XVII
Toute la soirée j'ai du répondre à leur questionnaire. J'étais mal à l'aise, tous les regards étaient sur moi. 3ami Hakim a du le remarqué puisqu'il a dit à Khelti d'aller faire le dîner. J'ai pu soufflé un peu et Amina m'a emmené dans sa chambre qui est restée la même. C'est fou comme rien n'a changé. Elle s'assoit sur la chaise de son bureau et se tourne vers le lit, où je m'assois.
- Amina : J'arrive pas à croire que tu sois là.
- Moi non plus.
- Amina : On a tellement de choses à rattraper... Tu sais, je t'en veux pas de pas avoir appeler. Je sais pas ce que t'as vécu mais, t'as plus le même regard. C'est ouf, avant rien que tu souriais et tout mais maintenant t'as le regard vide.
- Je te raconterai tout t'inquiètes pas, là je veux juste pas y penser.
Elle sourit et se met à me raconter ce que j'ai loupé. Elle me racontait que les potins, des trucs dont on s'en fout. Mais ce que je voulais vraiment savoir, elle ne me l'a pas dit. Elle a complètement esquivé le sujet de Saïd.
Les semaines sont passés, je vis chez khelti. Ils sont grave prévenant avec moi, ils m'apportent leur soutient. Mais malgré tout, j'ai du mal à parler. J'arrive à parler et rire avec Amina mais c'est pas comme avant. Vivre dans la rue m'a vraiment marqué. Mourad passe le plus souvent pour me voir, il a l'impression d'avoir failli à son devoir.
J'en ai eu marre de rester sans rien faire donc j'ai cherché un travail. J'ai été engagé récemment. C'est un resto en ville qui m'a pris. J'ai des bons horaires, de bonnes conditions de travail, que demander de plus ? Surtout que j'ai même pas mon bac.
J'ai fait la connaissance d'une collègue ; Nilam. C'est une indienne, elle a un an de moins que moi (le même âge qu'Amina). J'avoue que je reste quand même méfiante, j'ai plus confiance.
Aujourd'hui je rentre du taff. J'ai pris le bus, je sentais des regards sur moi. À l'inverse de la cité d'Alia, des rires ne s'en suivaient pas. C'était plutôt des regards interrogateur.
Je descends du bus et marche jusqu'à chez khelti mais j'entendais des pas derrière moi. Je me retourne et vois une fille qui était dans le bus. Sa tête me disait trop quelque chose. Mais elle me suivait là ou je rêve ? Elle voit que je la regarde mal et dit :
- Elle : Ah...euh désolée mais...t'es Dounia ?
- Oui. On se connaît ?
- Elle : On était dans le même lycée mais tu dois pas te souvenir de moi.
- Hmm...
- Elle : Je savais pas que t'étais de retour.
- Bah maintenant tu sais. Euh c'est pas contre toi mais je dois y aller.
- Elle : Ouais vas y !
Je pars et rentre. Elle m'a suivi pour savoir si je suis bel et bien Dounia ? C'est qui cette folle ?
Le soir même, j'ai pris la résolution d'appeler tout le monde pour leur dire que je suis revenue ici. J'ai commencé par composer le numéro d'Alia. Elle a tout de suite sauté de joie, elle sait qu'ici, je serai heureuse, même si c'est sûre qu'elle est un peu déçue de ne pas avoir pu me dire au revoir. De toute façon on se reverra.
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Nos cœurs noircis, les épreuves nous ont trop endurcis
General FictionDepuis l'abandon de son père, Dounia et sa mère vivent difficilement. Coincées dans leur HLM à la cité, elles se démènent comme elles peuvent pour survivre face aux inégalités, injustices et aléas de la vie. Et lorsque la mort survient dans leur quo...