Chapitre 30 : L'heure du châtiment.

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Jour 11.

Les trois adolescents étaient seuls face au message de Cara qui ne manquait pas d'alarmer Alison, particulièrement inquiète. Plus aucun adulte de confiance qu'elle connaissait ne se trouvait dans le camp. Ils étaient tous partis et il fallait désormais faire de même. Les jumeaux, accompagnés de Florian se rendirent à la maison des deux lycéens et prirent des couteaux de cuisine qu'ils glissèrent dans le prolongement de leur cheville. Alison fit signe à son frère qu'il fallait partir. Celui-ci lui répondit en parlant même s'il ne discernait quasiment pas le son de sa propre voix.

Arrivés devant le lourd portail de métal, le garde stoppa le trio du haut de son perchoir.

- C'est impossible de sortir jeune gens ! déclara l'homme.

- Monsieur, il faut absolument qu'on sorte, ma mère est en danger, lui répondit Alison.

- Navré, il vous faudra attendre le retour de Mme.Leroy !

- Figurez-vous que ma mère se trouve avec elle. Leur message était vraiment inquiétant, on sait où elles se trouvent, laissez-nous sortir s'il vous plait !

- J'ai quand même un doute je vais venir avec vous, c'est plus prudent, affirma l'homme. Attendez-moi ici, je vais chercher un véhicule.

Cela rassura Florian qu'un adulte vienne avec eux. Malgré sa détermination pour aider ses deux amies, il n'en restait pas moins stressé. Lorsque l'accompagnateur revint, le garde venu le remplacer et leur ouvrit le portail.

- Allez montez ! Moi c'est Brice.

Sur le trajet, Alison lui indiquait où passer pour arriver au niveau de l'accident le plus rapidement possible. Brice conduisait de manière très efficace. En effet, il avait été conducteur de taxis durant la plus grande partie de sa carrière professionnelle. Les trois ados lui faisaient confiance et vis-versa. Il leur racontait qu'il vivait avec sa femme Angie avec qui il était marié depuis sept ans. Ils n'avaient pas encore d'enfant mais il leur avoua qu'ils essayaient. Même si le monde changeait, il ne fallait pas laisser tout tomber et tenter de poursuivre sa vie.

- C'est encore loin ? demanda Brice.

- Non on y est bientôt, répondit Loris qui reconnut les lieux.

- Arrêtes toi là Brice ! lança Alison, se sentant comme surprise. Allez arrête le moteur j'te dis !

- Qu'est ce qui se passe ? demanda Florian, craintif.

La jeune femme descendit de la place passager sans répondre. Il n'y avait personne à l'horizon mais on aurait dit qu'elle sentait quelque chose. Elle avança quelques mètres plus loin de la voiture et s'immobilisa. Elle écoutait. Aussi fou que cela puisse paraitre, elle réussit à discerner la voix d'une femme. Elle crut reconnaitre Johanna. Elle n'avait pas l'air en danger du tout. Elle se retourna d'un coup vers le véhicule depuis lequel les trois hommes n'avaient pas bougé d'un poil.

- C'est un piège ! proféra Alison.

Elle entendit le cliquetis d'une arme à feu. Yvon l'avait pointé sur elle.

- Dis leur de sortir de la bagnole ! répliqua-t-il.

Elle n'eut pas le choix que de leur faire signe, complétement paniquée. Loris, lui ne comprenait pas ce qu'il se passait jusqu'à ce qu'il perçût Yvon. Le quatuor était coincé. L'homme armé leur ordonna d'avancer tout droit, là où Alison avait commencé à marcher. Ils prirent un sentier qui menait dans une profonde forêt de pins. Les trois hommes marchaient devant Alison, qui avait le bras empoigné par Yvon. Loris croisa le regard de sa sœur et le dirigea vers ses pieds comme pour dire "tu as le couteau". Mais Alison n'avait pas le courage de s'en servir. Elle avait peur tout comme Florian qui se demandait alors qu'était devenu Martin, parti pour bannir Yvon à la base.

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