Chapitre 30.4

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Je fourrais mes vêtements ainsi que tout ce que j’emportais avec moi en Afrique dans mes valises. Les larmes roulaient sur mes joues au fil de mes gestes qui se faisaient de plus en plus brusques. Je ne veux pas dormir ici. Je ne veux plus rester ici jusqu’à demain. Je pars. Je m’en vais chez Liam. Je passerai la nuit chez lui.

Puisque je ne veux plus croiser celui que je croyais être mon frère, je dois sortir par la fenêtre de ma chambre. Il va me falloir jeter mes valises dans le jardin, descendre dans l’arbre qui est situé juste à côté et partir avec Liam qui m’attendra dehors.

Mes valises lancées, j’enjambai le rebord de ma fenêtre. Lorsque je fus assise, j’eus la brillante idée de regarder en bas. Quelle idiote! Je vis Liam empoigner mes sacs et les mettre dans le coffre. Je me tournai une dernière fois vers ma chambre, chuchotant un silencieux <<Je suis désolé, je t’aime>> avant de poser pied sur une branche qui me semblait solide. Je marchai doucement et lentement, les bras allongés telle une funambule. Je descendis avec précaution. Une fois arrivée en bas, je fus soulagée de constater que j’étais en vie et intacte. Je courus jusqu’à l’auto de Liam, là où il m’attendait. Il m’ouvrit la portière et m’aide à y grimper avant de la refermer. Aussitôt, il vint me rejoindre et se tourna vers moi avec sérieux.

 

<<Tu es certaine que c’est ce que tu veux?

-Oui.

-Tu vas partir, comme ça et sans au revoir?

-Oui.

-Alexia…, soupira-t’il.

-Non Liam, ne dis rien. Tu ne peux pas comprendre.

-Alors explique-moi, murmura-t’il tendrement.

-Parmi toutes les horreurs et toutes les méchancetés qu’il aurait pu me dire, il a choisi la plus cruelle. Il savait que ces mots me blesseraient nettement plus que les autres. Il a fait exprès! Je sais que j’ai parfois été un boulet pour lui, mais quand même!  Il n’aurait jamais dû dire ça et il le savait. Il n’aurait jamais dû… >>

 

Les larmes recommencèrent à couler alors que le véhicule démarrait, s’éloignant dans la nuit. Ma maison ne fût qu’une petite cabane à l’horizon, jusqu’à ne devenir qu’une ombre parmi tant d’autres.

**

J’ai passé la nuit chez Liam, et c’était merveilleux. Une nuit magique et romantique. Non, il n’y a pas eu de sexe, bande de perverses! J’étais simplement confortable entre ses bras musclés. Lorsque nous sommes arrivés, ses parents avaient tout plein de questions en tête mais, dès qu’ils ont vu mes yeux rougis, ils ont préféré attendre à plus tard avant d’interroger. Nous sommes montés à sa chambre- chambre que je n’avais d’ailleurs jamais vue. C’était assez grand, propre et bien décoré.

À peine ai-je mis pied dans sa chambre qu’il m’a prit dans ses bras telle une princesse afin d’aller me déposer sur son lit en disant que je devrais dormir. J’ai agrippé son bras, refusant qu’il s’éloigne. En riant, il a retiré son tee-shirt avant de venir s’étendre à mes côtés Je me suis allongée sur son torse et je me suis assoupie au son  de sa voix- voix magnifique que je n’avais jamais entendue avant.

Nous avons passé la journée au lit à discuter. Il m’a longuement bercé en me chantant des chansons, j’en avais des frissons. J’ai envoyé un texto à Lola pour lui rappeler l’heure de mon départ, et un à Sammy pour lui mentir à propos de celle-ci. Finalement,  j’ai fermé mon cellulaire, ne voulant pas être dérangée. La vérité, je l’avoue, était que je ne voulais pas lui parler. Je ne voulais pas le confronter maintenant. J’étais encore trop énervée et ne voulais pas lui lancer des paroles que je risquerais de regretter.

**

À l’aéroport, tout le monde pleurait. Les sœurs de Liam avaient les larmes aux yeux tellement elles étaient heureuses de le voir si heureux et épanoui. Ses parents étaient tristes de voir leur bébé partir loin d’eux, mais ils savaient que c’était pour le mieux. Ils l’ont fait pour qu’il puisse être heureux. Lola pleurait parce que je lui manquerais et qu’elle devrait survivre un mois sans la merveilleuse amie que je suis. Quant à moi, je pleurais mon frère qui ne viendrait pas. Assurément qu’il ne viendrait pas, je lui ai fais croire que je partais une heure plus tard! Mais j’espérais qu’il comprenne ce que j’ai fais. J’espérais qu’il se souvienne de celle que je lui avais dite la première fois et s’y réfère plutôt qu’à celle que je lui avais envoyée aujourd’hui. J’espérais le voir surgir, les bras ouverts pour me prendre dans ses bras, s’excusant. J’espérais tant de chose…

Lorsque je fus à bord de l’avion et que les portes furent fermées, je compris qu’il était trop tard. Je ne le reverrai plus avant des semaines.

C’est ainsi que mon voyage pour l’Afrique débuta.

Don't Be Afraid. (Dark Liam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant