Chapitre 13 : « Dégage ! »

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Chapitre 13 : « Dégage ! »

Juste après l'agression.

LUNDI 30 NOVEMBRE 2015

Point de vue Samaël

Je rentre tranquillement du lycée, en retard. Je sais déjà que je vais me faire engueuler par Jay qui va me demander ce que je faisais. Aucune chance que je lui dise exactement. Un petit mensonge ne peut pas faire de mal, non ? Et puis, je m'en fiche de ce qu'il peut penser de moi. Il n'est pas mon père et même s'il l'était, ça ne changerait absolument rien.

J'accélère légèrement le pas et passe devant une ruelle peu accueillante. Elle est sombre et on n'en voit pas le bout. Mieux vaut passer son chemin. Pourtant, quelque chose m'interpelle. Des gémissements de douleur. J'ai envie de continuer à avancer mais ma bonté en décide autrement. Disons plutôt que je suis curieux. J'avance en m'éclairant avec mon téléphone. Le noir et la nuit m'effraient depuis que je suis petit. Je me sens seul et vulnérable. On peut appeler ça une phobie. C'est ma seule et unique faiblesse. J'ai l'air d'un enfant en racontant cela. Chacun ses peurs. Quelques uns ont peur des serpents alors que moi, je trouve que ce sont les animaux les plus fabuleux. Ils font peur à tout le monde sans raison et sont mal compris. Je leur ressemble tellement. Je suis plus près d'eux que des humains.

Je continue d'avancer doucement et finis par distinguer un corps au sol. Il est allongé sur le côté et recourbé sur lui-même. Sa tête est protégée par son bras droit. Il ne bouge presque plus. Prudemment, je m'approche pour voir qui il est. Je m'accroupis devant le haut de son corps et pousse délicatement son bras. Son visage m'apparaît et je le reconnais immédiatement. Eden. Je bloque. Pourquoi est-il là ? Qu'est-ce qui s'est passé ?! Putain !

Il ne porte plus ses lunettes et pour une fois, je peux admirer ses yeux même s'ils sont clos. Ses paupières et le contour sont recouverts de marques irrégulières qu'on retrouve également sur ses épaules. Des brûlures, il n'y a aucun doute. Autre que cela, d'autres stigmates, en plus du sang venant de son crâne, parsèment son visage. Des bleus plus ou moins colorés. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il y a sur tout son corps.

Alors que je le croyais inconscient, il murmure très légèrement :

- Samaël... sa faute...

- Quoi ? demandai-je pour qu'il répète.

- C'est... sa faute... je le déteste...

- Qui t'as fait ça ?

Il ne me répond pas et cette fois, il s'est vraiment endormi. Je dois l'aider. Aider mon ami malgré ce qu'il m'a fait avant. Je n'ai pas le temps d'y penser là maintenant. Je ne suis pas un sans-cœur au point de le laisser crever tout seul au fond d'une ruelle sombre. Je tiens à lui malgré moi. Il m'obsède et je n'arrive pas à chasser son sourire de mon esprit.

J'attrape mon portable et compose le numéro des pompiers. Ceux-ci répondent tout de suite.

- Bonsoir, pompiers de Paris, que puis-je pour vous ?

- Mon ami vient de se faire agresser et il est mal en point.

- Très bien, où êtes-vous ?

- A l'angle d'une ruelle et du Cardinal Lemoine, près d'un restaurant asiatique.

- On arrive tout de suite. Comment vous appelez vous ?

- Alix, mentis-je.

- Restez sur place s'il vous plait.

- D'accord, je vous attends.

No one can save me [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant