Chapitre 30 : Isolement

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Chapitre 30 : Isolement



Depuis combien de temps suis-je ici ? Aucune idée. J'ai totalement perdu la notion du temps qui permet de ne pas devenir fou. De toute façon, je l'étais déjà avant de venir ici... Rien n'a changé. Je suis et reste celui que j'étais avant. Pourtant, j'ai eu l'espoir pendant ces derniers mois passés loin de mes parents. Il a suffi qu'ils reviennent pour que tout s'effondre d'un seul coup. Je ne peux pas avoir confiance aux autres avec eux comme exemple. S'ils avaient pu, ils m'auraient tué. Ils auraient dû car je n'aurais pas subi tout cela. Jay aussi m'a eu. J'ai cru pendant quelques heures que je pouvais avoir confiance en lui mais il n'a rien fait pour m'empêcher d'arriver ici. Rien du tout. Il était complètement effacé face à eux. Les trois ont joué de moi. Eden a essayé de les arrêter mais il a failli s'en prendre à lui. Je ne l'aurais pas supporté. J'ai quand même pu lui avouer mes sentiments... J'aurais voulu faire une vraie déclaration et pas lui sauter dessus au moment où on allait me séparer de lui. Je ne suis pas sûr de le revoir un jour... Quant à lui, j'espère qu'il réussira à vivre sans moi après ma révélation. C'est quand on est amoureux pour de vrai qu'on se rend compte de la douleur de la séparation. Quelques jours avant, je n'aurais jamais ressenti cela. Comme quoi, tout le monde change un jour. En bien ou en mal. On n'est jamais sûr de rien en amitié.

Où suis-je ? Aucune idée non plus. Je ne me souviens que de la sensation de l'aiguille me traverser le corps avant de m'endormir profondément. Mes parents voulaient vraiment m'arrêter, peu importe le moyen utiliser. Je suis encore à moitié endormi. Je viens seulement de me réveiller et de me redresser sur ce lit. La pièce est tellement blanche que mes yeux ont eu du mal à s'ouvrir entièrement. Une impression de déjà vu s'empare de moi. Je connais cet endroit, il m'est familier.

Je m'assieds sur mon lit et prends le temps de regarder autour de moi. Bon. Il n'y a que le lit sur lequel je suis assis et une petite fenêtre. Toute petite fenêtre. C'est quoi cet endroit ? Ils m'avaient dit un hôpital psychiatrique mais cela ressemble plus à une prison. J'aurais dû sauter par la fenêtre au lieu de me les laisser m'emmener... Je regrette maintenant. Je me lève pour admirer cet endroit étrange. Le lit est accroché au sol comme si l'envie de l'envoyer allait nous prendre. D'un seul coup, je fais attention à ce que je porte. Ce ne sont pas mes vêtements. Un pantalon blanc, des chaussures de la même couleur et un t-shirt également. Sur celui-ci est écrit un numéro. Non ! Je ne suis pas un numéro ! J'ai un nom, un prénom ! J'existe pour de vrai.

Je retire brutalement mon haut et le jette dans un coin de cette pièce. Je ne peux pas rester ici, ce n'est pas un endroit pour moi. Si mes parents n'étaient pas aveugles, ils se seraient rendu compte de mes progrès... Je ne suis plus celui qu'ils ont connu avant. Je m'approche de cette porte noire. Seule couleur qui contraste avec le reste. J'essaie de l'ouvrir mais évidemment, elle est fermée. Je m'excite contre la poignée et frappe contre la porte en essayant d'appeler quelqu'un. Je suis coincé... Endroit de merde.

Il me manque. J'aurais voulu profiter plus de lui... Ils avaient besoin de me pourrir la vie jusqu'au bout. Je veux voir leur tête quand je leur avouerai que j'aime un mec. Je n'ai plus peur de ça. Mon petit cerveau a accepté que j'aime un autre homme. Ils sont homophobes et j'ai eu le temps de m'en rendre compte quand je vivais avec eux. Toujours à critiquer ce qui n'est pas comme eux, ce qui est différent. Ils me renieront si ce n'est pas déjà fait mais ils ne m'empêcheront pas de voir ma petite-sœur. Elle est encore petite et n'a sûrement pas conscience de mon existence... Je ne veux pas être un fantôme pour elle.

Quand je suis seul, je pense à tout cela et ce n'est vraiment pas bon. Il n'y a rien à faire ici. Comme si, ils faisaient exprès de te retirer tout divertissement pour te rendre plus fou que tu ne l'es déjà. Je veux sortir de cet endroit. Je veux vivre, être libre de mes mouvements... Ils ne m'empêcheront pas éternellement de me vivre comme la société l'entend. J'ai changé. Je ne suis plus le petit arrogant qui râlait sur absolument tout sans raison. Eden m'a permis de mûrir. Il me manque tellement que je serais capable de pleurer. L'amour, c'est vraiment de la merde. Nos pensées ne sont plus claires. Je n'arrive pas à l'oublier. Je dois le rejoindre...

J'arrive. Ne t'en fais pas pour moi... Je veux pouvoir te montrer que je t'aime pour de vrai et rattraper tout le temps qu'on a perdu.

Un bruit provenant de l'autre côté de ma porte me sort de ma transe. Un cri strident de quelqu'un ayant peur. C'est un asile... Un endroit pour les fous, pas pour moi. Des pas lourds se rapprochent de moi. Je reste face à la porte attendant quelque chose. Je suis dans un cauchemar. Ce n'est pas la réalité en fait. Je devrai me réveiller dans mon lit, chez Jay, comme si rien de tout cela n'était réellement vrai. La poignée s'abaisse et quelqu'un entre...


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A ceux qui reconnaîtront un passage qui a déjà été évoqué, bravo lol

Un peu de frustration avec ce si petit chapitre ?

No one can save me [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant