VIRTUELLES VIRTUOSES

Emmène-moi voir la mer

La semaine passa extrêmement vite, entre le travail et Abby. Je réussis tout de même à trouver un peu de temps pour mon ancienne voisine. Elle n'était pas toute jeune et je voulais profiter d'elle au maximum, je ne savais que trop bien qu'on pouvait perdre ses proches brutalement.

J'avais pris mon vendredi après-midi, je fis mes bagages puis partie récupérer ma passagère. Cette dernière venait de terminer les siens également. Elle avait confié Fripon à ses parents et moi j'avais laissé à mon chat de quoi survivre tout un week-end sans moi. Il était habitué le pauvre.

-Tu es prête ?

-Bien sûr ! Tu n'imagines pas à quel point, j'avais hâte.

Oh si, j'imagine très bien...

-Tu ne veux toujours pas à me dire où nous allons ?

-Pour la centième fois, c'est une surprise, répondis-je avec un sourire malicieux. Tu as déjà un indice, je t'ai demandé de prendre un maillot de bain.

-Super, je sais qu'il y a une piscine là où nous allons !

Je riais intérieurement : si elle savait...

-Et c'est parti !

Abby grimpa à l'arrière de ma monture et se serra contre moi. Mon corps s'électrisa à son contact.

J'avais programmé des routes plutôt sympas à faire en moto pour nous rendre à notre destination. J'avais installé auparavant l'intercom sur le nouveau casque de ma petite amie pour pouvoir communiquer ensemble durant le trajet. Nous n'empruntions pas l'autoroute et le trajet s'annonçait relativement long. Mais je comptais tout faire pour qu'il soit le plus agréable possible. Les bagages étaient répartis dans des sacoches cavalières et un sac à dos que j'avais fixé derrière Abby.

La route était vraiment agréable à moto, le beau temps était au rendez-vous et nous conversions en nous extasiant devant la beauté du paysage. Nous n'avions pas croisé beaucoup de monde sur la route. Ma passagère étant vraiment à l'aise, je ne me gênais pas pour mettre les gaz. Je n'avais jamais pris autant de plaisir sur ma monture. Je savais pertinemment que je devais cela à Abby. Cette fille avait transformé ma vie, tout ce que je pouvais faire avec elle avait une autre saveur désormais.

- On n'irait pas à la mer ? S'exclama soudainement ma passagère au bout d'un moment.

-Possible, répondis-je sur un ton qui se voulait mystérieux.

-Je vais prendre ta réponse pour un aveu.

- Prends-la donc comme tu veux, très chère !

-Je préfère prendre autre chose, me répondit-elle sur un ton suave.

Bordel, elle devait être complètement inconsciente pour m'allumer de manière ostentatoire pendant que je conduisais ! Chaque seconde à la sentir derrière moi était une véritable torture. Je décidais alors de la prendre à son propre jeu. Nous roulions déjà depuis quelques heures, je trouvai un coin tranquille, à l'abri du regard de tous et avec en prime une vue sur la mer. Je m'arrêtai sans crier gare.

-Qu'est-ce que tu fais ? M'interrogea ma jolie rousse.

-Il est plus que temps de prendre une pause, et admire donc la vue.

Nous descendîmes du véhicule que j'avais garé entre deux arbres. Je posai mon casque et mon cuir à côté, respirant enfin de cette nouvelle liberté. J'en profitai pour me dégourdir les jambes en prenant mon amante par la main et la guidai vers mon objectif.

Cet endroit ressemblait beaucoup à mon lieu de recueillement dans les monts du lyonnais, mais en plus grandiose. Nous étions en hauteur, au milieu de cette minuscule forêt. On apercevait  la mer, à l'horizon. J'avais l'habitude de me rendre ici avec mes parents lorsque nous partions en vacances. Mon père avait le chic pour dégoter des endroits splendides connus de très peu de monde. Cet endroit m'inspirait une plénitude incroyable. Une légère brise me chatouillait les narines et je pris une grande inspiration afin de faire parvenir ce parfum iodé jusqu'à moi.