Je me réveillai, enfin plus exactement Weeling, me réveilla « délicatement » avec un ronronnement n'ayant rien à envier aux motos les plus puissantes. J'émergeais tant bien que mal et me saisissais de mon téléphone portable. Ce dernier indiquait 8h30 et aucun message de la part d'Abby, constatais-je avec une certaine déception.
Je me dirigeai vers la cuisine. Celle-ci baignait dans la lumière et annonçait une journée magnifique.
Je m'installais sur la terrasse afin d'apprécier pleinement mon petit-déjeuner. Je fermais les yeux pour sentir les rayons de soleil sur mon visage. J'en ressentais la chaleur dans tout mon corps.
Après ce moment agréable et reposant, je décidais d'aller faire une balade matinale en moto.
J'habitais dans le beaujolais, un coin très prisé pour les motards avec ces courbes et ces routes sinueuses à perte de vue. J'étais née et avais grandi ici. Je ne m'étais toujours pas résignée à déménager, depuis l'accident. J'aurai l'impression de les abandonner. Je n'étais pas encore prête. Mais un jour, peut-être.
Je profitais donc du temps clément pour m'évader quelques heures. Lorsque je conduisais ma monture, plus rien d'autre n'existait. Seul un sentiment d'adrénaline et d'une absurde invincibilité persistaient.
J'habitais un petit lotissement et en rentrant je découvris que la maison de Madame André avait trouvé un nouveau propriétaire. Je me souvins alors que je m'étais promis d'aller la voir régulièrement dans son nouveau logement non loin d'ici. Elle habitait désormais dans une résidence pour personnes âgées, beaucoup plus appropriée à son âge avancé. En effet, elle avait aujourd'hui quatre-vingt-onze ans. Elle était la grand-mère que je n'avais jamais connue et moi la petite-fille qu'elle n'avait jamais eue. Elle nous avait gardé de nombreuses fois, mon petit frère et moi lorsque nous étions enfant. A la mort de ma famille, elle a pris son rôle de grand-mère de cœur très au sérieux, elle avait été très présente pour moi. Elle a été salvatrice pour moi à ce moment douloureux de ma vie.
Alors que j'étais plongée dans mes pensées, un jeune husky surgit devant moi avant de s'engouffrer dans l'ancienne maison de Madame André. Je fus obligée d'effectuer une manœuvre d'évitement. Je me retrouvai alors face au camion de déménagement de mes nouveaux voisins. J'écrasai la poignée de frein avant et la pédale de frein arrière. Je sentis ma moto chasser de la roue arrière, mais par miracle je conservais mon équilibre. Les pneus crissèrent et le véhicule s'immobilisa à quelques mètres d'une femme d'une beauté à couper le souffle. Ma nouvelle voisine sans doute. La quarantaine passée, de longs cheveux châtains ondulés lui retombant sensuellement sur les épaules. Une silhouette mince et élancée. Elle dégageait un charisme et une classe sans pareil. Mais ce sont ses yeux qui me captivèrent. Ils étaient vert émeraude, un regard intense, et effrayé étant donné les circonstances. J'eus énormément de mal à me détacher d'elle, son regard me faisait étrangement pensé à celui d'Abby. Décidément, cette fille m'obsédait, tout me faisait penser à elle. Il n'y avait que moi pour penser à elle dans un moment pareil.
Je repris lentement mes esprits. Tremblante, je plaçais la béquille, descendis de ma moto et enlevai mon casque avant de m'adresser à elle. Elle était tétanisée.
-Tout va bien ? Je suis désolée de vous avoir effrayée mais j'ai dû éviter ce chien ! Votre chien ?
Le son de ma voix fit sortir mon interlocutrice de sa léthargie.
-Vous plaisantez ?! Je suis vraiment confuse ! Ce satané chien aurait pu vous tuer ! Il est jeune et un peu trop enthousiaste. Il a échappé à la vigilance de ma fille, encore une fois. Heureusement, vous savez maîtriser votre moto, c'en est impressionnant.
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VIRTUELLES VIRTUOSES
RomanceQuand le virtuel prend le pas sur la réalité. Voilà un exemple d'un amour naissant qui commença sur un site de rencontres. Est ce que nos deux protagonistes vont oser franchir le pas ou préférer la sécurité de leur écran d'ordinateur et smartphone?