Depuis nos retrouvailles, je filais le parfait amour avec Abby, sans entraves. Enfin. Je n'avais pas été aussi heureuse depuis la période où mes parents et mon frère étaient encore de ce monde. Pas de traces non plus de l'ex machiavélique. Mais j'avais d'autres préoccupations pour le moment.
En effet, l'interview avait enfin été diffusée. Un record d'audience pour la chaîne de télévision londonienne et une publicité sans précédent pour le journal. Et bien sûr, pour moi, à mon plus grand désarroi. Les producteurs avaient fait un montage entre mon interview et ma prestation improvisée sur scène lors du concert d' « Abyssal Darkness ». J'étais devenue une véritable célébrité contre mon gré. Abby avait bien entendu tout visionné et ne cessait de me répéter que tout cela était mérité.
-Vaness, un talent comme le tien ne doit pas rester tapis dans l'ombre. Tu dois le faire partager aux gens ! Le garder pour toi serait du pur égoïsme !
-Tu dois être sacrément égoïste alors ! Ricanais-je.
-Comment ça ?
-Ne fais pas ta fausse modeste Abby ! Tu as davantage de talents que moi ! Tu joues merveilleusement bien du piano... Et ta voix... Me laisse sans voix !
-N'exagère pas Vaness ! Me répondit l'intéressée en éclatant de son rire cristallin.
-Sérieusement Abby ! Tu ne t'en rends pas compte ! Je sais que je ne suis pas la personne la plus objective mais je te prouverai que j'ai raison ! Tu verras...
-Je n'aime pas ta dernière remarque Vaness... Je crois que je peux avoir peur...
-Si tu savais... Répondis-je sur un ton mystérieux, sourire au coin.
Je décidai de ne pas en dire davantage et de laisser ma petite amie dans ce flou artistique. C'était ma façon d'être sadique.
Ces dernières semaines furent éprouvantes pour moi, dues à ma récente renommée. Sans Abby et mes amies, j'aurai sans aucun doute perdu pieds. Elles étaient mon repère, mon point d'ancrage. Elles m'empêchaient de perdre la tête. Carine s'en donnait à cœur joie et passer son temps à me chambrer :
-Heureusement que je suis là. Je t'empêche d'avoir la tête aussi enflée qu'une centaine de ballons de baudruche. Sans moi, tu aurais fini comme le vieil homme du dessin animé « Là-Haut ».
-J'aurai eu la paix si je m'étais envolée loin de tout. Seule, hors d'atteinte de tes sarcasmes et de tous ces inconnus à mes fesses.
-Très jolie paire d'ailleurs, se moqua ma meilleure amie. Mais je t'aurai trop manqué, va ! Et je ne te parle même pas de ta chère et tendre !
C'était la façon de Carine de vérifier que le succès ne me montait pas à la tête. Une manière subtile et délicate, bien à elle de me rappeler à l'ordre.
Je n'étais malheureusement pas au bout de mes peines car on voulait m'interviewer ! Moi ! Le monde à l'envers ! Mon boss m'avait fait clairement fait comprendre qu'il n'était pas envisageable pour moi de refuser ! Comme si j'avais le choix !
Quant aux filles de « Abyssal Darkness », elles étaient enchantées de mon succès. A croire que tout cet engouement n'agaçait que moi !
J'étais à cran et à bout de nerfs et les filles décidèrent d'organiser une soirée « dans le milieu » afin de me changer les idées. Tout le monde serait de la partie, Virginie et Sandra aussi !
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Vingt heures. Il était l'heure de se rendre au « Rainbow », bar lesbien à côté de la boîte dans laquelle nous avions prévues de nous rendre par la suite. J'avais décidé de venir avec Abby bien entendu, mais nous devions passer la nuit chez Carine qui habitait en ville. Ainsi, nous pouvions boire sans modération.
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VIRTUELLES VIRTUOSES
RomanceQuand le virtuel prend le pas sur la réalité. Voilà un exemple d'un amour naissant qui commença sur un site de rencontres. Est ce que nos deux protagonistes vont oser franchir le pas ou préférer la sécurité de leur écran d'ordinateur et smartphone?