Chapitre 28 : Manigances.

17 3 2
                                    

Jour 11.

Martin sursauta lorsqu'il entendit la détonation. Florian sortit lui aussi de sa chambre, abasourdi par la puissance du bruit.

- C'était quoi ça ? Formula l'adolescent.

- Viens on va voir ! lança son beau-père.

Tous les autres habitants sortirent de leur maison pour voir ce qu'il se tramait. Ils discernaient de la fumée et un départ de feu au niveau du bâtiment blanc où toutes les réserves de nourriture se trouvaient. L'incendie fût rapidement maitrisé grâce à une dizaine d'homme. En l'absence de Johanna, c'est Scott Owens qui était chargé du bon fonctionnement du camp. Lorsque les flammes ne furent plus un danger pour la population qui s'était agglutinée autour du bâtiment, Scott intervint : 

- Ecoutez moi, je vous demande de garder votre calme, le feu est maîtrisé, vous pouvez rentrer chez vous, la situation est sous-contrôle.

Au même moment, un homme complétement encrassé par la fumée et la cendre défonça la porte principale du bâtiment. C'était Yvon, l'acolyte de Scott. Celui-ci avait l'air d'avoir beaucoup bu. Il avait du mal à s'exprimer et titubait :

- Vous ... vous allez tous ... tous... balbutia l'alcoolisé.

Il avait une autre allumette à la main et s'apprêtait à la balancer une seconde fois sur le seul garde-manger du camp. Scott tenta de le calmer mais Yvon était entêté.

- Yvon éteins cette allumette ! J'te jures que j'te tire dessus ! aboya Scott.

Les autres habitants qui n'étaient pas partis contemplèrent la scène dont l'issue était inconnue. Florian avait rejoint Alison et Loris dans la foule tandis que Jacob s'était posté à côté de Martin en lui demandant ce qu'il se passait. Tout le monde retenait son souffle. Yvon allait -il lâcher cette allumette ? Ce dernier leva son bras mais il ne put rien faire d'autre car une balle lui ouvra le tibia. Scott avait tiré et avait réussi à sauver une partie de la nourriture.

Le tireur s'approcha d'Yvon qui était à terre et écrasa l'allumette tombée au sol. Aussitôt, des infirmiers furent appelés. Un homme et une femme accoururent et Scott les aida à soulever le corps d'Yvon, mal au point. Ils l'emmenèrent aux chambres vertes. Maéva Diaz les accueillit et leur ordonna de le mettre dans la chambre numéro six qui venait de se libérer car un homme s'était éteint. La jeune docteur avait l'air débordée, c'est donc la femme qui avait porté Yvon qui dut s'en occuper.

15h39.

Les effets de la maladie de Clarisse Bennett se manifestaient lorsque son amie Emily entra dans sa maison.

- Re ! C'est moi, lança Emily en entrant. T'as vu ce qui s'est passé tout à l'heure ?

Vu qu'elle n'obtint pas de réponse, la jeune fille insista :

- Clarisse t'es là ? demanda-t-elle.

Elle ne reçut comme réponse que le son de son amie qui dégobillait. Emily accourut dans les toilettes. Cela n'était pas beau à voir, il y en avait partout. Clarisse ne parvenait pas à lui répondre tellement elle se sentait mal. 

- Tu veux un verre d'eau ? formula timidement Emily.

Clarisse vomit une fois de plus tout ce qu'elle avait, soutenue par son amie pour qu'elle vise bien la cuvette, car même ça c'était compliqué. Elle paraissait ne plus avoir de force. Elle s'étala sur le sol et perdit connaissance. Emily, déconcertée, essaya de réveiller son amie qui ne lui répondait plus. Elle prit la décision de porter Clarisse à même les bras. Cela fût difficile car Emily était particulièrement frêle et rachitique. Malgré cela, elle réussit à atteindre les chambres vertes qui étaient pleines à ras bord.

Maéva Diaz qui dirigeait les chambres, essuya son front et remit sa mèche en place lorsqu'elle remarqua les nouvelles venues.

- Toutes les chambres sont prises Emily, je... je ne sais pas où la mettre ! dévoila l'infirmière.

- J'pense qu'on pourrait la mettre avec sa sœur, lança la jeune fille encore en train de porter la malade.

- Oh mais oui, viens par ici, déposons la sur ce fauteuil.

Maéva traversa le long couloir et amena Clarisse dans la même chambre que sa sœur, Alexandra Bennett. Elle réalisa de brefs examens sur sa nouvelle patiente et révéla à Emily qu'elle venait de tomber dans le coma.

Un peu plus loin dans le camp, Martin se trouvait avec une vieille dame dans le bâtiment blanc qui avait en partie brûlé une heure auparavant. Tous les deux faisaient l'inventaire de la nourriture qu'il restait. En plein calcul de boîte de conserve, Martin fut interrompu par Scott. 

- J'peux te parler ? s'exclama l'homme.

- J'arrive, lui répondit Martin en sortant du bâtiment.

- Je voulais te demander si ça te dérangerait de m'accompagner avec Jacob pour amener Yvon loin du camp. A vrai dire après ce qu'il a fait, il n'a plus sa place ici, il faut le bannir. Si l'on ne fait rien, il recommencera et cette fois ci on ne perdra pas seulement des vivres.

- Vu ce que tu as fait pour m'aider à retrouver Julie, je pense que je peux faire ça, répondit l'ex-banquier.

- Bien, tu nous rejoins à l'entrée, on t'y attend avec Jacob.

La vieille dame assura à Martin qu'elle allait terminer l'inventaire, qu'il pouvait disposer. Il quitta les lieux en allant prévenir Florian de son départ. 

Lorsqu'il fut fin prêt, Scott et Jacob l'attendaient déjà depuis une dizaine de minutes.

- Martin tu vas conduire, je vais aller à l'arrière pour surveiller Yvon, Jacob tu montes devant.

L'allumeur de feu était ligoté sur la banquette arrière et lorsque Martin démarra, Scott braqua son flingue sur la tempe d'Yvon pour s'assurer qu'il ne tente rien.

Après une bonne demi-heure de route, Scott ordonna à Martin de prendre la prochaine à droite et d'arrêter la voiture un peu plus loin. Lorsque Martin eut terminé cela, il se retourna pour demander ce qu'ils allaient faire désormais. Mais son visage se décomposa, tout comme celui de Jacob, lorsqu'ils virent qu'Yvon et Scott avaient braqué leur arme sur eux. Ils leur avaient tendu un piège.

Puisque Jacob était parti, Loris et Alison accompagnés de Florian veillèrent sur Ruby aux chambres vertes. Ils jouaient aux cartes lorsque le talkie-walkie d'Alison se mit à parler :

- Alison ? Alison ? répétait l'objet.

- Maman c'est toi ? demanda Alison, inquiète.

- Il faut que vous veniez nous aider... On... On est au niveau de l'accident de bus... On a eu un problème ... faites vite... 

La communication se coupa et ce message laissa les trois adolescents froissés.

- Ils ont besoin d'aide ! lança Alison qui expliqua en écrivant sur un carnet, ce que son frère sourd n'avait pas pu entendre.

- Je viens avec vous ! s'exclama Florian.

COMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant