Chapitre 46

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Elle est morte par sa faute. Lexi est morte à cause de ce débile. C’est lui qui a causé sa perte. Il lui a retiré la vie. Il a mis fin à son futur, réduisant ses rêves à néant.

Je caressai sa joue pour la toute dernière fois avant d’empoigner l’arme qui se trouvait à sa gauche. Le psychopathe marchait de long en large dans le salon en se prenant la tête à deux mains, marmonnant des paroles que je ne comprenais pas. De toute façon, je ne crois pas vouloir comprendre.

Sans qu’il ne s’y attendre, je me relevai lentement et pointai l’arme en sa direction.

«Ça suffit, on arrête les conneries.

-Liam, tu fous quoi mec?

-Et toi, qu’est-ce que t’as foutu? T’as tué ta propre sœur!

-C’était un accident…

-Accident ou pas, elle est morte à cause de toi.

-Je ne voulais pas…

-Peut-être, mais tu l’as fais.

-Alors quoi, tu comptes me tuer à mon tour pour te venger?

-Pour ME venger? Non. C’est pour la venger ELLE. »

         Avant qu’il n’ait le temps de répondre quoi que ce soit, je lui tirai dessus. J’ai baissé le flingue à la hauteur de son genou, puis j’ai appuyé sur la gâchette. Lorsque la balle a rencontré son articulation, il a hurlé. Il a hurlé pour exprimer sa douleur. Était-ce celle que je venais de lui causer ou était-ce celle provoquée par la perte de sa sœur? Aucune idée et, pour être honnête, je m’en bats royalement les couilles.

« Ça fait mal, n’est-ce pas?

- Pourquoi ne me tue pas simplement?

-Parce que j’ai envie de te faire souffrir avant. Tu voudrais une belle mort douce et rapide? Tu ne la mérites pas. Tu mérites d’avoir mal. Tu mérites d’avoir mal comme tu lui as fais mal. Tu mérites de souffrir comme elle a souffert. Te tuer d’un simple projectile serait bien trop gentil.

-Tu vas finir en prison, marmonna-t-il à cause de la douleur.

-Je m’en fiche royalement.

-Tu lui as promis, me rappela-t-il.

-Je lui ai promis de ne pas la suivre, oui.

-Tu lui as également promis de tout faire pour être heureux.

-C’est ce que je fais en te regardant te tordre de douleur suite à la balle que je t’ai envoyée.

-Ça t’amuse donc?

-Pleinement. Je dois dire que j’y prends plaisir.»

Puis, question d’augmenter le plaisir, je lui tirai dans l’autre jambe. J’étais étonnement calme pour un type qui vient d’appuyer sur une gâchette pointée sur un homme. Homme qui s’écroula, ne pouvant plus être soutenu par ses membres inférieurs. Il se mordait la lèvre jusqu’au sang pour ne pas crier.

« Tu me l’as enlevée.

-Quoi?

-Tu me l’as enlevée, répétais-je. Tu m’as enlevée celle qui comptait le plus dans ma vie.

-Elle comptait également beaucoup pour moi! Tu sais pourquoi? Parce que c’est moi qui l’ai élevée! C’est moi qui lui ai tout appris, tout montré, tout enseigné. C’est moi qui ai tout fait pour elle depuis son plus jeune âge. C’est moi, la seule figure stable qu’elle ait eu. J’ai été son frère, son modèle, son meilleur ami et sa figure paternelle. Elle était presque comme ma fille!

-Et pourtant, tu lui as retiré son existence. Tu l’as vidée de son sang, saignée à blanc.

-Je regrette tellement…

-Et tes regrets ne s’envoleront pas. Même dans la mort, avec un peu de chance, ils te suivront. Ils seront toujours là pour te rappeler ce que tu as fais. Crois-moi, là-dessus, je sais ce que je dis.

-La rumeur à propos de Jenna, elle était vraie, n’est-ce pas? Elle s’est suicidée parce que tu as été trop lâche pour lui dire la vérité. Je suis peut-être un assassin, mais je ne suis pas le seul dans cette position. Tu sembles en connaître un rayon là-dessus.

-La seule différence est que, moi, je n’ai pas mis la lame sur sa peau. La seule différence est que, moi, je n’ai pas appuyée la lame sur ses poignets pour faire sortir le sang hors de son corps.

-Elle est tout de même morte par ta faute, non? Comment fais-tu pour vivre avec cette honte? Comment arrives-tu à te regarder dans le miroir en sachant que ta lâcheté a causé la mort d’une innocente?

-Tu le découvriras par toi-même. Après tout, toi, t’as bien causé la mort de Lexi, non? Tu m’as privée d’elle. Tu l’as privée de tout. Tu as privé l’humanité de sa présence.

-Tu crois que je l’ignore?!, s’exclama-t-il, les yeux humides. 

-Je me voyais déjà à la fac à ses côtés. Je me voyais déjà emménager dans un petit appart avec elle. Je me voyais déjà l’emmener aux partys de famille. Je voyais déjà ma vie avec elle, du début à la fin. Tu m’as privé de tout ça. Tu m’as privé de mon avenir. »

Alors que j’allais continuer mon monologue, j’ai entendu les sirènes des premiers secours. Je dois faire vite. Si je ne le tue pas maintenant, ils me tueront. Si je le tue avant qu’ils arrivent, ils m’embarqueront et j’irai en prison. J’ai promis à Lexi de ne pas la suivre, mais si ce n’est pas moi qui me tue, est-ce que ma promesse est respectée..?

Est-ce que je devrais le faire mourir ou le laisser vivre? S’il meurt, il ne pourra plus faire de mal à personne. S’il meurt, je nous aurai vengés. Mais s’il vit, il devra se réveiller tous les matins en sachant qu’il a éliminé sa sœur comme on élimine les fourmis. S’il vit, il devra vivre avec ses remords et ses regrets sachant ce qu’il a fait.

« Vas-y, t’attends quoi? Tire!

-…

-T’as pas les couilles ou quoi?

-…

-TIRE PUTAIN! »

Tant pis, c’était plus fort que moi. Je lui ai tiré dans la poitrine. Après tout, c’est lui qui a demandé, non? Il a été servi. J’ai tiré sur mon beau-frère qui a tiré sur sa sœur qui était ma copine.

Lorsque les policiers sont entrés, ils ont été confrontés à une superbe scène. D’un côté de la pièce, un couple gisait dans une mare de sang, étendus l’un à côté de l’autre. De l’autre côté, près du mur, il y avait une jeune fille étendue sur le plancher, un trou dans le ventre. Il n’y avait pas de sang autour d’elle. J’ai tout nettoyé après avoir tué le psycho. J’ai tout essuyé ce qui se trouvait sur le plancher sans toucher à son corps. Au beau milieu de la pièce se trouvait le psycho aux genoux éclatés par des balles, la poitrine percée. Et, finalement, il y avait moi, simplement assis sur le sofa à attendre qu’ils ne viennent me chercher.

Je ne me suis pas enfui. Lorsqu’ils m’ont vu, ils m’ont embarqué afin de m’interroger. Je ne me suis même pas débattu, j’ai été docile. Je les ai laissé m’emmener au poste afin de tout leur expliquer. Je leur ai tout expliqué. Je leur ai parlé de ce que Sam a fait, puis de ce que j’ai fait. Sans surprise, ils m’ont passé les menottes. Je n’ai même pas demandé d’avocat. Je me fiche de finir en prison pour les 5 ou 10 prochaines années.

Don't Be Afraid. (Dark Liam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant