Silas n'avait pas l'intention de l'expatrier en Amérique. Oh ça non !
Vêtue d'une chemise en coton elle l'attendait dans le lit. Le silence de la grande maison lui avait permis de l'entendre deux étages en-dessous en train de ramasser la vaisselle. Il s'en voulait toujours. Mais elle avait au moins gagné une bataille ce soir. Car elle resterait auprès de lui aussi longtemps qu'il voudra d'elle. Peu de temps après, il entra dans la chambre et se déshabilla. Elle laissa errer son regard sur ses abdominaux saillants, ses larges épaules, les joues en feu. Lorsqu'il entra dans le lit, le poids de son corps creusa le matelas. Fièrement allongé, Hannah avait l'impression qu'elle n'avait plus de place dans ce lit pourtant si grand. En outre la nuit du bal où tout c'était précipité, Hannah prit conscience qu'elle allait dormir avec un homme pour la première fois de sa vie. Toujours assise à sa place, elle se pinça les lèvres en n'osant plus bouger.
- Ma mère n'est jamais venu me voir en prison, lâcha-t-il au moment où elle s'y attendait le moins.
- Silas...
- Bien avant que l'on s'installe au États-Unis, mes parents se préoccupaient de moi seulement quand il s'agissait de comment on dirige une entreprise, de comment on se tient à table ou comment obtenir un contrat en utilisant cette impression de pouvoir sans se soucier de quel dégât nous laissons derrière nous.
Attentivement, elle s'allongea contre l'oreiller sans un mot.
- Lorsque nous sommes partis en Amérique, je suis partit de mon côté avec rien en poche. Mon père m'avait menacé de me couper les vivre si jamais je passais la porte de la maison.
Il eut un rire amer, les yeux levés vers le plafond.
- J'ai fait mes études dans une grande université, le soir je travaillais dans un bar pour payer mes études. Cette époque m'a changé, puis quand j'ai réussi à grimper les marches de la réussite jusqu'à posséder ma propre entreprise, j'ai eu l'horrible impression de lui ressembler.
Il secoua de la tête, une moue de dégoût aux lèvres.
- Je pensais travail, dormais travail, j'aspirais à toujours plus de travail, puis il y a eu la prison...
Hannah se redressa sur le coude sans jamais l'interrompre.
- À ce moment-là, alors que mes parents semblaient avoir changé, alors que je pensais qu'ils ne voyaient plus en moi une machine de guerre, je n'ai ni eu de soutiens ni d'aide, la moitié des personnes qui se pressaient chez moi lors de réceptions pour me sollicité se sont volatilisé. J'ai comprit que je vivais dans un de monde artificiel.
Il marqua une pause.
- La prison m'a au moins permis de comprendre ça.
- Ça a dû être difficile pour toi...j'imagine que....
- Tu n'as aucune idée de ce que c'est de vivre en prison, coupa-t-il gentiment mais avec fermeté.
Hannah déglutit péniblement.
- Six ans dans une cellule à compter les jours, seul, avec cette impression de froid qui t'entoure.
Hannah profita de cette brève ouverture pour glisser un doigt près de sa cicatrice qu'elle avait remarqué l'autre nuit.
- Est-ce qu'elle....vient de là-bas ?
- Bagarre qui a mal tourné, expliqua-t-il sans s'épancher plus longtemps sur les détails.
Hannah retira sa main.
- Ton père habite toujours à New-York ?
- Il est revenu ici il y a deux ans.
VOUS LISEZ
Hannah Tome 2 : Vaincue par le désir - ( La vengeance de Silas PoloskhÏa )
RomanceEn se réveillant dans un endroit qui lui est méconnu, Hannah sent la panique l'envahir. Le bal...le vin....peu à peu ses souvenirs réapparaissent. Loin d'être au bout de ses surprises elle se heurte de plein fouet à un mystérieux inconnu. Avec sa ca...