Chapitre 27 : Evolutions.

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Jour 11.

Le chauffeur, Martin, Yvon et Scott revinrent de leur opération. Un garde de substitution leur ouvrit le portail. Martin descendit le premier, Florian avait vu arriver le véhicule de loin, il accourut vers son beau-père, essoufflé et s'inquiéta de ne pas voir sa mère. Martin le prit dans ses bras, ce qui arrivait rarement en temps normal, et laissa éclater encore une fois son émotion. Florian lui tenait le visage : 

- Elle est où ? s'exclama-t-il.

- Je... Je sais pas Florian... On a cherché partout, dévoila l'homme, abattu. C'est ma faute pu****,  c'est moi qui ai insisté pour qu'on vienne ici. Je l'ai abandonné.

- Mais non dis pas ça, je suis parti aussi, c'est pas le moment de culpabiliser, répondit Florian, les yeux brillants.

Martin était stupéfait de la positivité et de la maturité de son beau-fils. Cependant, il avait perdu tout espoir de retrouver Julie dans un état normal. Ils retournèrent dans leur maison du camp, accompagnés d'Alison et Loris, soucieux de réconforter leur ami Florian.

Quelques heures plus tard, Clarisse et Emily, les deux jeunes femmes auxquels Martin s'était lié d'amitié toquèrent à la porte. Martin leur expliqua la situation et les deux filles le réconfortaient comme elles pouvaient. Clarisse en voyant l'émotion qui régnait dans la pièce décida de se confier à son tour sur son passé auprès de Martin, Florian, Loris et Alison. Cette dernière était obligé de transmettre à son frère ce qu'elle disait. En effet, il était devenu sourd, suite à son accident de bus. Les signes que sa sœur lui faisait étaient toujours un peu approximatifs et il ne comprenait par toujours ce qu'elle voulait dire.

- A vrai dire, je vivais avec ma mère et mon frère avant tout ça. Ils étaient vraiment de belles personnes tous les deux. Ma mère devait rentrer le quatre septembre d'une mission humanitaire et mon frère je suis allé voir à son appartement, je ne l'ai jamais trouvé. Ça se voit peut être pas mais j'ai un cancer du poumon. Je faisais que vomir, j'ai donc été à l'infirmerie. C'est le médecin des chambres vertes qui me l'a annoncé il y a quelques jours. Pour couronner le tout, ma sœur Alexandra se trouve aux chambres vertes, dans le coma comme Ruby et d'autres. Expliqua Clarisse Bennett à tout le monde.

- Oh, Clarisse, je ... je suis désolé, lâcha Martin, éberlué.

- On sera avec toi coûte que coûte, ajouta Florian en la prenant dans ses bras.

- Moi aussi je serais là et je veux être là pour vous, on va se serrer les coudes, affirma Clarisse.

14h25.

L'état de Ruby n'avait toujours pas bougé d'un poil. Cara était plus inquiète que jamais et se trouvait encore une fois aux chambres vertes, auprès du lit de sa meilleure amie. On toqua à la porte. C'était Jacob.

- Entre ! lança Cara.

- Comment elle va ? demanda l'homme.

- Son état est toujours stable et les médecins ont remarqué qu'elle ne se desséchait pas même si on ne l'alimentait pas en eau. C'est incompréhensible, s'indigna-t-elle.

- Elle va se réveiller j'en suis certain. Et toi comment tu vas ? Ça fait combien de temps que t'as pas dormi une nuit complète ? 

- Oh je me souviens plus de ce temps là ! ironisa l'ex professeure.

- Je ne rigoles pas Cara, il faut que tu te reposes, on pourrait tous tomber dans le coma comme elle sans aucune raisons, tu le sais.

- Il faut que quelqu'un veille sur elle, je lui dois bien ça, confia-t-elle.

Au même instant, Maéva Diaz l'une des meilleures infirmières du camp sinon la meilleure pénétra dans la pièce, accompagnée du Docteur Horton. Celui-ci s'exprima pendant que Maéva changea la sonde de Ruby.

- Sa pression artérielle est stable, aucunes artères n'est bouchées et les taux de globules blancs et rouges sont normaux. Ce qui est mauvais signe c'est qu'elle ne montre aucun signe de réveille et ... je... 

- Docteur ? interrogea Maéva.

M.Horton s'était arrêté de parler et ne bougeait plus.

- Docteur ça va ? s'inquiéta l'infirmière.

Le quinquagénaire s'écroula par terre.

- Mon dieu ! s'agita-t-elle. Cara va prévenir Johanna à son bureau ! ordonna Maéva.

Elle sortit de la pièce en trombe tandis que Jacob essayait tant bien que mal d'aider Maéva à mettre le docteur sur un lit. Il était en toujours en béquille depuis que sa jambe avait été touché au début de tous ces évènements.

Le temps que Cara fasse le trajet à vélo, elle revint quelques minutes après avec la commandante. Maéva avait déjà installé le docteur sur un lit, prédéterminé pour les comas.

- Est-ce qu'il est ... ?

- Oui il est tombé dans le coma comme ça, devant nous.

- C'était à prévoir malheureusement, s'exclama Johanna. 

Les relations entre Johanna et Cara s'étaient tendues car Cara voulait depuis plusieurs jours allait voir si Will était toujours en vie, dans les décombres de l'accident. Will, le chauffeur qui conduisait le bus et transportait Loris lorsque l'accident s'est produit. Elle tenait une théorie, depuis qu'elle savait que Ruby ne se desséchait pas, même sans eau. Elle était certaine que la non-déshydratation se produisait pour tous les comateux et que par conséquent, William pouvait encore être en vie là-bas. Elle redemanda à Johanna si elle pouvait s'y rendre aujourd'hui, pour la quatrième fois.

- Bon, vous avez gagné Mlle.Lefebvre, on part dans une demi-heure, déclara Johanna.

- Oh merci, c'est juste voir s'il est encore là bas, ajouta Cara.

- Bien, allez chercher Jasmine et Yaël, ils viennent avec nous, Maéva vous allez devoir diriger les chambres vertes pour aujourd'hui, informa la commandante.

- Mais à vrai dire je suis simplement infirmière je...

- J'ai confiance en vous, allez préparer vos affaires Cara.

Cette dernière quitta la pièce et demanda à Jacob s'il pouvait rester veiller sur Ruby, il lui assura qu'il ne bougerait pas d'ici.

Dans l'après midi, les quatre survivants roulaient à l'extérieur du camp de Bordeaux, Johanna était au commande d'une camionnette blanche d'ambulance, Cara à côté et le couple Torres à l'arrière. Personne n'avait dit un mot durant tout le trajet. En entrant dans la ville déserte, où seul les arbres se balançait au rythme d'une petite brise, une explosion lointaine survint. Cara et Johanna levèrent la tête, imités par Jasmine et Yaël.

- Y'a de la fumée ! communiqua Yaël.

- Ça vient du camp ! Il va falloir faire vite... Merde... Putain de merde ! s'exclama Johanna.

- C'est là, c'est le bus, cria Cara au même instant.

Les quatre survivants s'approchèrent du véhicule, en cherchant Will. Cara avait vu juste, il était toujours là, bloqué à l'avant du bus, affalé dans les morceaux de vitre. Johanna s'agenouilla auprès de lui et aligna son regard près de son thorax, son oreille au dessus de sa bouche. 

- Il est en vie, mais son pouls est faible, informa Mlle. Leroy.

- C'est incroyable ! s'étonna Jasmine.

- L'accident s'est produit le premier, on est le douze, il a survécu pendant onze jours mon dieu, murmura Cara.

Une petite mélodie flottait dans l'air de ce monde archaïque et mutilé à jamais, où les braves personnes laissent place à de cruels mortels.

"Où ai-je fais une erreur, j'ai perdu un ami quelque part avec un sentiment d'amertume.Je serais resté éveillé toute la nuit à tes côtés si j'avais su comment sauver une vie"

COMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant