Chapitre 12 : Réveil douloureux

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Chapitre 12 : Réveil douloureux

Point de vue Eden

« Où suis-je ? Au paradis ? Je vais enfin pouvoir revoir ma famille. Elle me manque tellement et je voudrais tellement les voir, surtout dans ces moments là. Ils sauraient me réconforter et m'aider à traverser cette épreuve difficile. Je ne veux plus faire parti de ce monde si on ne veut pas de moi. Si tout est fini, je suis enfin heureux. Je ne veux pas me réveiller d'un sommeil qui semble éternel.

Toute la vérité m'arrivera en pleine face si j'ose bouger. J'ai peur de la vérité ; elle fait mal. Mais elle est pourtant essentielle pour bien vivre. Dans l'état actuel des choses, je ne peux pas l'affronter.

Je ressens encore chaque coup comme s'ils venaient d'être faits. Les rires que j'entendais, les paroles blessantes et humiliantes reviennent sans cesse. Ils voulaient me tuer ; c'était leur vœu le plus cher. Impossible de me rappeler qui ils étaient... Trois grands monstres répandant la haine et la peur autour d'eux. Personne n'ose les affronter, ils sont beaucoup trop forts. Je deviens leur spectacle. Leur joujou, leur pantin. Leurs coups me brûlent et me déchirent. J'en oublie même qui je suis et pourquoi je suis là, à ce mauvais moment. Mon visage est en sang et ma blessure à la tête ne cesse de s'aggraver. Je vais mourir dans la douleur... Personne ne peut me venir en aide. Je suis perdu... Le responsable devra payer, peu importe qui il est. L'avalanche de coups ne se stoppe pas et j'aperçois désormais le bout de ma vie. Je ne l'attendais pas de sitôt, j'aurais voulu profiter encore un peu de la vie. Mais non, le destin a décidé que ma mort se fera au fond d'une ruelle sombre, tabassé à mort par trois armoires à glace. Finalement au bout d'une dizaine de minutes, tout s'arrête étrangement. Je me sens soulagé pensant que tout est enfin fini. Je ressens immédiatement une vive douleur au niveau de mon cœur. Une lame tranchante vient de transpercer l'organe permettant la vie. Dans quelques secondes, je ne ferais plus parti de ce monde. Je me vide de tout mon sang lentement, trop lentement... Ils voulaient m'achever en beauté, ils ont réussi leur coup. Un long supplice à attendre que la mort veuille enfin de moi... »

Je me réveille d'un seul coup en prenant une grande inspiration. Je tâte ma poitrine pour m'assurer que mon cœur bat encore. Je suis vivant... La mort m'a rejeté. Où suis-je alors ? Vu l'odeur, je dirais l'hôpital ; j'ai connu cet endroit assez longtemps pour bien m'en rappeler. Je n'ose pas bouger sentant déjà la douleur sur tout mon corps. Encore plus sur mon visage qui ne doit pas être beau à voir. Depuis combien de temps suis-je ici ? A part les coups, je ne me souviens de rien. Mais la peur ne s'est pas effacée. C'est étrange. Je ne veux pas ressortir dehors. Le monde extérieur m'effraie. D'un seul coup, je vérifie que je porte bien mes lunettes car sans elles, je me sens comme nu. Elles cachent la misère mais me rendent grand service. C'est bon, elles sont bien là. Ce ne sont pas exactement les mêmes qui ont sûrement dues être brisées durant l'agression. Pourquoi je ne m'en rappelle pas merde ?!

Je ne bouge plus et essaie de me concentrer sur mon ouïe pour entendre quelque chose. Quelqu'un est dans la pièce. Sa respiration est bruyante et saccadée. Bien décidé à obtenir quelques réponses, je demande :

- Qui est là ?

Mais aucune réponse. Le seul nouveau bruit que j'entends, c'est la porte qui claque. Qui était-ce ? Pourquoi ne pas m'avoir répondu ? Je panique. Si un de mes agresseurs revenait, il viendrait finir le travail. Je n'ai pas envie de rester ici, je me sens comme dans une cage. Je retire tous ces branchements reliés à mon corps et, malgré la douleur insupportable, essaie de me lever. Je ne sais même pas où se trouve la porte. Les machines s'affolent dangereusement en bipant à des rythmes irréguliers. A peine debout, la porte s'ouvre et je me fige. Tout mon corps tremble et j'ai de plus en plus de mal à respirer. Ils sont revenus. J'entends l'un d'eux se rapprocher de moi mais je le repousse dès qu'il tente de me toucher. Mais il ne lâche pas l'affaire et je me débats de plus en plus au risque de me faire souffrir davantage. Finalement, il parvient à m'immobiliser et il me prend dans ses bras. Je reste immobile. Mon rythme cardiaque ne s'est pas calmé. Il me murmure à l'oreille :

No one can save me [boyxboy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant