Jour 1.
Cara roulait à plus de cent-dix kilomètres à l'heure, et elle avait peur, une peur insoutenable qui montait en elle. Pourquoi Monsieur Fajoux s'était-il évanoui de la sorte, en une fraction de seconde ? Pourquoi la communication avec sa fille s'était interrompue ? Que lui est-il arrivé ?
Tant de questions fusaient dans sa tête.Elle arriva aux abords du rond point qu'elle connaissait par cœur, et vit des voitures à l'arrêt. Elles bloquaient toute la circulation. Cara descendit de sa petite Renault, pour aller voir se qui se passait, toujours dans l'optique de rejoindre sa fille. Elle s'approcha de la voiture qui la précédait. La fenêtre était ouverte. Elle passa sa tête à travers mais ne vit personne à l'intérieur du véhicule.
À côté se trouvait une Citroën, elle y découvrit une femme d'une trentaine d'année, le crâne encré dans le volant. Elle avait la bouche en sang. À l'arrière, elle trouva un nourrisson à peine âgé d'un mois. Les yeux dans le vide, il semblait seul, abandonné dans ce monde qui changeait. Il se mit à pleurer en la voyant. La jeune enseignante décida alors de retourner à sa voiture. Elle y prit sa grande bouteille d'eau à moitié vide, ainsi que son sac à main dans lequel elle y glissait un peu tout et n'importe quoi. Elle commença alors à accélérer le pas, pour voir si cet encombrement continuait jusqu'à la route principale.
Elle avança lentement vers un véhicule qui sentait le brûlé et duquel émanait une épaisse fumée noire. Elle redoubla d'étonnement lorsqu'elle vit qu'un homme était bloqué sous les roues et peinait à appeler à l'aide.
- Oh c'est pas vrai ! s'exclama-t-elle.
- Sortez moi d'là s'il vous plait !
- Je... je... oui, bégaya-t-elle.
Cara tenta de soulever la partie de la carrosserie qui bloquait l'homme, mais évidemment rien ne bougeait. Elle attrapa alors son cellulaire dans la poche arrière de son jean et composa le quinze. A sa grande surprise, la communication fut impossible, aucun réseau n'était disponible. La gorge serrée, la professeure se demanda comment elle allait annoncer à ce pauvre homme qu'elle devait partir ; le laissant seul, dans une souffrance incomparable.
- Dites-moi, sur une échelle de un à dix, à combien vous avez mal ? questionna Cara.
- Hum je sais pas... Neuf, un bon neuf là ! Faites quelque chose s'il vous plait, j'ai trop mal !
- Je vais devoir rentrer chez moi pendant un court moment, avoua la femme.
- Comment ça ? Non vous ne pouvez pas me laisser là, cria l'homme en voyant Cara s'éloigner hâtivement.
- Ecoutez moi, je vous promet que quoi qu'il arrive je reviens dans une heure grand maximum, vous pouvez me faire confiance, et puis je pense que d'autres voitures vont passer par ici, en tout cas je vais prier pour ça. Tenez-bon !
L'inconnu, coincé, n'eut pas d'autres options que de croire les dires de Cara.
Cara partit à toute allure en direction de sa voiture. Elle ouvrit la portière, remit le contact et tenta une énième fois de rappeler Alison ce qui se solda par un nouvel échec. Elle rebroussa chemin et prit donc une autre route en espérant qu'elle ne soit pas bouchée.
Après vingt longues minutes, elle arriva enfin devant sa maison, les rideaux étaient tirés et Vanille, son berger allemand ne cessait d'aboyer. Elle descendit rapidement du véhicule, s'approcha de la porte d'entrée. Elle enfonça la clé dans la serrure et la porte s'ouvrit.
Quand elle ouvrit la porte, Cara ne vit personne dans la pièce et cria :
- Il y a quelqu'un ? Alison t'es là ? Réponds-moi !
Elle lança son sac à main sur le comptoir de la cuisine, dévala les escaliers à vive allure et trouva la porte de la chambre de sa fille entrouverte... Elle la poussa lentement et vit Alison étendue sur le sol, le portable dans la main.
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COMA
Science FictionVenez suivre les aventures de différentes familles qui survivent dans un monde touché par une épidémie faisant tomber la population dans le coma, n'importe où et n'importe quand. Comment cela est-il arrivé ? Est-il possible d'y échapper ? Qu'arri...