Je serrais ma mère dans mes bras comme je ne l’avais jamais fais auparavant. La tête appuyée contre son épaule, je laissais les larmes couler sur mes joues, se déversant et humidifiant son tee-shirt. J’ai attendu des excuses pendant si longtemps… Je ne dis pas que je vais tout lui pardonner en un seul coup, quand même! Mais, éventuellement, ça arrivera et elle le sait. Elle a enfin reconnu ses torts. Elle a enfin avoué ce que je lui ai reproché pendant les dernières années qui ont passées. Elle est consciente de ses erreurs. Ça n’efface en rien ce qu’elle a fait –enfin, ce qu’elle n’a PAS fait-, mais c’est déjà ça. C’est un bon départ. Un nouveau départ.
<<Alors, tu veux rentrer à la maison?, questionna-t-elle en essuyant ses larmes.
-J’aimerais bien, oui.
-Tu vas nous manquer…
-Et vous allez me manquer aussi, mais… Ma vie est là-bas. Elle est en Angleterre avec mon frère.
-Je comprends ma puce, je comprends. Steven, tu pourrais réserver aux enfants quatre places sur le prochain vol?
-Maman, je ne suis plus une enfant! …attends, comment ça quatre places? Tu me trouves grosse, c’est ça?!
-Ton père et moi, nous venons avec toi?
-Ah oui?, lançais-je, surprise.
-Ah oui?, répéta mon père, tout aussi surpris que moi.
-Oui! Nous avons 2 enfants, je te rappelle. Nous avons fait la paix avec Alexia, nous devons maintenant la faire avec Samuel.
-C’est pas gagné, marmonna-t-il.
-Normal, il a le caractère de son père.
-Alors c’est vrai, vous rentrez vraiment à la maison?
-Oui! Enfin, pour quelques jours du moins. >>
Je m’élançai à nouveau dans les bras de ma mère, plus heureuse que jamais. Qui sait? Peut-être arriverons-nous à ressouder notre famille? Peut-être arriverons-nous à retisser les liens qui se sont décousus? Peut-être….
*
Ou peut-être pas. J’étais assise sur le canapé, seule face à une énorme dispute.
<<Comment pouvez-vous espérer que je vous pardonne? Comment cette idée a-t-elle pu vous traverser l’esprit, ne serrait-ce qu’une seule mini-seconde?!, hurlait Sammy.
-Ta sœur nous a pardonné, tu pourrais essayer aussi, non?, plaidait ma mère.
-Ça, je ne crois pas!
-Tu pourrais faire un effort pour une fois! Est-ce seulement trop te demander ne nous écouter, ne serrait-ce qu’une mini-seconde?!, hurlait mon père sur le même ton que lui. >>
Comment en sont-ils arrivés là? Facile….
**Flashback**
Liam, ayant convenu qu’il serait mieux pour tous que nous soyons entre famille pour régler nos problèmes, est partit après m’avoir longuement embrassé devant la porte d’entrée. Il m’a souhaité bonne chance, puis s’est éloigné. Je suis ensuite entrée dans la maison en criant : <<Sammy? Ta sœur prodige est de retour !>>, déposant mes bagages dans le vestibule. Je suis modeste, je sais. Je me suis dirigée vers le bas des escaliers, hurlant son prénom à nouveau alors que mes parents se dirigeaient vers le salon.
Il y a eu un énorme vacarme provenant d’en haut. Qu’était-ce? Aucune idée. Puis, je vis mon frère sortir hors de sa chambre. Lorsqu’il m’a vu, il s’est précipité vers moi à la vitesse d’un cheval de course. Est-ce que je viens tout juste de comparer mon frère à un cheval de course…?
Bref, il m’a prise dans ses bras et m’a serré fort. Très fort. Ses bras musclés étaient refermés autours de moi, aucunement prêts à me laisser partir encore. Je sentais ses larmes couler sur mes vêtements. Forcément, j’avais fait pareille avec ma mère quelques heures plutôt. C’est ça, le karma?
<<Oh, Lexi, tu m’as manqué!
-Même si j’suis partie moins de 48 heures, tu m’as manqué aussi.
-Mais attends, pourquoi t’es là? Comment t’es revenue? Qu’est-ce que tu fais de retour à la maison?
-Ça fait beaucoup de questions ça… Je vais me changer et ensuite, j’y réponds. C’est d’accord?
-D’accord, mais fais vite!, s’exclama-t-il avec le sourire aux lèvres. >>
Je suis montée à ma chambre en cinquième vitesse –étant moi-même devenue le cheval de course. J’ai retiré mes vêtements et me suis dépêchée d’en enfiler d’autres. J’ai noué mes cheveux à la va-vite avant de redescendre presque aussi vite que j’y étais monté, nettement plus à l’aise dans cette tenue décontractée --> (voir lien externe) <--.
J’entendais des cries en provenance du salon. Je m’y dirigeai en soupirant, me doutant de ce que j’y trouverais. Évidemment, mes parents discutaient –se chicanaient- avec mon frère. Ils étaient face à face, se fixant et se défiant du regard. Ils se crachaient des mots sans ciller. À croire que c’était un concours!
**Flashback**
<< Comment pouvez-vous espérer que je vous pardonne? Comment cette idée a-t-elle pu vous traverser l’esprit, ne serrait-ce qu’une seule mini-seconde?!, hurlait Sammy.
-Ta sœur nous a pardonné, tu pourrais essayer aussi, non?, plaidait ma mère.
-Ça, je ne crois pas!
-Tu pourrais faire un effort pour une fois! Est-ce seulement trop te demander ne nous écouter, ne serrait-ce qu’une mini-seconde?!, hurlait mon père sur le même ton que lui.
-Est-ce trop vous demander de cesser de vous hurler dessus, ne serrait-ce qu’une mini-seconde?, intervins-je en me positionnant entre eux. Mais merde, c’est moi l’enfant ici hein! Vous n’pourriez pas parler de manière civilisée comme sont censés le faire les adultes? Mais merde, y’en a déjà mare de vous entendre et pourtant, ça dure que depuis 2 minutes! >>
Je crois que ce n’sera pas de la tarte, ce séjour. Et j’ai l’impression qu’il ne manquera pas d’action…
