Chapitre 8 : Mal-être
Après leur dîner, Samaël retourne dans sa chambre tandis qu'Eden débarrasse la table.
Je m'installe sur mon lit pour mesurer l'immense connerie que je viens de faire. Putain ! Je suis faible ! Un moins que rien qui donne sa confiance à un handicapé. Deux personnes se battent en moi : la Raison et la Haine. Quand l'une prend le pouvoir, l'autre se soumet. Je viens tout juste de me rendre compte de ça. Le psychiatre a dû se tromper, je suis schizophrène. Je suis un fou, un mec à interner, à tuer, à humilier. Mon corps est en feu ; une étincelle le ferait exploser. Néanmoins, je veux connaître Eden. Si j'apprends à lire en lui, je verrais qui il est réellement. Son vrai visage. Quelqu'un qui me veut du mal et qui complote secrètement contre moi. Je suis persuadé qu'en mettant fin à mes jours, ma vie deviendra plus agréable et sereine. Il y a quelques mois j'ai fais des recherches à ce sujet. L'overdose semble le moins douloureux et le plus discret. Si je craque, je sais ce qu'il me reste à faire. Ce sera bref et bénéfique pour moi. Personne ne remarquera mon absence et personne ne sera affecté.
Ce qui me reste à faire est simple. Découvrir qui est réellement Eden. Mais je dois l'empêcher de me détruire par la même occasion. Si je craque un jour, ce ne sera pas grâce à lui.
* * * *
SAMEDI 14 NOVEMBRE 2015
Lorsque je me réveille, il est presque huit heures. J'ai dû dormir quatre heures en tout durant toute la nuit, m'étant réveillé presque que toutes les heures. Je suis complètement mort et fatigué. Cela ne fait même pas une semaine que je suis ici et je ne me suis toujours pas habitué à ce nouvel environnement. Je me lève et vais directement dans la cuisine. Encore une fois, Jay est parti bosser. Il faudra qu'il me donne sa recette pour ne pas être crevé. Je retrouve Eden dans la cuisine en train de faire bouillir de l'eau. Je le salue rapidement et il perd instantanément tous ses moyens pour me répondre. Je m'installe à la petite table et commence à manger tout et n'importe quoi. Eden ne bouge plus et l'eau commence à bouillir. Je lui annonce :
- Fais gaffe ton eau commence à déborder.
- Ah oui, merci... dit-il en sortant de sa léthargie.
Je reporte mon attention sur ce que je vais manger quand j'entends un cri de douleur provenant d'Eden. Je le vois tenir sa main droite et son visage se crispe. Il s'est brûlé ce con. Je m'approche de lui, retire la casserole du feu et lui demande de me montrer sa main. Timidement, il me la donne. Elle est blessée, recouverte de cicatrices et de brûlures. Bon, il a juste une petite marque rouge cette fois. Tout son corps tremble. Je relâche sa main et lui dis :
- T'as une petite marque rouge. Je vais te mettre quelque chose dessus, attends moi.
- Merci...
Je pars dans la salle de bain et trouve rapidement une bande pour le protéger le temps de la journée. Quand je retourne dans la cuisine, Eden s'est installé sur une chaise et tient sa main blessée dans l'autre. Le haut de son corps est penché en avant, comme s'il regardait le sol. Je m'approche et m'accroupis en face de lui. Je m'étonne d'être calme et patient avec lui ; ça fait parti de mon plan. Doucement je lui demande :
- T'as mal ?
- Non, ça va.
- Passe-moi ta main.
Il me laisse attraper sa main droite et je commence à l'enrouler grâce à la bande protectrice. Alors que je m'applique, il me dit :
- Pourquoi es-tu si gentil avec moi ?
VOUS LISEZ
No one can save me [boyxboy]
RomanceSamaël, dix-sept ans, est contraint de vivre chez son psychologue. Ses parents ne veulent plus de lui. Quant à son psychologue, il pense mieux pouvoir l'aider à guérir cette folie qui le hante. Lors de l'emménagement, tout ne va pas se passer comme...