IX. L'élimination

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Les filles veulent toutes savoir où j'étais et ce qu'il s'est passé la veille.  Je décide de tout leur raconter.

— Oh, ma pauvre, me dit Carine en me serrant la main.

— Tout est rentré dans l'ordre, c'est le principal.  J'espère que ta famille retrouvera la personne responsable, ajoute Sandra.

— Innocente, hein ?  souffle Brigitte.

A-t-elle quelque chose à voir là-dedans ?  La seule qui ne dit rien, c'est Marina, mais elle s'approche de moi et me serre dans ses bras.  Ça me fait du bien, et Carine et Sandra se joignent à nous.

— Ne t'inquiète pas, me dit Marina.  Quelqu'un essaye juste de te discréditer, mais on ne va pas laisser ça nous éloigner les unes des autres.

Je n'ai pas le temps de répondre car Éric arrive.

— Mesdemoiselles, je suis heureux de vous voir.

Nous lui faisons la révérence, certaines sourient, d'autres font la moue.  Je me contente de lui adresser un petit signe de tête pour lui dire que tout va bien quand il me regarde de ses yeux inquiets.

— Aujourd'hui, l'une d'entre vous va rentrer chez elle.

— Oh, non, gémit Carine tandis que Marina serre ma main dans la sienne.

— Ma mère souhaitait que je le fasse, mais...

Il n'a pas le temps de finir que Brigitte lui coupe la parole :

— J'ai beaucoup de respect pour votre mère, Sire, mais ne devriez-vous pas prendre vos propres décisions ?  Pourquoi vous précipiter ?

Ne se rend-elle pas compte qu'elle le contrarie ?  Remarque, si elle se plante elle-même cette épine dans le pied, je ne vais rien faire pour la détourner de ce chemin.

— Naturellement, Mademoiselle Brigitte, mais j'allais justement dire que, personnellement, je n'avais envie de renvoyer personne.  Toutefois, l'une d'entre vous m'a demandé la permission de rentrer chez elle, et je n'allais pas la lui refuser.

Il y a une onde de choc dans la pièce.  Laquelle d'entre nous veut rentrer chez elle ?

— Je vous laisse prendre la parole, Mademoiselle.

Sandra se tourne vers nous, la mine attristée.

— Pourquoi ? demandons-nous.

— Nous nous sommes mis d'accord.  J'apprécie beaucoup Sire Éric, mais je ne suis pas amoureuse de lui, et je ne pense pas que je le serai un jour, et la réciproque est vraie.  Autant nous quitter bons amis maintenant.

Elle sourit à Éric et vient lui plaquer un baiser sur la joue.  Il lui fait le baisemain avant de nous quitter, pour nous « laisser discuter entre filles ».

— Tu es folle, Sandra !  Une vie de rêve s'offre à toi et tu lui craches dessus.

— Tu ne comprends rien à l'amour, Brigitte, mais j'espère qu'un jour, quelqu'un trouvera le chemin de ton cœur.  Je veux aimer, vivre heureuse, pleinement.  Même si j'aurais pu être heureuse ici, je ne le serai jamais autant que si je fais mes propres choix, et c'est ce que j'ai choisi de faire.  J'espère que l'une d'entre vous tombera sincèrement amoureuse de lui, car il mérite l'amour, et vous aussi.  Même toi, Brigitte.

— L'amour, c'est bon pour les Gradés et les faibles.

— Tu te trompes.  Un jour, un homme touchera ton cœur, et tu te rendras compte que toute cette amertume que tu as en toi est déplacée.  En tout cas, je te le souhaite.

Nous lui faisons ensuite nos adieux.  Elle a déjà préparé ses affaires, elle veut rentrer chez elle le soir même, mais elle nous donne ses coordonnées afin que nous puissions garder contact.

Nous nous posons toutes des questions.  Est-elle amoureuse de quelqu'un d'autre ?  C'est possible, après tout.  Rien n'interdit aux Élus de se marier par amour, même si c'est rarement l'option choisie par les familles.  John aussi rêve de se marier par amour.  Je les admire, tous les deux, capables de choisir une voie difficile et de s'y tenir.

C'est la soirée de Brigitte avec Éric et Carine, Marina et moi décidons d'aller nous promener dans le parc.  Cette fois, Carine ne discute pas, elle a autant besoin que nous de compagnie afin de se changer les idées.

Je n'étais pas proche de Sandra, néanmoins, elle me manquera.

— J'aimerais bien aller en ville, dit Carine, me sortant de ma rêverie.

— Oh, moi aussi !

— Mais, on peut ? demandé-je.

— J'imagine que nous avons besoin de l'autorisation officielle de quelqu'un de la famille, mais pourquoi ne le pourrait-on pas ?  Allons demander à Dame Catherine.

Nous la trouvons dans son bureau en compagnie de John.  Nous lui exposons notre demande, et son visage s'illumine.

— Mais oui, quelle merveilleuse idée.  Aurais-je l'audace de vous demander si je peux me joindre à vous ?  J'ai l'impression de ne pas être sortie du château depuis des lustres.

Nous nous enthousiasmons à cette idée.

— Parfait !  Mesdemoiselles, nous allons nous rendre au centre de commerce, si cela vous convient ?

Aller faire les magasins en compagnie de Dame Catherine ?  Cela serait une expérience intéressante.

— Puis-je me proposer à mon tour afin de vous servir de garde du corps ?  intervient John.

— Certains Aigles vont nous accompagner mon fils, ne t'inquiète pas pour ça.

— Je n'en doute pas, mains j'ai ma soirée de disponible et je trouverais ça distrayant de vous voir faire les boutiques, je n'ai jamais assisté à ce spectacle, dit-il, un grand sourire aux lèvres.


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Helloooooo!

Je sais, ce chapitre est très court par rapport aux précédents, mais c'est pour ça que j'ai posté celui-ci et le précédent en même temps :)

Le suivant va arriver très rapidement également!

Merci à tous ceux qui me suivent, commentent, votent! Vous n'imaginez pas comme ça me fait plaisir de voir le nombre de vues augmenter et de lire vos commentaires! N'hésitez surtout pas à en laisser, à me donner vos avis, etc. Je vous assure que ça rend mes journées plus belles :D

Tchuss les Guss ;)


Anso!

Lys (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant