Attention. Ce chapitre contient des scène susceptibles de choquer ou troubler les plus sensibles. Ce n'est pas particulièrement violent mais un peu malsain quand même ! Vous êtes prévenus !
Bonne lecture ! :)
J'étais sûr de moi. Je pensais avoir compris toutes les choses de ce monde à travers les connaissances transmises par l'Ilinien. Je pensais que toutes les choses qui faisaient cet univers étaient connues d'Horus et que je n'avais rien à craindre. Je pensais avoir tout vu. Ou du moins les pires choses. Naïf que j'étais. Un enfant stupide qui croit savoir conduire en ayant appuyé une fois sur l'accélérateur. Il existait des choses bien plus profondes, bien plus sombres et si profondément enfouies dans les entrailles de l'espace que nulle n'a jamais pu ne serait-ce que les apercevoir en songes. Je suis Jack Hillman. Laissez-moi vous conter mes aventures.
Pour en revenir à ce fameux instant où j'ai découvert le mal qui rodait sous nos pieds, il s'agissait de trouver la cause d'un affaiblissement de la texture de l'espace en un point donné. C'est alors que je plongeais, toujours plus profond en suivant l'anomalie. Traversant des dizaines de mondes. Voyant des êtres hallucinatoires. Je me souviens pendant un instant avoir aperçu un immense cylindre couvert de veines pulsantes de leur répugnante vie. De terribles créatures allongées semblables à des vers translucides. Des formes de vie primitive en formes de bacilles et plus gros que mon poing. Sans oublier ces terrifiantes pieuvres-méduses flottants dans l'espace à la recherche d'une proie à dévorer.
Mais tout cela n'était que détails. Et tandis que je franchissais les plus profondes barrières de Cromwell j'atteignis un embranchement avec une autre ligne d'univers. Cet endroit ne me disait rien qui vaille. Il en exhalait un genre de pulsation putride et affreusement organique. Il était hors de question que je revienne les mains vides devant Lewis. Ma foutue fierté me perdra. J'ai donc eu le malheur d'entrer dans cette nouvelle ligne d'univers. J'entrais alors dans de profonds méandres ténébreux. L'espace était terriblement dense ici. J'avais la sensation permanente de traverser des membranes visqueuses et vivantes.
Je prenais mon courage à deux mains et continuais de chercher la pointe du cône. C'est alors que je vis l'horreur absolue. La chose la plus haïssable que l'espace n'ait jamais porté. Comment une telle créature avait-elle pu naître ? Une ignominie cosmique et innommable sortie du tréfonds des abysses. Venue des mondes les plus détestables et les plus éloignés. Une gigantesque chose organique et échappant à toute description. Le seul souvenir de ce monstre me procure encore des sueurs froides.
Un assemblage de chaires mortes et consumées par le mal formant un immense bloc cancéreux de sphères noires et purulentes. Des filaments visqueux semblaient s'en étendre à travers la brume dans d'autres dimensions. Et cette horreur se dirigeait droit vers l'embouchure du cône. Je dirais même que c'était lui qui avait ouvert cette porte. Une véritable abomination se dirigeait vers notre monde attirée par je ne savais quoi. Il me fallait réagir. J'étais certain qu'il y avait quelque chose là-haut qui demeurait dans cette tour et lui indiquait la route à emprunter.
Je me faufilais donc à travers l'embouchure du cône, échappant ainsi à son étreinte cosmique et son aura abominable. Alors je remontais. Autant pour fuir la chose que pour retrouver les coupables d'un tel blasphème. Je n'avais jamais été croyant, mais cette immondice était sans nul doute une offense aux lois de la vie elle-même.
La traversée fût incroyablement rapide. L'espace avait été aménagé pour ouvrir une porte à travers les mondes visiblement. J'arrivais donc devant cette sombre tour aux allures horrifiques. Quel était ce bâtiment ? Trop haut pour un ancien moulin, et trop vétuste pour un relais téléphonique. Peu importait. Je m'approchais de la porte mais déjà j'entendais de terribles cris d'agonie et de folie.
Je montais les escaliers quatre à quatre et sortait mon revolver prêt à faire face à n'importe quoi. C'est alors que je fus témoin de la folie. Aussi pure qu'elle puisse l'être. La pièce était plutôt sombre mais mes yeux s'y habituèrent rapidement. Des hommes et des femmes, dansants dans le plus terrible des rituels. Les célébrants étaient nus. Quatre d'entre eux couraient et sautaient autour de la pièce tandis que cinq autres étaient à terre, morts. Le corps de chacun d'entre eux était atrocement scarifié si bien qu'il ne restait presque plus de peau sur leur corps. L'un des célébrants avait une étrange dague dans la main. Les cadavres étaient entièrement écorchés et des expressions de plaisir exhalant une folie des plus profonde étaient gravées sur leur visage. L'homme attrapa violemment le bras d'une femme encore en vie et comme habité par un démon, lui arracha d'une traite une longue tranche de peau laissant la peau à vif et faisant échapper un terrible cri de souffrance qui me vrilla les tympans. Mais le pire dans cette scène n'était pas leur danse ou leurs ignobles sacrifices. Mais plutôt la chose qui occupait le centre de la pièce. Ce n'était pas une idole occulte ni une forme tracé au sol comme certains pourraient l'imaginer. Mais un être blasphématoire. Quelque chose qui avait peut-être un jour été humain.
Il ne possédait pas de jambes à proprement parler et n'en avait probablement jamais possédé. Son crâne était chauve. Ses deux bras étaient liés entre eux au niveau du coude. Formant une boucle. Aucune marque ni cicatrice n'était visible à la jointure ce qui signifiait qu'il était né ainsi, sans avant-bras et avec des coudes soudés par l'espace vide qui aurait dû s'y trouver. Son visage était dépourvu d'yeux et de nez. Seul une bouche béante maintenue ouverte par un genre de muselière inversée troublait le blanc nacré de son visage flasque. Une horreur absolue née d'une union blasphématoire. Le plus terrifiant chez lui était ses chuchotements incompréhensibles. Il psalmodiait dans une langue oublié de tous et se tordait dans tous les sens tel un vers.
Mon bras se dressa seul. Malgré mon irruption dans la pièce aucun des célébrants n'avait remarqué ma présence. Je visais la tête du premier appuyait sur la détente. Comme mut par un instinct primitif qui me dictait mes gestes, je tuais tous les célébrants et rechargeait mon arme. Puis je levai le canon vers l'abomination qui n'avait vécu que pour souffrir en ce lieu maudit et continuais de relâcher de son ignoble chuchotement ses vers détestables dans l'obscurité de la pièce. Je vidais mon barillet sur le corps maigre et blanc qui cessa enfin de bouger et de psalmodier. Je sortais à grand pas de la pièce et dévalais les escaliers. Je tombais en loupant une marche et me cognais le crâne contre le sol du rez-de-chaussée. Une fois dehors je ne pus retenir des haut le cœur et vomis toutes mes tripes. Puis je me mis à fuir dans la direction opposée à cette tour. L'arme encore à la main et du sang coulant sur mon visage, je dépassais en panique Lewis et son équipe en ignorant leurs questions.
Je pense que jamais je n'oublierai cette journée. Encore aujourd'hui il m'arrive d'entendre dans mes cauchemars les gémissements de la monstruosité qui chuchotait au centre de la pièce sombre.
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The Weird Tales of Jack Hillman
Science FictionJack est un professeur de science assez curieux de nature mais à l'esprit cartésien et peu impressionnable. C'est un homme sans histoire et plutôt ordinaire. Mais il va vivre une expérience extraordinaire qui va changer sa vie à jamais. Laisser vou...