Chapitre 22 : Pourchassée.

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Jour 3.
07h11.

Julie se redressa vivement mais resta au sol, à cause de ses douleurs.

- Aaaah ! 

L'homme tenta de se relever mais n'y parvint pas.

- Qu'est ce que... Qui êtes vous enfin ? proféra l'inconnu.

- Mais vous qui êtes vous ? rétorqua Julie.

- Qu'est ce qui m'est arrivé bon sang ! 

- Restons calmes, je vais vous expliquer ! lança-t-elle, ça fait longtemps que vous êtes ici ?

- Je n'en n'ai pas la moindre idée. Je me souviens juste que j'étais là en train de ranger des affaires, je suis sorti de la réserve et là, le trou noir, je ne me souviens plus de rien ! Mais vous qu'est ce que vous faites là ? redemanda l'homme.

- Ecoutez, en gros, j'pense que le monde par en sucette. Je viens de me faire torturer par mon voisin. Mon mec et mon fils sont partis dans un camp hier matin, dans le centre de Bordeaux. Après que ce connard m'eut tabassé, j'ai réussi à me réfugier ici, confia la pharmacienne, la gorge serrée.

- Je... je suis désolé, chuchota l'inconnu.

- En plus on se connaît depuis des années, et il ne ferait pas de mal à une mouche. Je ne le reconnaissait pas, c'était vraiment horrible, implora Julie.

- Mais dites moi, pourquoi vous n'êtes pas parti avec votre famille au camp ?

Julie reprit sa respiration et lui dévoila que son père avait succombé à son coma et qu'elle voulait l'enterrer avant de partir. Mais elle n'avait pas pu se rendre à son enterrement à cause de ce fou qui l'avait meurtrie.

L'homme hocha la tête une fois de plus, en signe de condoléance cette fois.

- On ira sur la tombe à ton père, mais avant il faut vraiment que j'avale quelque chose. Je ne sais pas depuis combien de temps j'étais dans cet état, mais assez pour avoir failli y passer.

- Tu as eu de la chance je pense. Je suis infirmière, ou plutôt je l'étais. Tiens ! s'enquit Julie, en lui apportant le reste de la boite de conserve.

Ce n'était pas grand chose mais grâce à ce geste, l'homme avait compris qu'il pouvait faire confiance à Julie. Il commençait à picorer la nourriture.

- Au fait, moi c'est Julie. Julie Anderson, révéla-t-elle.

- Eden. Je suis né en France mais je suis parti vivre aux Etats-Unis. Cela fait quelques semaines que je suis rentré pour retrouver la trace de mes frères. Mais je ne sais pas leur adresse et encore moins s'ils sont encore en vie après c'que tu viens d'me dire.

- Je suis sûre que oui. T'en fais pas, assura Julie.

Les deux individus avaient fait plus ample connaissance et étaient maintenant prêts à partir de cette station essence. Julie était la plus amoché des deux, malgré qu'Eden semblait encore très faible. C'est lui qui porta le sac avec à l'intérieur ce qui restait en nourriture, c'est à dire pas grand chose : une boîte de petits poids, deux petites barres de chocolat et le litre d'eau laissé par Martin et Florian s'était quasiment évaporé. Ils emportèrent aussi des couteaux, ciseaux, cutters et d'autres objets en tout genre.

Eden poussa la porte de l'entrée et Julie le suivit en avançant grâce à une béquille. Il y avait une voiturette grise garée sur les quelques places de parking que l'endroit possédait. Ils s'y dirigèrent et pendant que Julie s'installait côté passager, l'ex américain entreposait les affaires dans le coffre. Au même instant, la vitre du clignotant gauche éclata. Des balles vinrent s'exploser sur la carrosserie arrière du véhicule. Eden eut le réflexe de se jeter dans le coffre et de le refermer.

- Démarre ! ordonna-t-il à Julie.

La jeune femme, paniquée, se plia en quatre pour escalader le levier de vitesse, elle tourna la clé, enfonça son pied sur l'embrayage et fonça sur la route. Les tirs ne touchaient plus la berline à présent.

Lorsqu'ils arrivèrent aux abords du cimetière, ils se prirent dans les bras, heureux d'être en vie, et sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer. Ils étaient stupéfaits de cette soudaine attaque. Ils étaient maintenant rendus au niveau de la tombe de Georges.

- Je suis sûre qu'il y avait Aymeric parmi ces hommes, déclara la conductrice effrayée.

- Attends, t'as dis Aymeric ? coupa Eden, abasourdi.

- Oui c'est mon voisin, celui qui m'a...

Elle ne finit pas sa phrase.

- L'un de mes frères s'appelle Aymeric, Julie ! Oh non p***** de merde, imagine si c'est du même qu'on parle !

- Aymeric m'a toujours parlé qu'il n'avait qu'un frère et qu'il s'appelait Lionel, dévoila Julie.

- Oh mon dieu ! C'est mon second frère Lionel !

Au même instant, ils entendirent le fin bruit d'un chargeur et d'une gâchette de pistolet derrière eux. Aymeric avait retrouvé sa proie.

- On va pouvoir finir ce qu'on a commencé Julie ! prononça l'homme, le regard ivre de cruauté.

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