Chapitre 9 : L'amitié PARTIE 2 : La tempête

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PARTIE 2 : La tempête

J'hésite sérieusement à répondre à ce con. Depuis trois semaines, je n'ai pas eu de nouvelles et c'est aujourd'hui, alors que tout va mieux, qu'il ose me rappeler ? Je pensais qu'il avait oublié qu'il avait un fils donc ça doit être important pour qu'il veuille me joindre. Je n'ai pas peur de lui et de ce qu'il peut me faire. Je me lève du canapé pour ne pas déranger Eden et décroche enfin :

- Ouais, tu veux quoi ?

- Ne commence pas à me parler sur ce ton !

- Je parle comme j'ai envie avec les gens qui m'ont abandonné.

- Tu sais très bien pourquoi on a fait ça ! Tu ne nous as pas laissé le choix, t'étais ingérable alors on a jugé bon de t'envoyer chez Jay pour que ça s'améliore.

- Et pourquoi je suis comme ça ?! Je sais que c'est de votre faute mais vous ne m'avez jamais rien raconté !

- Bon, arrêtons de parler de ça, tu n'écoute jamais rien de toute façon.

- Le jour où je saurai ce qui s'est passé pour que je devienne comme ça, j'espère juste que vous ne serez pas dans les parages, sinon, considérez-vous comme mort.

- Je ne t'ai pas appelé pour te parler de ça.

- Ah oui ? Et que veut me dire mon cher père ?

- Arrête d'être insolent pour une fois et laisse-moi parler. Ton lycée m'a appelé.

- Et ils t'ont raconté quoi ces enfoirés ?

- Plusieurs choses qui n'ont toujours pas changées.

- Bon, vas-y accouche !

- Tu es toujours aussi insolent avec les profs et tu t'es fait virer de presque tous les cours. Tu te fais remarquer même par les femmes de ménages qui te surprennent en train de fumer dans les couloirs. Mais ils sont vraiment embêtés par ton cas, c'est différent de ton ancien lycée cette fois.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Tu as des notes correctes voir très bonnes dans certaines matières. Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu changes ?

- Une chose très simple.

- Laquelle ?

- Je suis loin de vous ! Je peux enfin faire ce que je veux ! Et tu sais quoi ? Je n'ai tué personne ! C'est un vrai miracle non ?!

- Je n'ai jamais dis que tu étais un meurtrier.

- Si ! A chaque fois que je faisais une crise, tu me répétais la même chose : « Mon fils est un fou qui veut me tuer ! ».

- On n'a jamais dis ça ! Arrête d'inventer des conneries !

- Je n'invente rien ! Tu ne sais pas à quel point toutes ces remarques que vous m'avez faites reviennent sans cesse dans ma tête. Elles me tuent alors ne fais pas l'innocent.

- Essaie de les oublier au lieu de te plaindre.

- Je ne peux pas ! criai-je plus fort qu'avant. J'aimerais revenir à la maison juste pour vous emmerder.

- Tu n'as pas le droit de revenir !

- Ah bon, tu me feras quoi si je rentre ?

- Ce que j'aurais dû faire depuis des années.

- Quoi ?

- T'interner.

Pendant plusieurs secondes je ne dis rien. Je suis choqué par ses propos qu'il a envers son propre fils. Je n'ai rien fais pour mériter ça ! C'est eux qui font exprès de me pousser à bout pour obtenir ceux qu'ils veulent le plus au monde. C'est la première fois qu'il me dit explicitement ce qu'il comptait faire de moi si je craquais. Mais je ne lui ferais pas ce plaisir. Finalement, je lui réplique plus calmement :

- Jamais. T'entends, jamais tu ne m'interneras. Je ne veux pas vivre au milieu des fous.

- Pourtant, tu es comme eux.

- Non ! Je préfère mourir que de vivre dans cet endroit !

- Bah alors, qu'est-ce que t'attends. Crève. Ça nous coûtera moins cher et on ne verra même pas la différence.

Fou de rage, j'envoie violemment mon téléphone contre le mur. S'il survit c'est qu'il a de la chance. J'en peux plus ! Je n'ai pas le droit de craquer, ça lui ferait trop plaisir. Je frappe avec toute ma force sur le mur pour extérioriser ma haine. La douleur ne m'atteint même pas. C'est ridicule par rapport à ce qu'à dit mon père. Il préfère donc me voir mort ! Il n'a pas tort, tout le monde serait ravi. Mais maintenant que cela fait parti de ces désirs, je ne le ferais pas. Il ne faut pas écouter les cons.

Je continue mes coups dans le mur et remarque déjà la violence que j'y mets car ma main droite se colore de plus en plus. Eden, jusque là en retrait, s'approche de moi et, pour me calmer, il tente de poser sa main sur mon épaule mais je la dégage aussitôt. Il semble inquiet ; il peut la garder sa pitié. Je le regarde et lui lance sèchement :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je veux savoir ce qui s'est passé avec ton père.

- Il n'y a rien à dire ! Mon père est un connard de la pire espèce, il veut juste me voir mort !

- Je suis sûr qu'il ne pense pas ce qu'il a dit.

- Qu'est-ce qui te fait croire ça ?! criai-je en plaquant Eden contre le mur en même temps que je le fixe. Hein ? Réponds ! Tu ne le connais pas ! Je hais mon père, je veux le tuer !

Alors que je le tiens fortement par le col, des gouttes atterrissent sur mes mains. J'ai parlé de la famille et immédiatement, il pense à la sienne. Je m'exclame une nouvelle fois n'arrivant toujours pas à me calmer :

- Arrête de pleurer ! Je parle de ma famille, pas de la tienne ! Mes parents sont des connards, si tu les connaissais, tu ne dirais pas ça.

- On aime ses parents peu importe ce qu'ils nous font subir.

Mon poing rencontre le mur une nouvelle fois à quelques centimètres de la tête d'Eden qui a sursauté. Je baisse la tête et ne bouge plus. Je sens qu'il a peur de moi. Je le comprends : je suis un monstre après tout. Je relâche doucement son col et il semble soulagé. Ce n'est pas sa petite phrase philosophique qui va atténuer la haine que mon père a engendré. Je saccage le salon en renversant tout ce qui ce trouve sur mon chemin : les livres, les DVD, les vases en verre qui se fracassent au sol. Eden n'ose pas bouger, il est complètement tétanisé. Je préfère déverser ma fureur sur des objets sans importance plutôt que sur lui.

Alors que je continue de tout renverser en criant toujours les mêmes choses, Eden me dit :

- Samaël ! Calme-toi ! Tu casses tout !

- Je ne peux pas me calmer après ce qu'il vient de me dire !

- Qu'est-ce qu'il t'a dit merde ?

- Qu'il voulait me voir dans une maison de fou, que ça lui ferait des vacances ! Et même pire, il préfère me voir mort car ça lui coûtera moins cher !

Eden ne dit plus rien. Il semble étonné par ce que je viens de lui répondre. Lentement il s'approche de moi. Je le regarde intrigué me demandant ce qu'il va faire. En même temps qu'il me caresse la joue, ses lèvres se posent délicatement sur les miennes. Il m'embrasse doucement.

No one can save me [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant