L'interview

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Cela faisait maintenant plus de deux mois qu'Abby était partie. Durant cette période, pas la moindre trace de l'autre cinglée. C'est comme si elle s'était évaporée, telle une volute de fumée s'échappant d'une cigarette, drogue toxique. Cela n'annonçait rien de bon.

Les filles étaient tombées des nues lorsque je leur avais raconté mon accident.

-Tu as porté plainte j'espère ? S'indigna Lucie.

-Evidemment et puis Solène a tout vu et a appuyé mon témoignage. Le problème c'est qu'elle a juste eu le temps de le voir prendre la fuite. Impossible pour elle de relever la plaque ou d'indiquer le modèle de la voiture. Et puis vous connaissez mon goût prononcé pour les voitures, je suis à peine capable de reconnaître une Porsche d'une deux chevaux ! Plaisantais-je. Et j'étais bien trop occupée à essayer de m'en sortir pour admirer la voiture de ce chauffard.

-Encore une mission pour Sherlock, Watson et compagnie ! Déclara ma meilleure amie sur un ton qui se voulait solennel.

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Je passais ainsi mes journées entre les filles, Francine, et parfois même Solène qui passait prendre un café. Cette dernière semblait beaucoup s'inquiéter pour moi. Cela me touchait énormément, j'appréciais ces moments, même si cela me renvoyait inexorablement à l'absence de sa fille. Paradoxalement, c'était comme si une partie d'Abby était parmi nous. Je devenais accro à nos rendez-vous, comme si cela permettait de la garder en vie. Je ne valais pas mieux qu'une pauvre camée mais je m'en moquais.

En parallèle, ma notoriété prenait une ampleur fulgurante et l'heure de l'interview avec « Abyssal Darkness » approchait à grand pas, à mon plus grand effroi. J'étais extrêmement tendue et stressée, je savais que tous les fans l'attendaient avec impatience, je n'avais donc pas le droit à l'erreur. J'échangeais régulièrement avec Liz. Nous avions tenu notre promesse et nous donnions des nouvelles régulièrement. J'en profitais également pour lui demander des conseils afin d'élaborer mon interview. Le journal était en pleine effervescence et grâce à moi, nos chiffres ne faisaient que monter. Nous devions accueillir le groupe la semaine prochaine afin de réaliser la fameuse interview. Carine me tannait, que dis-je, me harcelait pour que j'organise une soirée entre le groupe et les filles. Sa ténacité et ses yeux de Chat Potté, technique infaillible, eurent raison de moi. Après lui avoir confirmé la bonne nouvelle, elle me sauta dans les bras et je manquai tomber à la renverse.

-Tu es la meilleure Vava !

-Je sais ! On me le dit souvent ! Répondis-je avec un sourire qui se voulait fièrement ironique.

-Toujours aussi modeste toi, à ce que je vois ! Railla ma meilleure amie.

-Que veux-tu ? On ne se refait pas ! Mais personnellement, j'appelle ça du réalisme.

-Tu ne changeras jamais toi ! Et tant mieux, je t'aime comme ça Vava !

-M'essayer, c'est m'adopter Chérie, lançais-je avec un clin d'œil charmeur.

Cet échange avec ma meilleure amie m'avait permis de refaire descendre la pression. Elle m'avait prouvé encore une fois que son amitié m'était indispensable et sans faille. Toujours là quand il le fallait, et de manière adéquate à chaque situation. Carine était une perle, et j'avais une chance inouïe qu'elle soit ma meilleure amie, mon ange gardien.

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Ces derniers temps, je passais également beaucoup de temps avec mon ancienne voisine. Avec elle, j'étais hors du temps. Elle trouvait toujours les mots justes pour m'apaiser et m'encourager. Je lui relisais une dernière fois, l'interview que j'avais préparée. Le grand jour c'était demain et j'étais extrêmement stressée.

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