VIRTUELLES VIRTUOSES

Une mystérieuse inconnue

Malgré mon appréhension de retrouver ma meilleure amie, j'étais ravie de la revoir. Elle m'accueillit par une étreinte chaleureuse à laquelle je répondis avec joie. J'étais sincèrement heureuse d'être de nouveau à ses côtés, elle m'avait terriblement manquée. Une fois dans la voiture l'interrogatoire commença :

-Alors raconte ! Je veux tout savoir.

-Ecoute je n'ai pas envie de me répéter alors autant organiser un truc avec les filles dès que possible.

-Ecris leur, pour savoir si elles sont disponibles ce soir ! Qu'est-ce que tu attends !

-A vos ordres mon général !

-Pff t'es bête ! Le jour où je serai général...

-Le pays serait davantage dans la merde qu'à l'heure actuelle et ce n'est pas peu dire.

Je plaisantai mais je n'arrêtais pas de penser à cette soirée. J'étais vraiment tombée bien bas. Comment avais-je pu en arriver là ? Ma détresse et mon mal-être n'excusaient pas tout. Une orgie bordel ! Sous exta ! Finalement, c'était peut-être une bonne chose que tout cela restait flou. A l'inverse je me souvenais de chaque détail de mes hallucinations, comme une piqûre de rappel afin de plus jamais reprendre cette saloperie. J'avais honte de moi, je me sentais sale. J'avais déjà eu des relations sexuelles avec deux autres filles en même temps, mais jamais autant et aucune n'avait de lien de parenté. Et jusqu'à présent, je n'avais jamais essayé de drogue dure. Tout ceci était sordide et glauque, cela ne me ressemblait pas. Une sorte de fuite désespérée et destructrice. Il fallait que je réagisse et que je me ressaisisse. Je ferai tout pour, c'était décidé.

Une fois à la maison, Carine commandait des pizzas pendant que je prenais une douche méritée. Je restais 20 mn sous l'eau presque brûlante avec cette nécessité irrationnelle de laver mes pêchers de la veille. Comme si de l'eau et du savon étaient suffisants pour effacer mes frasques londoniennes. J'entendis des voix dans le hall et je pris sur moi et m'extirpai de cette douche que j'avais souhaitée salvatrice. Je me préparai rapidement et rejoignis mes amies. Ces dernières m'accueillirent par une longue étreinte.

-Vous savez, j'étais seulement à Londres. Moins d'une semaine.

-Et alors ?! Si on n'a plus le droit de montrer à notre amie à quel point elle nous a manqué. On a quand même le droit de démontrer des signes d'affections, non ?

Je répondis par un sourire amusé. Qu'est-ce que je ferai sans elles ? Elles étaient ma bouée à laquelle je me raccrochais pour ne pas sombrer, et tellement davantage.

Une fois attablées, je débutai mon récit : l'interview du groupe, le rentre-dedans de Liz, comment je l'avais revue le lendemain et résister à ses avances Les filles étaient vraiment impressionnées jusqu'à présent. La chute allait être brutale lorsqu'elles allaient apprendre la suite. En effet, mon accrochage avec le frère de la chanteuse ne les laissait pas de marbre, ni notre presque baiser. Je les sentais très tendues. Vint le moment que j'attendais tant : le concert !

-Tu as chanté sur scène avec elles ? Mais c'est ouf !!! Putain, tu vas devenir célèbre ! S'exclama Clara.

-Détendez-vous, elles ne sont pas encore très connues !

-Comme tu dis, pour le moment, mais vous avez dû faire le buzz, je suis sûre qu'on peut te retrouver sur Youtube et les réseaux sociaux ! Je vais faire des recherches, annonça Lucie.

-C'est ça, fais des recherches ! Répondis-je amusée, sans y croire une seule seconde.

-On attend la suite et ne me dis pas que tu n'as rien d'autre à nous raconter.