**PDV Liam**
J’étais hors de la chambre en train de discuter avec Steven lorsque la porte s’ouvrit en coup de vent. Alexia en sortit avant de la claquer avec force et rage. Qu’est-ce qu’on a manqué?
<<Alexia, ma grande, qu’est-ce qui se passe?, lui demanda son père.
-Y se passe que je me barre.
-Et je peux savoir où tu comptes aller?
-Loin.
-Loin de quoi?
-Loin de maman.
-Qu’est-ce qui s’est passé?
-T’as qu’à aller lui demander. >>
Sur ce, elle lui tourna le dos en s’éloignant. Wow! Je ne l’ai jamais vue aussi…froide et distante, même avec moi quand j’ai agis comme un con. Ça doit être grave là… Je me demande ce qui s’est passé.
<<Liam, tu peux m’expliquer?
-J’ignore ce qu’il y a à expliquer pour être honnête.
-Tu peux aller avec elle? Je n’ai pas envie qu’elle se promène seule.
-Tout de suite! >>
Je me précipitai à la suite de ma copine. Elle marche vraiment vite quand elle est énervée! J’accélérai donc le pas afin de la rejoindre. Les bras croisés sur la poitrine, elle s’enfonçait dans ce village inconnu. Elle était assez difficile à perdre; une fille blonde et blanche dans un milieu peuplé de noirs.
Arrivé à sa hauteur, j’enroulai mon bras autour de sa taille en la collant à moi.
<<Qu’est-ce qui s’est passé, Darling? Qu’est-ce qui t’as mis dans cette état?
-Tout d’abord, on m’a forcé à venir ici. Mon père t’as fais subir un interrogatoire qui me fout la honte alors que ma mère m’a carrément fait une scène parce qu’elle ne veut pas que nous dormions dans la même chambre. Lorsque je lui ai dis que nous en avions déjà passée une ensemble, elle m’a demandé si on avait couché. Mais bordel, on est ensemble depuis quelques jours! Elle pense quoi, que je suis une salope?, qu’elle hurla en s’arrêtant pour gesticuler et extérioriser sa colère. Forcément, je me suis emportée et elle m’a dit de me taire.
-Et donc? Tu t’es tue?
-Non! Je lui ai craché tout ce que j’avais accumulé contre elle depuis toutes ces années. Je lui ai dis qu’être présente 3 fois par année ne fait pas d’elle d’une mère. Je lui ai rappelé son absence dans la dernière décennie. Je lui ai demandé si elle s’était déjà un jour souciée de moi. Je lui ai reproché les nounous qui allaient et venaient, ce qu’elle a mis sur le compte de mon frère qui les rendait folles. Elle n’a jamais compris qu’il essayait simplement de les faire revenir, tu te rends comptes?!
-Une mère a souvent besoin qu’on lui dise clairement les choses pour comprendre, dis-je doucement en lui caressant le bas des reins.
-C’est pour cette raison que je lui ai clairement dis qu’elle était une mère pathétique.
-Tu…Tu…Tu as quoi?, bégayais-je.
-Elle m’a dit que, pathétique ou pas, elle reste ma mère à qui je dois le respect. Elle a dit aussi que je lui devais la vie qu’elle m’a donnée.
-Et ensuite?
-Je lui ai dis qu’elle n’avait qu’à la reprendre. Elle avait l’air complètement déboussolée quand je lui ai demandé si elle me regrettait. Je lui ai mentionné qu’elle me gâchait la vie. Elle a prit soin de me rappeler que tu étais tout de même ici avec moi.
-Qu’est-ce que ça change que je sois avec toi?
-Elle se croit clémente, mais elle ignorait tout de ta présence, normal qu’elle n’ait rien dit! Elle ignorait tout de toi! D’ailleurs, maintenant que j’y pense, c’est encore le cas.
-Pourquoi tu dis ça?
-Parce qu’elle croit que tu n’es pas le bon pour moi.
-Tu es de cet avis?
-Jamais de la vie! Et puis, qu’est-ce qu’elle en sait de ce qui est bon pour moi hein? Elle ne me connaît plus! J’ai changé depuis son départ. Elle ne s’y attendait peut-être pas, mais il est trop tard. J’ai changé, mes gouts ont changés et mon caractère a changé. C’est fini, la petite fillette bien sage qui ne dit rien de ce qu’elle pense.
-Et comment votre discussion s’est-elle terminée?
-J’ai conclu en disant que, le plus important, je l’ai appris avec toi à Londres.
-C'est-à-dire?
-L’amour, le vrai. L’amour, le seul et l’unique. L’Amour. >>
Mon cœur rata un battement dans ma poitrine. Elle m’aime, certes, mais… J’ignorais que c’était à ce point. Elle s’est chicanée –l’un des plus grands euphémismes- avec sa mère pour moi. Enfin...à propos de moi. Je lui ai fais découvrir l’Amour. C’est un sentiment tellement…merveilleux! J’ai été le premier à qui elle fasse confiance assez pour tout lui raconter de sa situation, son père me l’a dit lorsqu’on parlait hors de la chambre. J’ai changé sa vie. Littéralement.
Tout comme elle a changé la mienne.
**PDV Alexia**
Liam ne parlait plus. Il ne disait rien, il se contentait de rester silencieux. Un sourire idiot sur le visage, il me regardait. Quoi, qu’est-ce que j’ai dis? <<Tu lui as avoué ce que tu ressens pour lui. Tu lui as démontré que tes sentiments sont plus forts que l’avis de tes parents>>, me chuchota une petite voix dans ma tête. Ça y est, j’entends des voix maintenant…
<<Liam, ça va?
-…
-La Terre appelle Liam!
…
-Je t’aime, déclara-t’il soudainement.
-Moi aussi..?
-Je t’aime, je t’aime, je t’aime!
-Est-ce que ça va?
-Très bien!
-T’as fais quoi avec mon père, t’as fumé? Tu t’es roulé un joint, c’est ça? >>
Comme seule réponse, il s’avança vers moi. Ses bras se posèrent délicatement sur mes hanches, rapprochant mon corps du sien. Ses yeux ne quittaient pas les miens. Il y avait tant d’intensité dans son regard, comme une espèce lueur de je ne sais quoi…
Avec une tendresse infinie dont je l’en ignorais capable, Liam posa ses lèvres sur les miennes. Mon cœur se mit à battre la chamade. Étonnement, il ne ralentit en aucun cas, même lorsque notre baisé fut terminé.
<<Je n’ai pas besoin d’hallucinogènes pour être heureux en ta présence. Voir à quel point tu tiens à moi me remplis de joie. Tu es tout ce que j’ai toujours voulu et tout ce dont j’ai toujours rêvé.
-Tu arrives à me faire oublier mes parents absents. Tu arrives à me faire oublier leur médiocrité. Tu arrives à me rendre heureuse malgré tout. Tu es le premier à y arriver, Liam. Rien ni personne ne peut changer quoi que ce soit à ce que je ressens pour toi.
-Même si ça créé une troisième guerre mondiale entre ta mère et moi?
-Je me fiche de ce que dis ou pense ma mère. Je me fiche d’avoir son approbation ou pas, car j’en ai pas besoin. De toute façon, ce sera toujours toi avant tout le reste. >>
