Chapitre 4

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Ça fait maintenant 3 heures que l'on roule. J'ai vraiment hâte d'y être ! On va tellement s'amuser tous ensemble. En fait je me rends compte que je suis en train de dormir alors que ça ne m'arrive jamais ! Je me réveille petit à petit quand mon frère me dit :

« Ah tu te décides enfin d'émergée toi ! Ça fait 2h que tu me baves dessus ! Je te jure que tu vas me le payer.

-Sorry ! Lui répondis je sans aucune honnêteté et en haussant les épaules.

-Ta gueule ! Ajoute-t-il en me faisant un doigt. »

On discute tous de nos futurs métiers pendant 1h30. Je dois avouer que je stress un peu pour les cours que je suis censée donner. C'est vrai que j'ai toujours été douée pour les études mais depuis 6 mois j'ai comment dire totalement changée... Les cours ne m'intéressent plus du tout donc je ne sais pas si je vais être capable de lui en donner. Je suis sûre que ma mère a fait exprès de choisir ce job pour moi, elle pense que ça va me redonner l'envie d'être celle que j'étais avant. Seulement, je me suis fait une promesse que je tiendrai envers et contre tous... On arrive enfin en Espagne. La villa est sublime et de plus face à la mer. On rentre tous ébahis devant la maison puis nous courons le plus vite possible pour aller voir l'intérieur. Elle est vraiment sublime ! C'est d'un style très récent de couleur noir, gris et blanc. Nous montons voir les chambres. Je cours vers celle de droite car c'est la plus grande ! Dylan et mon frère sont ensembles et je me mets avec Kayla. Le couple se met forcément dans la même chambre. J'annonce à Kayla :

« Je prends le lit près de la fenêtre ! Mais ça tu le sais déjà je pense...

-Oui, ça n'a pas changé depuis notre enfance ! Me répond-elle pleine de nostalgie.

Je prends toujours le lit près de la fenêtre car quand j'étais petite, j'avais énormément de mal à dormir pour pleins de raisons. Je faisais quasiment toutes les nuits des insomnies. J'ouvrais donc les volets et regardais les étoiles. Ça arrivait à m'apaiser et m'endormir. Je ne peux donc plus à présent dormir d'une autre manière.

-Oui et je pense que ça ne changera jamais d'ailleurs... Je pense même que ça s'est accentué ces temps-ci. Lui avouais-je.

-Depuis le départ de ton père ? Me demande-t-elle un peu nerveuse.

- Oui... répondis je en fixant le sol.

Je dois avouer que ça me soulage d'en parler à quelqu'un. C'est vrai que j'ai mon frère, mais je ne peux pas lui parler de ça car il déteste notre père depuis son départ. Il passe son temps à l'insulter et c'est un de nos plus gros sujets de disputes car je ne veux pas qu'on trahisse son honneur même si, si un jour je le recroise je ne garantisse pas que ma main ne finirait pas dans sa face de flamby. C'est grâce à lui que l'on est devenu ce que l'on est.

-Tu n'as toujours pas de nouvelles de lui ?

-Non ! Il ne répond ni à mes appels, messages, mails et même lettres que j'ai envoyé à son travail.

-Je suis désolée Al... Mais peut-être que tu devrais aller de l'avant au lieu d'essayer de ressasser le passé. Ton frère a choisit de le rayer de sa vie et je pense que tu devrais faire pareil. Tu sais que je t'ai toujours soutenu dans tes choix mais là je pense que tu fais fausse route. Tu crois que j'ai pas compris pourquoi t'es devenue comme ça ? À tout le monde mais pas à moi ! Tu veux attirer l'attention de ton père sur toi par tous les moyens. Tu fais donc toutes les conneries qui s'offrent à toi mais au final c'est toi que ça détruit parce que lui, il en a rien à foutre !

-Non c'est pas vrai ! Mon père m'aime et je suis sûre que s'il ne donne pas de nouvelle c'est qu'il y a une raison ! Je t'interdis de dire des choses aussi affreuses sur moi ou mon père ? C'est clair ? Lui ordonne ai-je avec du mépris

Je ne peux pas supporter d'entendre ces idioties ! C'est plus fort que moi même si je déteste mon père je ne peux pas m'empêcher de passer mon temps à le défendre.

-Ok je m'excuse mais il n'empêche que tu ne pourras pas m'enlever cette idée de la tête ! Ma Al me manque... On était comme des sœurs avant et puis tu es devenue la « bad girl » du lycée et ça a tout changé entre nous ! A présent, tu ne fais que traîner avec des gens peu fréquentables et tu passes ton temps à faire des conneries !

-Ouais eh beh désolée de vouloir devenir un peu plus populaire que toi ! T'es as pas marre d'être une ratée ? Désolée de vouloir un peu changer d'air et trouver des personnes comment dirai-je ? Moins ennuyante que toi ! Lui hurlai-je.

Sans nous rendre compte que petit à petit nous avions montés dans les tours. Tout le monde est venu dans notre chambre pour voir ce qui s'y passé. Puis mon frère s'est mis entre nous deux car il me connaît et sait que quand je suis énervée je ne me contrôle pas du tout... Il nous regarde toutes les deux et nous crie :

-Mais comment vous en êtes arrivées là ? Vous qui êtes les meilleures amies du monde ! Non mais vous êtes complètement folles de hurler comme ça.

-J'en ai absolument rien à foutre ! Déclarais-je hystérique.»

Sur ce, je sors de la villa en claquant la porte avec violence. Je marche sans aucun but précis, portée par le vent. Je m'assois sur un banc en face de la mer. Le bruit des vagues m'a toujours apaisé. Je ferme les yeux, j'inspire et expire profondément pendant plusieurs minutes. Et puis je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai besoin de vider mon sac, tant de choses ce sont accumulés ces derniers temps. Mon manque d'un père à mes côtés est immense... Je ne l'ai jamais avoué à personne même pas à mon frère. Il ne comprendrait pas de toute façon. Quand il est parti, j'ai pris la décision de devenir la fille que je voudrais vraiment être pas celle qu'il voudrait que je sois. Je prends une profonde inspiration et me lève du banc pour aller marcher un peu sur la promenade. Je ne veux même pas voir ma tête tant elle doit être horrible. Mon maquillage a sûrement dû couler et mes cheveux sont emmêlés. Je décide donc de les attacher en chignon et de mettre mes lunettes de soleil. Je suis en jogging noir avec un teeshirt basique blanc. On ne peut pas dire en ce moment que je sois au top de mon physique mais là n'est pas l'importance aujourd'hui ! Je marche encore quelques minutes  puis m'arrête pour regarder les belles villas. Elles sont toutes gigantesques avec des formes toujours plus originales les unes que les autres. J'aurais bien voulu les prendre en photo pour les montrer à ma mère mais mon téléphone est resté à la villa. Je continue donc de marcher en regardant ces si jolies bâtisses quand je me rends compte que je suis rentrée dans quelqu'un. Je lève la tête pour regarder qui je viens de heurter. C'est un garçon de mon âge étant brun, grand et musclé. Ses yeux d'un bleu océan et son teint bronzé le rendent plus que beau. Il me regarde à son tour et s'écrit:

« Non mais regarde où tu vas !

Alors il a beau être beau, ce n'est pas l'amabilité qui étouffe ce cretin.

-Et toi ? Tu pourrais aussi regarder où tu vas connard ! C'est toi qui vient de foncer sur moi je te signale !

-Moi !? Arrête c'est toi qui regarde pas où tu vas ! Me répond il en partant avec sa petite bande qui a assisté au spectacle. »

Puis il finit par se retourner deux mètre plus loin vers moi et m'annonce avec un clin d'œil:

« Ah moins que t'es fait exprès de foncer sur le plus beau mec que t'es vue de ta vie ? »

Mon dieu, ce gars a un ego plus gros que la Terre elle même ! Je le remercie quand même de m'avoir enlever mes problèmes de la tête ne serait-ce que quelques instants et de m'avoir fait esquisser un sourire en prime.

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