Chapitre 20 : En demi-teinte.

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Jour 2.
16h53.

Après cet appel inachevé, Loris demeurait désorienté. Il avait tout de même réussi à lui transmettre qu'il était au camp. Pourquoi sa mère n'était-elle pas venu le chercher après son entraînement ? D'ailleurs, pourquoi tant de gens s'était évanoui ? Pourquoi était-il là dans ce lit en fer rouillé avec Florian et son beau-père ? Il était perdu.

Loris était faible depuis son accident et était cloué au lit depuis son arrivée. Il n'entendait presque rien, sauf si on lui parlait tout prêt.
Les pupilles dans le vide, il redonna le téléphone à Florian.

- Alors ? lui demanda le lycéen.

- Je l'ai eu.

- Et ? s'interrogea t-il.

- Je sais pas où elle est. Mais elle sait que je suis ici à présent. Elle cherchait ma sœur.

Il avait peur pour elles. Malgré leurs affrontements quelquefois musclés, il aimait sa sœur. Les larmes montèrent en lui, touché tant par la douleur de ses blessures que par le manque de sa sœur. Ils les retinrent.

Martin s'avança vers le jeune homme abîmé, et posa sa main sur son épaule en signe de bienveillance et conseilla :

- Repose toi maintenant.

Loris acquiesça et les deux autres sortirent des maisons vertes. Martin était d'avis à aller se présenter réellement à la grande Johanna. Une centaine de mètres plus au Nord se trouvait la résidence de la femme. Ils l'avaient aperçu auparavant lorsque Yvon et Scott leurs avaient fait visiter les lieux qui restaient immenses. Florian lui, voulait récupérer ses affaires avant tout.

Ce fut la décision de Martin qui l'emporta. Les deux nouveaux débutèrent leur marche jusqu'à la résidence de la gouvernante du camp de Bordeaux. Aux abords des chemins de fines herbes qui dirigeaient les gens, des enfants jouaient au ballon avec une grosse boulette de papier. Des femmes s'arrêtaient chez les quelques marchands du camp qui restaient. Tout le monde les fixaient, les regardaient comme s'ils allaient leur sauter dessus. Florian surplombait le paysage qui s'animait devant lui, en essayant de capter le regard de quelqu'un, en vain.

Au bout d'un moment les deux hommes arrivèrent devant la demeure de Mme.Leroy. Elle avait l'air d'être plus grande que les petites bâtisses qui étaient rénovées, cela était le cas. Ils étaient maintenant devant la porte blanche de l'entrée. Florian se décida à frapper. Un homme grand mais frêle leur ouvrit, ils reconnurent Scott Owens, le gardien de tout à l'heure. 

- Ah entrez Mlle Leroy vous attend ! lança l'homme.

Ils entrèrent dans l'humble habitation qui était tout de même extrêmement bien aménagé.

- C'est la dernière porte à gauche, indiqua Scott.

- Merci, répondit Martin.

Ce dernier alla toquer à la porte, son beau-fils sur ses talons.

- Oui ? s'exclama la voix de la femme.

Martin poussa la porte.

- Entrez donc, je vous attendais.

Le père et son fils s'assirent sur deux tabourets en rotin. Johanna communiqua : 

- Bien, avant de commencer je me dois de vous remettre vos bagages, Tenez.

Ils la remercièrent.

-  Bon alors, si je me souviens bien toi c'est Martin... et toi Florent ?

- Florian, rectifia l'adolescent.

- Ah, j'y étais presque ! Vous avez sûrement un nom de famille ?

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