The Weird Tales of Jack Hillman

8. Premier contact

    Je n'aurais su dire si les créatures étaient époustouflantes ou tout à fait extraordinaire. Dans les deux cas elles tendaient indéniablement à échapper à toute description comparative avec nos critères. Elles me semblèrent plutôt petites. Environ la taille de deux ballons de football classiques. La partie supérieure était composée de genre de cornes membraneuses en forme d'ancre pointant vers le ciel. Ce qui ressemblait fortement à des orifices respiratoires se trouvaient au centre de cette partie et était entouré de plis à la manière de narines de bovidés. La partie inférieure était bordée par deux nageoires ou ailes atrophiées, je ne sus le dire. Elle était plutôt cérébriforme et comportait un genre de muqueuse bleue couverte de tracés symétriques. Une espèce d'appendice filamenteux tombait sur quelques dizaines de centimètres sous la créature. La face avant était proéminente et formait un genre d'apique léger. La face arrière elle comportait une sphère jaunâtre organique et de très nombreuses formations symétriques traçant d'étranges signes. C'est à peu près tout ce que je puis dire sur leur apparence. « Ils » étaient bien éloignés des critères de notre monde. Je me demandais comment ils pouvaient flotter ainsi dans les airs avec un corps solide. Sans doute l'atmosphère ici était bien plus dense et les corps de ces choses comportaient des gaz très légers comme l'hélium. Impossible de le dire avec de simples observations. L'ombre s'approcha de moi. Il semblait légèrement différent de ses semblables. Lui dégageait quelque chose. Je ne saurais parler d'aura, mais il m'inspirait assurément quelque chose d'inouï et de connu. Oui, ce monstre était comme moi. C'était un voyageur dimensionnel.

   -   Pourquoi m'avoir amené ici ? Dis-je avec le peu d'assurance qu'il me restait.

   En réponse une terrible attaque mentale me vrilla l'esprit. Une inqualifiable sensation d'envahissement. J'avais l'impression d'être écrasé sous une masse gigantesque. J'avais mal. Terriblement mal. Je me sentis étouffer et mourir alors que je n'avais pas de corps ici. Lorsque le processus de resynchronisation d'urgence me ramena dans mon corps, ma tête me lançait terriblement. Mon nez saignait abondamment et je suppliais Albert de me trouver quelque chose pour me soulager. Impossible de penser à quoique ce soit. Bientôt je tombais dans une crise d'épilepsie. Mes muscles se contractaient contre mon gré et je m'écrasais violemment au sol. Je sentis à peine mon ami me traîner jusqu'à son auto et me porter à l'hôpital.

   Lorsque je repris connaissance je sentis le métal froid de barres d'acier qui formaient le contour d'un genre de civière. J'étais terriblement confus. Ma vue était trouble et les souvenirs des dernières heures tout autant. Une puissante lampe halogène était pointée sur mon visage, m'aveuglant. J'entendis une voix qui se précisa peu à peu.

   -   ... je vous assure ! Ne vous en faites pas je ne ferai rien de regrettable. Je ne suis pas aussi fou et désespéré que Klauss ! Cela suffit ! Je ferai ce que j'estime nécessaire avec ou sans votre aide général ! J'ai trouvé ce sujet alors c'est à moi de m'en occuper. Non je ne me servirai pas de ses organes pour mes expériences personnelles !

   Je reconnaissais cette voix. Mais à qui appartenait-elle ?

   -   Je vais vous montrer général ! Je ferai avancer le projet avec lui. Oui, je pense qu'il a franchi les barrières de Cromwell. Mais ce n'est pas tout. J'ai décelé des traces de contact. Oui, c'est un spécimen très rare ! Oh, je vois qu'il se réveil. Je vous laisse. Au revoir.

   Un bruit de téléphone raccroché raisonna dans la pièce et des pas se rapprochèrent. Une silhouette en blouse blanche se rapprocha. Je me rendis alors compte que j'étais attaché dans ce qui ressemblait à une salle d'opération clandestine. Je paniquais en voyant les instruments stériles sur une table à ma gauche. Et je fus horrifié en reconnaissant l'ignoble et haïssable sourire du docteur Clark.