La voiture garée dans l’allée, Liam en sortit et vint m’ouvrir la portière. Je lui souris et le guidai vers chez moi. J’ouvrais la porte en entrai, mon petit-ami à ma suite.
<<Je suis là!, hurlais-je en retirant mes talons hauts. Sammy?
-Dans la cuisine!, me répondit-il.
-Je suis désolé, je sais que je devais rentrer direct après les cours, mais j’ai oublié… Ah, j’ai ramené Liam aussi, dis-je en entrant dans la pièce où il se trouvait.
-Vous êtes ensemble?, s’informa mon frère.
-Ouaip.
-Eh merde…
-Quoi? Quel est le problème?, questionna Liam en se rapprochant de moi.
-Les parents ont téléphoné.
-Et?
-Assoyez-vous, proposa Sammy en pointant les chaises du comptoir.
Liam s’exécuta alors que je restais debout devant le lavabo aux côtés de mon frère.
-Alexia, qu’est-ce que tu fais encore là? Va t’asseoir avec Liam, rigola mon frère.
-Don’t panic, je suis tout près de lui. C’est un grand garçon, souriais-je.
-Vas-y, tu vas finir par lui manquer et il va pleurer.
-Ouai bébé, j’vais brailler si tu ne viens pas, ajouta Liam en boudant.
-Je vous jure, de vrais gamins, soupirais-je en m’asseyant près de Liam.
-Le ‘’gamin’’ que je suis est en droit de te priver de sortie jusqu’à ta majorité je te rappelle, me signala Sammy en souriant.
-…qu’est-ce que les parents ont dit quand ils ont appelé?
-Tu veux la bonne ou la mauvaise nouvelle?
-Commence par la bonne.
-Tu auras la chance de voir les parents à tous les jours!
-…et la mauvaise?
-Tu déménages en Afrique.
-Quoi?!, m’exclamais-je en même temps que Liam.
-Tu…déménage…en…Afrique, articula lentement mon frère.
-Heu, non! Pourquoi?!
-Maman a dit que tu ne profites pas assez de ta jeunesse et que tu étudies trop. Papa maintient son argument et a ajouté que tu étais en âge de découvrir la vie, donc découvrir le Ghana.
-Qu’est-ce que tu leur a dis?, questionna Liam.
-Qu’Alexia ne se laisserait jamais emmener loin de la vie qu’elle a ici, répondit Sam.
-Je dois leur parler, je reviens. >>
Je me levais et me dirigeai vers le salon. Ils n’ont pas le droit de tout gâcher! Énervée, j’empoignai mon téléphone et composai ses touches que je ne connaissais que trop bien. L’attente semblait durer une éternité. Une sonnerie… Deux sonneries… Trois sonneries…
<<Oui allo?, répondit ma mère.
-Maman, je ne sais pas d’où t’es venue cette idée, mais il est hors de question que…
-Alexia, ma chérie, calme toi!, coupa ma mère. Comment vas-tu? Tout se passe bien?
-J’allais bien et la vie était cool avant que je n’apprenne que papa et toi voulez me faire déménager!
-Mais c’est pour ton bien ma belle, lança-t’elle simplement.
-Pour mon bien?! Laisse-moi rire!, hurlais-je. Si tu te souciais réellement de mon bien…
-Alexia, un peu de respect! Je te passe ton père.
……
-Mon ange, pourquoi tu hurles après ta mère?, questionna durement papa.
-Parce que vous avez pris une décision sans me consulter!
-Nous pensions que tu aimerais passer plus de temps avec tes parents, déclara-t’il. Ce n’est pas toi qui pleurais parce que nous te manquons?
-Peut-être, mais pas au point d’aller vivre avec vous sur un autre continent!
-Peut-être, mais ce n’est pas toi qui décide.
-Papa!
- Cesse de faire l’enfant! Tu prendras l’avion vendredi soir et c’est tout!
-Ce vendredi?!
-Oui.
-Pas question!
-Alexia Johnson, arrête de rouspéter, ça ne sert à rien! Nous ne changerons pas d’avisé
-Mais papa!, suppliais-je une dernière fois.
- Les gens sont sympathiques, il y a plein d’endroits à explorer et c’est magnifique. Tu te plairas ici!
-Sauf que ce n’est pas ma vie, ce n’est pas chez moi papa!
-Tu t’y feras ma grande, tu as toujours su t’adapter, dit-il gentiment.
-Je ne veux pas m’adapter.
-Agis en adulte enfin!
-Non! Je ne vous laisserai pas tout gâcher, pas maintenant que je suis enfin heureuse!, hurlais-je avant de raccrocher brutalement. >>
Je retournai m’asseoir sur mon tabouret, frustrée et dévastée à la fois. Comment peuvent-ils me forcer à faire ce que je ne veux pas? Pourquoi veulent-ils détruire la vie que j’ai pris tant de temps à construire?
Liam entoura ma taille et posa sa tête sur mon épaule pour me consoler. Sammy vint s’asseoir à ma gauche et prit ma main dans la sienne.
<<Je ne les laisserai pas t’enlever de là où tu appartiens, déclara-t’il.>>