Une atmosphère orageuse

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Je me réveillai avec un mal de tête carabiné. Des effluves de café flottaient dans l'air. Abby avait déjà quitté le lit. Je fouillais dans l'armoire de cette dernière, encore une fois, à la recherche d'habits confortables. Je trouvai un T-shirt large et un short, cela ferait l'affaire.

Lorsque je sortis de la chambre, je tombai nez à nez avec Sandra. Cette dernière me jeta un regard noir, avant de baisser la tête, gênée, et se précipita dans les escaliers. Je la suivis mais en prenant tout mon temps. J'étais la dernière arrivée, les filles étaient déjà attablées dans la cuisine.

-Salut les filles, lançais-je le plus joyeusement possible.

-Salut Vanessa, me répondit chaleureusement Virginie.

Abby s'approcha de moi et m'embrassa furtivement :

-Café et aspirine, pour commencer, pour toi.

Sandra n'avait pas décroché un mot et contemplait sa tasse de café encore fumante comme s'il s'agissait de la chose la plus intéressante au monde. Virginie, qui se trouvait sur sa droite, lui décrocha un coup de coude en plein dans les côtes. Cette dernière grimaça avant de s'adresser à moi :

-Vanessa, je m'excuse pour hier soir.

Son ton montrait qu'elle n'en pensait pas un traître mot, bien que je crus déceler une lueur de sincérité dans ses yeux.

-Ecoute, Sandra, j'accepterai tes excuses lorsqu'elles seront sincères. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour Abby.

Je ne pus m'empêcher d'ajouter :

-Et je sais pourquoi tu es comme ça avec moi alors ne te fatigue pas.

C'était très puéril mais c'était ma vengeance. Evidemment, comme je l'avais secrètement espéré, Sandra démarra au quart de tour. Elle se leva et s'avança vers moi, l'air menaçant. Je me levai également, imitées par Abby et Virginie qui se préparaient déjà à intervenir en cas de besoin.

-Tu te crois peut-être au-dessus de moi parce que tu es avec Abby. Mais tu ne sais rien de moi, ni d'Abby d'ailleurs. Tu la connais depuis quoi ? Une semaine ? Deux semaines tout au plus. Ça fait un an que je la connais. Tu n'étais pas là lorsque Virginie et moi l'avons ramassée, qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même.

-Ça suffit ! S'emportèrent Virginie et Abby d'une seule et même voix.

Touché, cette garce avait visé juste, elle m'avait craché cette vérité au visage. Mes poings, se crispèrent, mes muscles se tendirent. Heureusement Fripon arriva à ce moment, et nous sauta joyeusement dessus, tout excité. Il devait croire qu'on s'amusait, s'il savait... Il avait réussi à me calmer un peu, bien que je sentais la colère encore présente en moi.

-Il doit avoir envie de se promener, je vais m'en charger.

Je ne laissai pas à Abby, le temps de répondre, je filai enfiler une tenue descente. Je sortis avec Fripon en claquant la porte.

Je revins une demi-heure plus tard, apaisée. J'avais joué et couru avec Fripon. Cela m'avait défoulé et ma colère s'était dissipée. Virginie et Sandra étaient sur le point de partir, Abby était en train de débarrasser les restes du petit-déjeuner.

-Ah tu tombes bien Vanessa. Je voulais vous parler à toutes les deux.

Virginie pointait un doigt menaçant sur nous deux :

-Je sais que vous tenez énormément à Abby, chacune de vous. Mais moi aussi. Vous croyez que cela lui fait plaisir de vous voir vous déchirer ainsi ? On se croirait à la cour de récréation. Sandra tu as lancé les hostilités mais tu n'es pas obligée de relancer le feu aux poudres Vanessa. Je vous pensais moins puérils. Vous allez me faire le plaisir de prendre sur vous et d'enterrer la hache de guerre. Ne le faites pas pour moi mais pour Abby. Me suis-je bien fait comprendre ?

VIRTUELLES VIRTUOSESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant