pas la même vision du monde. Et, j'ai pas très envie que vous voyez comment ils sont. C'est des nationalistes et tout le blabla -rire-.

- Yemma : Hmm...

Elle n'a pas eu l'air très convaincu. Mais c'est mieux qu'elle ne les rencontre pas. Je les ai jamais vus mais, de ce que me dit Alia, ils ont pas l'air très sympa. Surtout qu'ils s'en foutent d'elle. Finalement, on a presque la même vie. Nos parents s'en foutent de nous. Je nous plains.

Nous sommes parties dans ma chambre lorsque nous avons compris que ma mère ne nous lâcherait pas. Nous avons regardé American Nightmare. On flippant comme des pédales.

Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant