Chapitre 32 : Organisation perturbée.

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Jour 47.

Cela faisait tout juste un mois que la communauté était emmenée par Jacob et les siens. Beaucoup de choses avaient changé mais à la fois rien n'avait véritablement évolué. Florian et Alison s'était déclarés leur flamme et ne se quittaient plus depuis deux semaines. Julie, elle, développait davantage la capacité que son coma lui avait transmis : ses visions survenaient de plus en plus souvent. Elle avait même réussi à prédire le décès du docteur Horton quelques jours auparavant. Du côté de Yaël, c'était différent, il parvenait à mémoriser un nombre de choses incroyables, sa mémoire était quasi infaillible. Concernant les comateux et notamment Ruby, Martin, Will et Alexandra, leur état stagnait encore et toujours. Maéva se démenait pour essayer de trouver des solutions mais les flux d'arrivées de comateux étaient incessants.

Jacob menait le camp de la meilleure des façons, ou du moins bien mieux que Johanna que personne n'avait revu depuis son massacre. Il faisait régner la solidarité et l'entraide. Trois unités se distinguaient clairement. L'unité médicale, avec à sa tête Maéva et quelques soigneurs qu'elle formait. L'unité alimentaire, à laquelle Cara et Yaël s'attelaient. Ils se chargeaient de faire l'inventaire des réserves dans un bâtiment blanc et de distribuer équitablement les denrées. La surprenante mémoire de Yaël aidait bien dans cette tâche. La dernière unité était principalement dirigée par Jacob. Ce qui ne l'empêchait pas de jeter des coups d'œil aux deux autres. L'unité active représentait tous ceux qui se portaient volontaires pour monter la garde sur les perchoirs de l'entrée du camp, mais pas que : des combattants s'entrainaient à tirer, à se défendre avec de multiples types d'armes. Le reste de l'unité faisait du repérage à l'extérieur du camp et partait en expédition pour chasser et tenter de trouver des survivants qui se cachent.

Jacob s'était rapidement remis de sa blessure du début d'apocalypse grâce aux soins de Maéva. Il était aimé par la plupart du camp et se sentait à sa place et enfin utile. Son seul point faible c'était Cara. Il était littéralement tombé amoureux de la mère des jumeaux et elle lui faisait perdre tous ses moyens à chaque fois qu'il la croisait. Mais pour Cara, la priorité c'était désormais ses enfants. Elle ne voulait pas les perdre et ne pouvait pas envisager quelque chose de sérieux avec un homme. Ce qui brisait le cœur de Jacob. D'autant plus que Cara demeurait désespérée par le coma de Ruby qui continuait. Ces comateux allaient-ils se réveiller un jour ? 

Au milieu de tous ces individus qui commençaient à se souder, Eden avait un peu de mal à trouver sa place. Il passait le plus clair de son temps avec Julie car c'était la seule personne qui le connaissait réellement et vice-versa.

14h37.

Florian et Eden s'étaient retrouvés aux chambres vertes pour tenir compagnie à Martin, toujours endormi mais en vie.

- Ma mère m'a dit à quel point tu l'avais aidé au début de tout ça. C'est vraiment honorable d'avoir fait tout ça pour elle, lança Florian.

- Oh c'est rien, j'aime bien aider les autres et ta mère est vraiment quelqu'un d'exceptionnel et de forte.

- Oui j'espère tenir d'elle, gloussa l'ado. Par contre quelque chose me turlupine. Ou plutôt deux.

- Qu'est ce qui se passe Flo ?

- Eh bien quand j'y repense ma mère m'a dit que vous vous êtes sortis de l'emprise d'Aymeric le trois septembre mais vous nous avez trouvé seulement le douze. Du coup je me demandais ce que vous aviez fait pendant tous ces jours, expliqua-t-il.

- Je... à vrai dire je ne voulais pas en parler mais je pense qu'à toi je peux. Le trois nous nous sommes réfugiés dans une petite cabane en bois pour y passer la nuit. Cependant, on s'est fait traqués par des fous, jour et nuit. Nous n'arrêtions pas de changer d'endroit et avec Julie, assez mal au point, c'était assez difficile. Ce n'est qu'après plus d'une semaine qu'on a réussi à quitter le périmètre dans lequel on était bloqués et en se rendant enfin au camp, on est tombés sur vous au crépuscule face à Johanna.

- Ma mère me n'en n'avait jamais parlé. Je suis content que vous ayez réussi à surmonter tous ces fous, ça a du être vraiment éprouvant.

- Oui je te le fais pas dire ! répondit Eden. Quel était l'autre chose qui te tracassait ?

- Heu... c'est un peu délicat étant donné que Martin est juste là... je...

- Viens on sort si tu préfères, lança l'homme.

Ils sortirent.

- Eh bien je voulais savoir s'il s'était passé quelque chose avec ma mère durant tout ce temps ? Ça me tourmente avec mon beau-père dans le coma et si jamais il se réveille.

Eden s'esclaffa.

- Mais enfin Flo, je suis gay ! dévoila-t-il.

- Quoi ? Oh heu merde alors ! J'étais persuadé que... Je suis désolé, s'excusa Florian.

- Ahah ne le sois pas enfin. Ta mère aime Martin, ça c'est évident vu tout ce qu'elle m'a dit sur lui. Je suis sûr qu'il va se réveiller, tôt ou tard et vous serez là pour l'accueillir et pour le guider.  

Pour fêter les un mois de cette nouvelle vision d'espoir que le camp de Bordeaux avait gagné, un grand repas avait été organisé par une vieille dame du camp, sous l'égide de Cara qui lui avait mis à disposition un certain nombre d'aliments pour cuisiner un ragoût géant.

Les festivités avaient lieux sous une grande tente en face des chambres vertes. Tout le monde souriait et cela ne s'était pas produit depuis longtemps. Quatre-vingt-treize habitants vivaient dans le camp, sans compter la trentaine de comateux. Tout le monde se mélangeait à tout le monde et racontait des anecdotes de leur vie passé pour radoucir les esprits et réchauffer les cœurs.

Florian et Alison quittèrent alors la fête pour aller discuter au calme, guère plus loin. L'adolescente fit signe à son frère qu'elle s'éclipsait. Ils s'installèrent sur un vieux banc et eux aussi se laissaient aller à de futiles aspirations. Alison était sur les genoux de Florian et passait sa main dans les cheveux d'un jeune homme. Ils s'embrassèrent amoureusement. De réels baisers ne cachant aucune fausse sincérité. La sensation que ressentait Alison était indescriptible. Ses sens étaient en éveils en particulier l'ouïe puisque elle parvenait à percevoir des sons inaudibles pour la plupart des humains. C'est grâce à cela qu'elle entendit des pas. Elle entendait que ces pas martelaient le sol, mais ne parvenait pas à voir d'où ils venaient. Ils avaient cessé de s'embrasser et Florian se demandait ce qui se passait.

- Tout va bien ma puce ? demanda-t-il.

Alison lui fit signe de se taire pour qu'elle se concentre mais au même instant l'individu se manifesta derrière eux. A leur plus grand étonnement, c'était Ruby. Elle était plantée devant eux et maintenait Maéva avec un scalpel qu'elle collait sur le cou de celle-ci. Alison bondit.

- Ruby ! Tu es ... Qu'est ce que tu fais putain ? Lâche la ! 

- Boucle la Alison ! Retournez sous la tente avec les autres, je vous précède.

Les deux amoureux n'eurent pas le choix que d'obéir. Tous les habitants furent complétement effarés lorsqu'ils virent Ruby au bord de la tente tenant Maéva entre la vie et la mort.

- Ruby ! hurla Cara sidérée par le fait de la voir debout mais davantage par le fait qu'elle soit à deux doigts de tuer la seule doctoresse du camp.

- Si l'un d'entre vous bouge, je lui tranche la gorge ! prévint Ruby, méconnaissable. T'façon vous allez tous y passer, murmura la femme.

Au même instant, Jacob dégaina son Beretta et tira en plein dans la tempe de Ruby. Elle fut paralysée et s'écroula, droite comme un piquet. Maéva se libéra, médusée par ce qu'elle venait de vivre. Pendant plusieurs secondes, personne ne réagit dans la tente, hormis Cara qui s'élança auprès de Ruby, définitivement morte.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 25, 2021 ⏰

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