Gages sur le divan

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A peine avais-je franchi la porte d'entrée que mon chat se mit à se frotter contre mes jambes tout en roucoulant. Oui mon chat ne miaule pas mais roucoule lorsqu'il désire quelque chose, telle que manger par exemple. Ce chat est aussi étrange que sa maîtresse lorsqu'il s'y met.

Je le pris alors dans mes bras en lui faisant des caresses et des papouilles tout en me dirigeant vers sa nourriture tant convoitée que je m'empressais de lui servir, accompagnée de quoi s'hydrater.

-Ta maîtresse ne s'occupe pas très bien de toi en ce moment, n'est ce pas ?

Pour toute réponse, j'eu le droit à un miaulement qui voulait dire qu'il approuvait mes dires mais qu'il ne m'en voulait pas, il m'aimait quand même. Il s'était même rapproché pour avoir des caresses. Oui mon chat et moi communiquions beaucoup et nous nous comprenions. Il savait toujours comment se faire comprendre.

Qu'est ce que j'avais pu m'attacher à lui .Il était apparu le jour de l'accident, tel un signe du destin. Pourtant je ne croiyais pas du tout en ces choses là. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Je venais d'apprendre la terrible nouvelle, j'étais sortie pour prendre l'air quand j'entendis un miaulement. C'était Weeling, un chaton abandonné qui manifestait sa détresse. Il était là tout seul, tout petit, si fragile. Il devait avoir deux mois environ. Il s'était réfugié sous une voiture. Quand il m'a vue, il s'était approché tout doucement. On s'est plu tout de suite, je l'ai ramené chez moi et le lendemain chez le vétérinaire. Il allait bien, j'ai pris soin de lui et lui de moi, depuis on ne s'était plus quitté. Il était la seule famille qu'il me restait ou plutôt la famille que je me suis reconstruite. Il était devenu, un peu mon enfant, mon ami, mon confident. Plus d'une fois il avait séché mes larmes. Ce n'était peut être qu'un chat mais pour moi il était tellement plus.

Après cet instant câlin animalier, je pris ma guitare afin de jouer quelques accords. Je ne savais pas pourquoi mais je me sentais stressée par rapport à l'entrevue téléphonique avec Abby plus qu'éminente désormais.

J'essayais de retarder l'échéance mais je savais qu'il était temps de se jeter à l'eau. Je pris mon courage à deux mains et composais le numéro d'Abby.

Elle décrocha immédiatement :

-Vous avez un mal crâne suite à un lendemain difficile ? Pas de soucis, Abby est là pour panser vos maux !

-Ca te prend souvent de proposer des services comme cela avec une voix de téléphone rose ? Je ne te rappelle pas comment ça a terminé la dernière fois que tu avais la même voix au téléphone ? Bien que ça ne me dérange pas du tout !

-Je ne risque pas d'oublier... Ce fut une expérience très enrichissante et très agréable! Mais ne nous égarons pas, nous avons d'autres choses de prévues!

-Chef oui chef !

-Je suis à des millions de kilomètres d'une militaire tu sais, me répondit ma jolie rousse en riant.

Ah ce rire ! Je ne m'y ferai jamais, un jour il allait me tuer à me faire de l'effet à chaque fois de manière aussi intense ! Après repris contenance tant bien que mal, je réussis à répliquer avec humour :

-J'ai trouvé cela plus approprié que oui maîtresse ! Je me serai fait engueuler après !

-Tu n'as pas tort !

Nouveau rire, et de nouveau mon cœur ratant un battement.

Abby continua :

-J'ai hâte de découvrir ta théorie sur ma fuite de l'amour ! Je suis toute ouïe!

-Et bien, on sent que tu es quelqu'un de réservé, de très réservé, même si tu t'es beaucoup ouverte avec moi. Sans mauvais jeu de mots bien sûr ! Pas de ça chez nous ! Lui dis-je avec un sourire dans la voix.

VIRTUELLES VIRTUOSESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant