Chapitre 25 : Enterré avant d'être mort.

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Jour 3.

Julie se décomposa lorsqu'elle constata qu'Aymeric l'avait retrouvé. Elle s'accrocha au bras d'Eden.

- Tu n'aurais pas dû faire ça sale p*** ! Haha tu as l'air surprise de me voir ici. Je suis allé chez toi lorsque tu t'es enfuie avec ma caisse et j'ai trouvé les papiers de décès de ton père, j'ai de suite pensé au cimetière, expliqua Aymeric d'un air satisfait.

Julie ne voulait pas écouter la voix de ce pervers sanguinaire et se bouchait les oreilles, cachée derrière Eden qui était lui aussi désemparé.

- Mais enfin Aymeric arrête de faire du mal à cette pauvre femme, elle n'a rien demandé à personne. Ecoutes moi je suis ton frère ! Tu te souviens ? Formula Eden.

- Ferme la ! Tu es personne ! D'ailleurs si tu veux pas que j'te butes tu ferais mieux de déguerpir.

- Il n'en n'est pas question, tu n'es pas dans ton état normal viens...

- Je le répèterais pas, si t'es pas dans la voiture dans la minute j'te transperce pauvre merde ! lança Aymeric.

Julie baissa la tête et lui dit de s'en aller. Eden, déconcerté par la situation et le flingue à quelques mètres de lui, n'eut pas le choix que de monter dans le véhicule. Il quitta le cimetière à contrecœur ne sachant pas ce que son frère aller faire à sa pauvre nouvelle amie. Il était maintenant à la place du conducteur et regarda les deux au loin. Aymeric lui fit signe de partir. Il n'eut pas le choix car il avait collé le pistolet sur la tempe de Julie. 

- A nous deux maintenant ! lâcha le fou.

- J'ten supplies arrête ! Pourquoi moi ! Arrête je veux pas ! supplia la piégée.

- C'est comme ça, je dois le faire, déclara Aymeric les yeux sombres.

Il déchira le chemisier de la pharmacienne et la plaqua contre la tombe de son père. Julie sanglotait de dégout et de peur. Il était impossible pour elle d'hurler ou de faire quoi que ce soit. Elle était désormais seule, sans défense. Aymeric se mit à la frapper au niveau du visage. Une dent vola et le sang gicla sur la pierre. Elle était allongée sur le parterre, le visage terne et sans expression, elle ne pouvait plus lutter et elle se laissait faire. Aymeric déboutonna son jean et mit ses mains à l'intérieur. Julie voulut se redresser mais tout son corps était bloqué. Elle réussit seulement à tourner la tête vers un pot de fleur déposé à côté de la tombe de son père. Elle tendit son seul bras libre pour s'en emparer et interrompit le violeur : 

- Tu n'aurais... Tu n'aurais jamais dû, gémit-elle en lui envoyant le pot en terre cuite à la figure.

Aymeric tomba à la renverse et Julie remonta son pantalon et s'en alla en courant. Elle titubait dans le grand cimetière et errait dans les allées des tombes complétement désorientée. Elle s'arrêta derrière un gros buisson et s'y recroquevilla sans faire de bruit. La rosée du matin sur le feuillage était éclatante, les gouttes tombaient au ralenti par rapport aux gouttes de peur et de douleur physique que Julie faisait échapper de ses yeux verts. Elle observait, le cœur battant à travers les brèches de l'arbuste si le terrifiant Aymeric revenait.

- Je sais que t'es là ! Montre toi ! proclama l'homme.

Elle entendait ses lourds pas qui tambourinaient le sol et son impatience qui montait. Elle s'était mise en boule, elle priait pour qu'un miracle se produise. Elle entendit le bruit de la gâchette du pistolet.

- Si tu me dis pas où tu te caches j't'assures j'te défonce la cervelle ! Jura Aymeric.

Elle hésita un instant mais elle se tut, elle ferma les yeux, elle ne pensa plus à rien, seul la peur s'intensifiait en elle. Elle eut encore une fois cette même vision. Elle revit cette femme, blonde, bien vêtue qui marchait cette fois dans une vaste forêt... Lorsqu'elle réouvrit les yeux, elle discerna la silhouette du plus cruel des hommes qu'elle connaissait désormais. Il partit dans l'allée parallèle à la sienne en scandant son nom. Prise de panique, elle se leva subitement et montra où elle se trouvait, le visage baissé.

Aymeric souriait en se rapprochant d'elle. Lorsqu'il arriva à la hauteur de la jeune femme, il lui prit la main gauche, lui serra, lui broya presque le membre.

- Si tu recommences, j'te la coupe ! Affirma l'homme.

Julie releva la tête et lui cracha au visage et dégaina un sécateur de la poche de son pantalon et lui trancha la carotide. Aymeric ne put rien faire, il s'affala au sol. Il gisait alors dans une marre de sang. Elle remercia au fond d'elle le jardinier du cimetière d'avoir oublier l'arme qui venait de la sauver.

Julie demeurait paralysée par ce qu'elle venait de faire, mais en restait pas moins soulagée. Dès lors qu'elle eut repris ses esprits, elle s'empara du pistolet et alla récupérer son chemiser déchiré sur la tombe de son père où elle resta de longues minutes en pleurant son papa et en recherchant le pardon. Elle venait de tuer un homme.

Julie se décida à partir de ce sinistre cimetière vers neuf heures trente. Elle longeait le trottoir abattue en essuyant son visage, lorsqu'elle aperçut le 4x4 de Aymeric. Elle prit peur et se mise à courir en sens inverse du véhicule. Ce dernier la klaxonnait et à bout de souffle, elle trébucha sur le goudron et s'érafla les mains. La voiture se gara sur le trottoir avoisinant et Eden en sortit, tel un héros arrivé trop tard.

- Ma pauvre, s'exclama-t-il en l'aidant à se redresser.

Elle lui expliqua tout ce qui s'était passé avec une lourde émotion et il la réconfortait en lui disant que tout ça était finit.

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