NdA: Ce chapitre peut comporter des scènes frivoles. Si cela vous choque, dites le moi en commentaire. Je suis navrée pour les fautes d'orthographe et n'hésitez pas à les signaler !
Bonne lecture à tous et à toutes !
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Assise devant sa coiffeuse, Séraphine d'Esquieu colla une mouche au coin de sa bouche habillé de rouge. Autour d'elle, deux femmes de chambre s'affairaient à la peigner et la coiffer, une troisième la fardait alors que la dernière lui présentait une boîte débordant de bijoux. Séraphine désigna un collier de perles et de strass avec la coquetterie qu'exigeait une femme de son rang.
« Espèce d'empotée ! Qu'ai-je donc fait pour avoir une cruche pareille à mon service ? » s'énerva Séraphine en s'écartant du fer à boucler rougeâtre et brûlant.
Les trois autres dames de chambre se figèrent apeurées tandis que la quatrième se confondit en excuse.
« Sortez immédiatement ! Hors de ma vue ! Toutes ! » gesticula Madame d'Esquieu.
Horrifiée, cette dernière approcha son visage du miroir et l'examina scrupuleusement pendant que les quatre domestiques s'exécutèrent. Soulagée, elle constata que la gaucherie de sa domestique n'avait en rien endommagé son teint de porcelaine. A quelques minutes de l'arrivée de son prestigieux visiteur, il aurait éte bien fâcheux que cet incident altère sa peau parfaite qui lui avait valu sa beauté si légendaire.
Sous la couche de cireux, Madame d'Esquieu avait conservé la fraîcheur des traits de ses vingt ans. Elle se souvint de son arrivée à Versailles lorsqu'elle fut cantatrice dans la troupe itinérante, de ce faste, des jeux, des longs bals et de tous ses paires d'yeux qui la couvaient du regard. Dans la foule, elle n'avait retenu que ces yeux bruns impénétrables qui la dévoraient.
Elle avait fait tant de sacrifices pour arriver. Elle était devenue le rossignol de Versailles. Et un soir, ce fameux soir de l'hiver 1673, elle fût remerciée et jetée comme une vulgaire malpropre, loin de ce soleil, mariée à un vieux échevin veuf. Le rideau venait de baisser et une froideur emplit son cœur. Elle se promit de se venger et l'occasion était parfaite.
Le majordome de la maison toqua à la porte de la chambre de Séraphine la tirant de ses souvenirs lointains. Il annonça l'arrivée d'un certain Monsieur de Mayne qu'elle ordonna de le conduire dans sa chambre.
« Enfin ! » jubila-t-elle en regardant la lettre d'écriture ronde, délicate et fine.
Elle la plia et la rangea sous ses bas parfumés. Puis elle s'allongea lascivement dans le lit d'apparat de pourpre en dépliant l'éventail qu'elle venait de prendre. Il fallait soigner son entrée.
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Nicolas pénétra, avec hâte dans le vestibule de la jolie demeure. Il retira la capuche trouée, empruntée à un garde. Il ébouriffa ses cheveux puis jeta un coup autour de lui. Le plan était simple : récupérer les informations et partir au plus vite pour profiter des festivités. Le majordome lui demanda de le suivre, et ils montèrent des escaliers en colimaçon sous les ricanements et les chuchotements des femmes et les regards méfiants des valets.
Arrivé enfin devant la chambre, Nicolas y découvrit une femme habillée d'une simple robe de chambre qui jouait avec son éventail de façon bien maniérée. Il fut frappé par le charme et la sensualité qu'elle dégageait. Elle le regarda avec un œil appréciateur.
« Monsieur ! le salua-t-elle en fermant son éventail d'un coup sec. Je suis si ravie de votre visite ! Avez-vous fait bon voyage ? »
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Aëla - La Légende de la Princesse De Moret
Historical FictionAu printemps 1680, les journaux relayent un mystérieux phénomène. A Paris, un mystérieux bandit masqué, armé de son arc, vole les riches pour donner aux pauvres. Rapidement, la fièvre du Robin des Bois français gagne les petits gens asphyxiés par le...