Chapitre 47

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**PDV externe**

 

Assis dans sa cellule, un cahier posé sur ses genoux, le jeune homme prit une grande inspiration. Une semaine a passé depuis qu’il a été emprisonné. Deux semaines ont passé depuis la mort de sa dulcinée. Le temps passe, mais il n’arrive pas à se pardonner. Il n’arrive pas à croire qu’elle ne soit plus là. La réalité l’a rattrapé, mais il refuse de l’accepter. Il ne cesse de se répéter qu’il aurait dû rester pour l’épauler. S’il n’était pas partit, peut-être qu’elle serait restée. Peut-être qu’il aurait pu empêcher ce qui est arrivé. Peu importe ce que peu lui dire son psy, il n’en croit rien. C’est sa faute, point barre.

Il a tout de même écouté son conseil. Un stylo en main, il s’apprête à écrire. Il écrira une lettre toutes les semaines. Une lettre jusqu’à sa sortie. Une lettre jusqu’à ce qu’il obtienne la liberté d’aller lui porter.

Inspirant un bon coup de nouveau, il commença.

«Bébé.  

 

         Comme tu dois t’en douter, je suis en prison. Est-ce que tu me vois de là-haut? Est-ce que tu as vu ce que j’ai fais à ton frère? Si c’est le cas, j’en suis désolé. Je ne voulais pas que tu assistes à…à ça. Tu as vu mon côté le plus sombre. Tu veux la vérité? J’ignorais que j’avais cette part d’ombre en moi. Enfin, si, je le savais, mais… Jamais je n’aurais cru être capable de me rendre jusque là.

 

         La vérité? J’ai pété un câble. Te voir morte sur le plancher de ton salon alors que tu étais resplendissante de vie une heure avant… J’ai été ébranlé. Ce n’était peut-être pas une raison pour lui exploser les deux jambes, mais il est trop tard pour regretter maintenant. Je suis en prison pour les 5 années à venir. 60 mois à purger au pénitencier. 1825 jours exactement. 1825 moins 7, puisque j’y suis déjà depuis une semaine, ce qui équivaut à 1818 jours restant. C’est relativement beaucoup, n’est-ce pas? Ceci dit, je suis conscient de les mériter.

 

         Tu veux savoir comment j’en suis arrivé là? Facile. J’ai été emmené au poste afin d’expliquer ce qui s’est passé. J’ai commencé par leur citer ce texto que je n’ai jamais oublié, ce texto qui a tout changé. Je leur ai décris la scène qui s’est dressée devant moi lorsque je suis arrivé chez toi.  Je leur ai raconté comment tu es morte devant mes yeux, morte devant mon impuissance. Je me suis arrêté quelques secondes afin de reprendre mon souffle. Je me suis tût afin de me ressaisir. Je me suis tût pour ne pas pleurer. J’avais l’impression que je ne devais pas pleurer. Tu n’as pas pleurée, toi, pas vrai? Tu es restée forte malgré ta douleur et malgré ta peur. Je voulais être fort pour toi à  mon tour.

 

         Après avoir chassé cette boule qui se formait dans ma gorge, je leur ai raconté ce que j’ai fais à ton frère. Je n’ai pas donné trop de détails, mais j’ai tout de même décris ce que je lui ai fais. Je leur ai avoué ce que j’ai fais. J’ai avoué lui avoir explosé les deux jambes avant de lui tirer dans le cœur comme il t’a tirée dans l’estomac. Ils m’ont expliqué que tout ce que j’ai dis pourra être retenu contre moi, mais je m’en suis fiché. Dès que tu es partie, j’ai commencé à me ficher de ce qui pouvait m’arriver. Plus rien n’avait de sens en ton absence.

 

         Au tribunal,  je n’ai même pas cherché à me défendre. Je me suis dis que, peu importe la sentence que m’attribuera la juge, je l’aurai méritée. Mes deux ex-copines sont mortes. Coïncidence? I think not. J’ai donc simplement attendu qu’elle ne déclare ma punition, assis au banc des accusés à regarder ma mère pleurer dans les bras de mon père.

 

‘‘Liam Payne, pour le meurtre non prémédité de Samuel Johnson au moyen d’une arme à feu, je vous condamne à 5 ans de prison à purger à la prison de Oakwood, et ce, sans aucun moyen de libération, a déclaré la juge. Si tout se passe bien, vous serez libre le 23 novembre 2018. Quelque chose à ajouter?

-Non, madame.

-Bien. Et, monsieur Payne?

-Oui, madame?

-J’espère ne pas vous revoir ici. ’’

 

         Ma mère s’est mise à sangloter davantage alors que mon père se prenait la tête à une main, serrant ma mère de l’autre. Mes sœurs me regardaient avec tristesse, des larmes coulant sur leurs joues. Je me fichais de ce qui pouvait m’arriver, mais je me suis inquiété pour ma famille. En voyant leurs visages se décomposer, je me suis sentis coupable pour tout ce que je leur ai fais vivre. Tu crois que l’amour d’une mère pour son fils est inconditionnel? Tu crois que l’amour d’un père pour son fils est incassable? Tu crois qu’ils m’aimeront toujours? Tu crois qu’ils m’aimeront malgré mes…mes grosses conneries? Je ne voulais pas les décevoir, tu sais. J’aurais voulu qu’ils soient tous fiers de moi.

 

         J’ai assisté à tes funérailles, tu sais. Ils m’ont laissé sortir afin d’y aller. Il faut dire que j’ai menacé des gens….mais j’y suis arrivé et c’est tout ce qui m’importe. Je ne pouvais pas les rater. Je devais être présent. Je devais te voir une toute dernière fois. Je devais te dire au revoir une toute dernière fois. Tu étais si jolie dans cette petite robe rose pâle… Tu ressemblais à un ange, allongée dans ton cercueil. En fait, tu es mon ange. Tu l’as toujours été, bébé. Tu le serras toujours.

 

J’aurais voulu que tu me regardes de ces yeux qui brillaient de joie de vivre et d’espoir. J’aurais voulu t’avoir près de moi. J’aurais voulu te garder avec moi pour l’éternité. J’aurais voulu que tu sois fier de moi.»

 

         Ses larmes commencèrent à couler. Les larmes qu’il a retenues ces deux dernières semaines se déversèrent doucement sur ses joues, mouillant la feuille de papier sur laquelle il venait d’écrire ses sentiments les plus profonds et les plus secrets.

Il aurait voulu qu’elle soit fière de lui. Il aurait voulu ne pas la décevoir. Ce qu’il ignorait…c’est qu’elle le regarde de tout en haut. Il ne le sait pas, mais elle le voit. Elle a tout vu, et ce, depuis le début. En aucun cas, il ne l’a déçue.

Jamais elle n’aurait cru le voir s’ouvrir. Tranquillement, pourtant… Il s’ouvre à ce papier sur lequel il s’adresse à elle. L’ironie? Il a fallu qu’elle meure pour qu’il se décide à communiquer. 

Don't Be Afraid. (Dark Liam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant