Jour 2.
Les pensées de Julie se mélangeaient au volant de la grosse voiture. Elle avait le visage sanglant, et les mains noircies. Les gros pins défilaient à vive allure à travers la vitre côté conducteur. Cependant, elle roulait assez lentement car tous les membres de son corps abîmé lui faisaient affreusement mal. Elle constata que le véhicule paraissait rouler de moins en moins vite. Elle perçu que l'aiguille du compteur était au plus bas, tout comme elle. La femme se gara sur le bas-côté. Le réservoir d'huile était totalement vide, le 4x4 ne redémarra pas.
Julie devait continuer à pied. Le soleil semblait chauffer son visage éraflé comme on chauffe les cheminées en plein mois de décembre. Elle souffrait autant de la chaleur que de ses hématomes et de la faim qui tenaillait son estomac. Elle n'avait rien avalé depuis ses céréales de maïs, ils paraissaient très loin. La jeune femme se sentait de moins en moins bien et chancelait sur le goudron, brûlant lui aussi. A tout moment, elle pouvait s'étaler.
Plus d'une heure après, elle ne savait même pas comment elle faisait pour rester debout. Ses yeux se fermaient petit à petit juste avant d'apercevoir une petite station essence. Elle se dépêcha d'entrer dans l'étroite épicerie qui décorait l'endroit, en espérant trouver un peu de nourriture. En entrant dedans, elle sentit une drôle d'odeur. Au même instant, elle vit que le peu de rayons qu'ils y avaient étaient vides. Cependant sur le comptoir, elle reconnut des barres chocolatées. Les mêmes que Florian et Martin avaient emporté avec eux, quelques heures plus tôt. Elle s'approcha d'un peu plus prêt, et vit derrière la caisse des jambes qui dépassaient.
Elle fut stupéfaite de trouver cet homme-là, à moitié mort. Elle se dirigea vers lui et s'agenouilla malgré la douleur qui persistait en elle. Il respirait encore. Elle se demanda ce qu'elle devait faire. Après réflexion, la pharmacienne décida de se fabriquer des bandages avec ce que ses hommes avaient laissé. Des pansements recouvraient maintenant sa peau, d'habitude si douce.
La nuit commençait à tomber et elle se dit qu'elle allait passer la nuit ici, l'angoisse de recroiser Aymeric en rentrant chez elle la tourmentait. Elle fouilla dans un tiroir de la caisse et ne trouva pas ce dont elle avait besoin. Elle entra dans la réserve, et déroba un cutter. Elle retourna dans l'entrée et s'accroupie. Avec la main qui lui faisait le moins mal, elle transperça une boite de haricot verts. Elle se remplit le gosier, en vidant la moitié de la conserve.
La jeune femme repéra devant le bar des fauteuils dont la structure était en bois. Leur matelas paraissait molletonné et rebondi. Les deux gros accoudoirs étaient déchirés, et l'un d'eux était de guingois.
- Cela fera l'affaire pour une nuit, se dit-elle.
En puisant dans ses dernières forces, elle réussit à coller le plus défraichi au second. Elle déposa ses membres endoloris et son corps éclopé sur l'objet qui se montrait être une délivrance malgré son état douteux. Elle allongea ses jambes sur l'autre fauteuil et ferma les yeux sans penser à rien.
Jour 3.
Julie s'éveilla de cette longue trêve, et le jour pointait le bout de son nez. Elle restait là, les yeux dans le vide à fixer les barres chocolatées qui lui faisait terriblement envie. Elle tenta de se lever, mais sa jambe gauche l'en empêchait. En effet, sa cuisse était bleutée aux trois quarts. Elle parvenu tout de même à se lever. Elle se souvenu alors de l'homme qui était à terre, quelques mètres plus loin.
A côté de lui se trouvait un petit bout de papier déchiré. Elle s'en empara et fut étonné de ne pas l'avoir remarqué plutôt. Il était inscrit "Si vous vous réveillez, voilà de quoi survivre". La mère reconnut aussitôt l'écriture de Martin, son bien aimé. Elle pensa à l'enterrement de son père qui avait dû avoir lieu la veille, et auquel elle n'a pas pu être présente. Une larme s'échappa de son œil gonflé. Lorsque celle-ci atteignit le coin de sa lèvre, une main froide et desséchée lui serra le poignet...
VOUS LISEZ
COMA
Science FictionVenez suivre les aventures de différentes familles qui survivent dans un monde touché par une épidémie faisant tomber la population dans le coma, n'importe où et n'importe quand. Comment cela est-il arrivé ? Est-il possible d'y échapper ? Qu'arri...