14. Coup de Bluff

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   -   Bonjours monsieur Hillman ! Me lança-t-il de son grand sourire.

   -  Mais qui êtes-vous à la fin !?

   -   Eh bien vous le savez déjà il me semble. Je suis Frederik Clark !

   -   Vous savez bien que ce n'est pas ce que je veux dire.

   Je m'étais résigné à parlementer avec ce malade. De toute évidence il contrôlait ces choses et il ne me laisserait jamais tranquille.

   -   Quelles étaient ces créatures ?

   -   Oh ça ? Ils vous plaisent ? Ce sont des pantins que j'ai fabriqué ! Le procédé est assez complexe mais pour faire court ce sont des coquilles vides que j'ai un peu modifié pour qu'ils soient obéissants !

   -   Que voulez-vous de moi ?

   -   Eh bien tout d'abord que vous acceptiez mes excuses pour ce qui est arrivé l'autre jour dans mon laboratoire. Je vous ai pris pour un simple humain avec une forte compatibilité à la dérive mais je me suis trompé ! Je ne vous ferai plus aucun mal ! Ce que vous avez fait est tout à fait extraordinaire monsieur Hillman ! Vous êtes extraordinaire ! Vous avez fait voyager votre corps à travers la quatrième dimension ! Vous avez repoussé toutes les limites que nous pensions infranchissables ! Votre existence est bien plus précieuse que celle d'un simple spécimen !

   -   Vous êtes en train de dire que j'ai un genre de capacité spéciale ?

   -   Tout à fait ! Votre glande pinéale est extraordinairement bien développée ! Et ce que j'ai fait vous a permis de libérer des capacités latentes pour le moins incroyables ! J'espère que vous vous rendez comptes de qui vous êtes ?

   -   Je veux seulement redevenir un simple professeur de fac !

   -   Malheureusement je ne pense pas que ce soit possible monsieur Hillman... nous ne sommes pas les seuls à vous avoir remarqué.

   -   Nous ?

   -   Oui ! Suis-je bête ! Je ne vous ai pas parlé de nous ! Buvez-donc votre thé avant qu'il ne refroidisse ! J'appartiens à une organisation secrète regroupant les plus grands esprits de notre époque ! Mais en y repensant ce n'est pas à moi de vous en parler. Je vous conduirai dès demain en Allemagne pour rencontrer monsieur Busemann et monsieur Schreiber. Ce sont de grands hommes !

   -   En Allemagne ?

   -   Je n'irai pas en Allemagne !

   Un séjour sous un gouvernement ouvertement fasciste et par les temps qui courraient ne me disaient rien de bon. Il fallait que je m'en aille. Impossible de raisonner cet homme.

   -   Et pourquoi donc ?

   -   Je n'ai aucune confiance en vous !

   -   Je comprends... que puis-je faire pour la regagner ?

   -   Eh bien... commencez donc par me rendre mon arme !

   -   Oh bien sûr, bien sûr ! Je l'ai trouvée dans votre voiture ! La voici !

   Il sortit le revolver d'une de ses poches et me le tendit. Je l'attrapai vivement et vérifiai son contenu.

   -   Vous nous êtes très précieux monsieur Hillman. Et l'extérieur est devenu bien trop dangereux pour vous !

   -   Je vous suis précieux ?

   -   C'est cela !

   -   Dans ce cas.

   Je pointais le canon de l'arme sur ma tempe et armait le marteau.

   -   N'essayez pas de m'arrêter ou je me tuerai.

   -   Bon dieu ! Monsieur Hillman ne faites pas une chose pareille ! Je ne vous ferai aucun mal alors soyez raisonnable !

   Est-ce que j'aurais appuyé ? En aurais-je eu le courage ? Bien sûr que non. Mais ce coup de bluff était le seul moyen de pression que j'avais à présent. Si je lui tirais dessus dieu seul savait ce que ces « pantins » me feraient.

The Weird Tales of Jack HillmanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant