En histoire, je n'étais pas concentrée. Je ne pensais qu'à lui et ses yeux marron, sa petite barbe qu'il porte si bien, la tache de naissance qu'il a au niveau du cou ou même à son grain de beauté en dessous de l'oreille gauche. Je pensais à la façon dont je pourrais l'aborder subtilement. Comment vais-je faire? Je suis loin d'être une fille sportive. Le coup du « je cherche quelqu'un » ne fonctionne que dans les films, alors oublions. Par contre, le « je cherche le prof pour x raison » est assez efficace...
« Mademoiselle Johnson, qu'en pensez-vous?, questionna mon professeur, me sortant de mes rêveries.
-Hum... C'est une nouvelle cravate? Elle vous va bien au teint.
- Je vous demanderais un peu moins de compliments et un peu plus d'attention, ordonna-t-il.
-D'accord. »
Il ne restait que peu de temps avant le dîner. J'ai passé plus de la moitié de la période à penser à autres choses! C'est une première. Je consacrai la fin de ce cours à écouter les déblatérations non-intéressantes de l'enseignant. Lorsque la cloche sonna, je ramassai mes cahiers en vitesse et sortit nonchalamment de la classe. Lola m'attendait à mon casier.
« Tu vas rater ta colle, commentais-je.
–Je venais juste te faire un coucou avant.
–Et te mettre en retard, rigolais-je.
–J'y vais, mais avant, je veux m'assurer d'une chose, dit-elle avec sérieux.
– Laquelle?
–Ne fais rien de stupide.
–Pourquoi tu ne veux plus être mon amie?
– Ta gueule, tu sais ce que je veux dire.
–Je t'aime, ne t'en fais pas.
– Hé bah si, je m'en fais quand même. Allez, je file maintenant. Bisou!
–Bisou! »
Elle se dirigea vers le local de retenue. Quant à moi, je jetai un cou d'œil au couloir menant aux gymnases. Devrais-je suivre son conseil et ne pas y aller, ou du moins pas tout de suite? Devrais-je attendre de ne pas être seule? En même temps, ce ne serra pas pareille si Lola est là. Il agira peut-être différemment... Je dois y aller maintenant, c'est ma chance. Quoi qu'elle est souvent collée...Lexi, ne fait pas ta poule mouillée! Tu es une femme, tu es forte. Ce n'est qu'un mec après tout, pas vrai? Un mec sexy avec des bras aussi gros que mon ventre, mais un mec quand même.
Une fois ce dilemme terminée, je me dirigeai vers la salle d'entraînement. J'avais des papillons dans le bedon et mon cœur battait très vite tellement j'étais anxieuse. Je m'arrêtai devant les grandes portes vitrées et pris une grande inspiration. En regardant à l'intérieur, je vis mon meilleur ami. Un blond aux yeux bleus, un peu stupide, doux, marrant, attentionné et à l'écoute. Oui, mais surtout, mon frère. (http://photo.programme-tv.net/la-transformation-physique-de-chad-michael-murray-2053) Oui, mon frère est mon meilleur ami, et alors? Voilà une bonne excuse!
J'ouvris la porte et franchis le seuil de cette pièce pleine de testostérone. Il y avait une odeur de début de transpiration masculine, c'est super. Mes narines adorent.
Je marchai jusqu'à Sammy, trop occupé à faire ses pompes pour s'apercevoir de ma présence. Je me positionnai face à lui.
« Plutôt doué pour un faible petit poulet, rigolais-je.
–Plutôt bavarde pour une fille timide, lança-t-il en souriant, se couchant sur le ventre.
–Je suis venue te voir, mais je peux repartir hein, boudais-je.
–Mais non, reste!, se reprit-il en me prenant la jambe.
–D'accord, mais lâche-moi avant de me faire tomber.
– Il est vrai que tu te plantes tout le temps. Tu t'assois?
–Je vais essayer, dis-je en faisant un maximum d'efforts pour m'écraser sur le dos avec féminité.
–Ce n'est pas ce que j'appelle s'asseoir, mais c'est déjà ça, se moqua-t-il.
–Vas-y, rigole!
–Ça va, j'arrête... Lexi, tu ne crois pas que ta jupe est un peu courte?
– C'est ta faute, tu ne m'as pas réveillée ce matin!, me défendis-je.
–Je t'ai réveillée! J'ai même eu droit à un oreiller en pleine tronche d'ailleurs.
– Je t'ai balancé un oreiller?
–Ouaip.
– J'aurais aimé me voir, et voir ta réaction aussi, gloussais-je.
– Ha ha, très drôle. Pendant que tu rigoles, je vais aller boire un peu, m'informa-t-il en se levant.
–Ne te perds pas!, conseillais-je. »
Ce bouffon de mon cœur... Nous n'avons qu'un an de différence, ce qui explique probablement notre si grande complicité, et aussi sa surprotection envers moi. Mais ce n'est pas la raison principale de ma présence ici, il faut que je m'en souvienne.
Je me relevai sur mes bras et entrepris la recherche du beau brun de tout à l'heure. Mes yeux se fixèrent à nouveau sur lui, comme instinctivement attirées vers lui. Il soulevait une barre de fer contenant des poids aux extrémités. Son torse se relevait et s'abaissait à chacune de ses respirations. Il fit plusieurs fois cet entraînement avant de reposer la barre sur le banc de musculation. Il se leva et étira ses muscles fort probablement endoloris. Son regard croisa le mien. Gênée, je me recouchai sur le tapis et ferma les paupières. La lumière du plafond m'aveuglait, puis elle diminua. J'ouvris les yeux et découvris le bel inconnu penché au-dessus de moi. Nous nous fixions en silence. Plus rien d'autre n'existait autour de nous. Pas même le bruit des poids que l'on entrechoquait, pas même les respirations bruyantes des mecs en train de forcer, ni même les cris de puissances que ceux-ci exécutaient pour s'encourager. Il ouvrit la bouche. Je l'entendais parler pour la première fois. Une voix quelque peu rauque, mais divinement sexy.
« Suis-moi.
-Pourquoi?, questionnais-je avec timidité.
-Ne pose pas de questions, viens, c'est tout, répéta-t-il avec un petit sourire trop craquant.
-Heu...Ben...Je...D'accord, bégayais-je. »
Il me tendit sa main. Je la regardai avec hésitation, incertaine. Il la secoua, m'indiquant de la prendre. Je glissai mes petits doigts entre les siens. Il me releva en douceur et se dirigea vers la sortie, me traînant avec lui. En sortant, je croisai mon frère protecteur. Celui-ci posa un regard inquiet sur moi avant de gratifier un regard noir au beau brun qui m'entraînait je ne sais où. Je lui lançai un haussement d'épaule avant de disparaître de sa vue. Qu'est-ce qui va se passer maintenant?
